Grippe aviaire : inquiétudes dans l’industrie de la volaille en Atlantique
Quand la grippe aviaire frappe un troupeau de volailles d'élevage, elle peut entraîner un taux de mortalité de 50 %.
Photo : ISTOCK
Prenez note que cet article publié en 2022 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La présence de grippe aviaire en Nouvelle-Écosse inquiète l’industrie de la volaille en Atlantique. Malgré la mise en place de mesures de biosécurité plus strictes, le risque d’infection reste bien réel et il a des effets sur l’exportation de ces produits partout au Canada.
Vendredi dernier, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a confirmé la présence de l'influenza aviaire hautement pathogène H5N1 dans une exploitation agricole mixte de l’ouest de la Nouvelle-Écosse.
Selon Jean-Michel Laurin, président et chef de la direction du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volaille, la confirmation du fait que ce cas de grippe aviaire est hautement pathogène est inquiétante.
Je dirais que les risques pour notre industrie sont très grands [...] ce virus-là se transmet très, très rapidement et de façon très virulente entre oiseaux.
La même souche d’influenza aviaire a été identifiée à plusieurs reprises dans les dernières semaines dans la province, chez des oiseaux sauvages, dans un troupeau de basses-cours et dans un élevage commercial.
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Afin de limiter la propagation, des restrictions de mouvement ont été imposées dans les fermes et un resserrement des mesures de biosécurité est recommandé, tel le lavage des roues de camion de livraison d’aliments, pour limiter la propagation du virus.
La grippe aviaire ne se transmet pas dans l’assiette. Il n’y a donc pas de risque de manger de la viande de volaille bien cuite. Ce sont des contacts étroits avec des oiseaux vivants qui posent un risque.
Exportation limitée
Plusieurs pays ont restreint l’importation de volaille canadienne, et l’ACIA dit poursuivre les pourparlers avec ces partenaires afin d’autoriser la reprise des échanges commerciaux
.
Certains pays [...] comme les États-Unis, l'Europe, nos principaux partenaires commerciaux, reconnaissent les zones qu'on a établies, par exemple en Nouvelle-Écosse, mais certains pays n'ont pas cette approche-là et ont restreint l'exportation de produits de l'ensemble du Canada.
Jean-Michel Laurin, président et chef de la direction du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volaille
Photo : Radio-Canada / Zoom
Bien que les produits de volaille soient majoritairement distribués au Canada, l’exportation de certains produits moins demandés au pays est partie intégrante du marché, selon Jean-Michel Laurin.
Les oiseaux migrateurs posent toujours un risque
Selon l’ACIA, la grippe aviaire se propage partout dans le monde chez les oiseaux sauvages qui migrent à destination et en provenance du Canada
. C’est ce qui explique les cas de grippe à Terre-Neuve-et-Labrador en novembre 2021.
Cette inquiétude est soulevée par Thomas Soucy, président-directeur général du Groupe Westco.
Thomas Soucy PDG du Groupe Westco
Photo : Radio-Canada / Bernard LeBel
Je pense que notre plus gros risque aujourd'hui, c'est les oiseaux migrateurs, qui passent par-dessus toutes nos fermes
, affirme Thomas Soucy.
La découverte de cas disparates dans les dernières semaines dans différents États américains brouille les cartes. Il y a des risques réels au Canada, on en est conscients. L’industrie est vraiment sur un pied d’alerte en ce moment pour tenter d'endiguer ce problème-là
, précise Jean-Michel Laurin du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volaille.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments invite les résidents à éviter les contacts avec les oiseaux sauvages, surtout ceux qui possèdent des oiseaux domestiques.
Un reportage d'Océane Doucet