La compagnie de Saint-Édouard-de-Lotbinière avait un sérieux problème de roulement de personnel pour les postes de classification des grades de bois. «Parce que c’était le poste d’entrée au sein de notre entreprise. Et c’était là où on avait le plus grand taux de roulement au chapitre de la formation, notamment», explique Anne-Marie Faucher, présidente-directrice générale de Planchers PG.
Selon elle, cela faisait quand même quelques années que le projet d’automatisation de cette tâche était sur la table à dessin. «C’est une étape de la production qu’on a toujours voulu automatiser. […]
«Physiquement, on avait plein de contraintes qui faisaient en sorte qu’on ne pouvait pas automatiser ce travail. Finalement, on a inventé une machine pour faire l’application d’un correcteur sur les planches. Et là, cela nous a permis de nous associer avec Mekanika et les autres équipementiers [OSI Machinerie, EBI Electric et Pro-Automation] pour robotiser la classification du bois, la mise en paquets et la palettisation», ajoute-t-elle.
«Mais on était bien fiers de donner le go au projet, il y a trois ans, ça tombait juste à point avec la pénurie de main-d’œuvre.»
La mise en service de ces robots a mené à l’abolition de sept postes par quart de travail. Comme Planchers PG compte deux quarts de travail, 14 emplois ont été abolis. «Les gens ont été réaffectés à d’autres tâches», répond la PDG.
«Et malgré cette abolition de 14 emplois, il n’y a pas eu de mise à pied. Malgré ces abolitions, on a toujours huit postes vacants à temps plein.»
«Premier au monde»
Avec cette innovation, Planchers PG affirme être le «premier fabricant de planchers de bois franc au monde à procéder à la classification des grades du bois sans aucune intervention humaine».
Les travaux ont nécessité un investissement de 4,6 millions $ et l’entreprise a commencé à utiliser ses robots l’automne dernier.
«On a un scanneur qui va lire le grade de bois. Mais, principalement, c’est plutôt au niveau de la classification, dans le sens de faire des paquets avec les planches», relate Mme Faucher.
«L’équipement va mettre en paquets les planches, selon le grade qui a été lu, et ce sera aiguillé au bon robot et ensuite ça ira sur la bonne palette. Les robots remplacent l’action humaine qui était de regarder la planche, la mettre dans un paquet et le fermer.»
D’ailleurs, Planchers PG compte commercialiser ces robots pour la revente à d’autres usines comme la sienne. «L’équipement qu’on a créé, on a un brevet provisoire. On ne peut pas trop en parler, parce que le brevet n’est pas encore effectif. Mais on est en pourparlers avec un équipementier pour qu’il puisse avoir une licence au brevet et qu’il puisse ensuite le commercialiser», avance la femme d’affaires.
Les légendes du hockey à l’honneur
Quand on entre chez Planchers PG, on ne peut s’empêcher de remarquer les immenses panneaux accrochés au plafond sur lesquels les surnoms des légendes du hockey y sont inscrits. Le Gros Bill, Démon blond, la Merveille, Number 4 et Mr. Hockey sont les noms qu’on y voit.
«Oui! On a fait un concours de noms à l’interne et ce fut les noms gagnants. Tous les robots ont des noms!» conclut Mme Faucher.

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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AVANT-PLAN
Une visite dans le site Web de Planchers PG révèle que l’entreprise a à cœur le développement durable. En plus de la réutilisation et la valorisation des rebuts de bois, l’entreprise va jusqu’à mettre de l’avant de nouvelles largeurs de planches pour réduire les pertes.
«Parce que les planches arrivent dans des largeurs aléatoires, nous avons inclus une nouvelle largeur, le 5 1/4 pouces [133,35 mm]. En effet, cette largeur remplace la largeur de 2 1/2 pouces qui représentait, chez Planchers PG seulement, une économie de plus de 6500 arbres par année», peut-on y lire.
Cela s’ajoute aux différentes mesures comme le recyclage des autres rebuts, la récupération de chaleur, le recours au télétravail pour les employés administratifs, entre autres. Planchers PG ajoute que plus de 80 % de ses approvisionnements en matière première se font dans un rayon de 200 kilomètres de son usine et que, depuis 2015, ses chariots élévateurs au propane ont été remplacés par des modèles électriques. Paul-Robert Raymond