La massothérapeute a donc décidé de sauter sur l’opportunité. « J’ai pris une semaine pour réfléchir à ce que je voulais faire, afin de créer ma liste de souhaits », se rappelle-t-elle. Sa vision est alors claire : regrouper des services en santé physique et mentale pour toute la famille, du nourrisson aux personnes vieillissantes, en passant par les femmes enceintes. Une vision à laquelle VÄXA n’a pas dérogé depuis.
Les premiers bureaux partagés de la clinique comptaient quatre salles, réparties entre six professionnelles, soit une travailleuse sociale, une ostéopathe, une physiothérapeute, deux massothérapeutes, ainsi qu’une sexologue spécialisée en psychothérapie.
Je me considère comme une bonne leader, si bien que je n’ai pas eu de difficulté à rassembler des gens autour de mon projet. Ce qui était plus complexe, par contre, c’était de m’assurer que nous partagions la même vision, les mêmes valeurs.
- Valérie Fontaine
Plutôt que d’embaucher, elle a préféré louer les espaces à d’autres travailleurs autonomes. Un modèle d’affaires qui lui permet aussi de simplifier la gestion de l’organisation, puisqu’elle n’a pas d’employé en tant que tel.
Grandir avec son entreprise
La massothérapeute a décidé de nommer son entreprise VÄXA, qui signifie grandir en suédois, un leitmotiv pour la femme d’affaires. « Au fil du temps, on voit nos clients grandir, tout comme nos services et notre équipe. Moi aussi, j’ai énormément grandi, et ce tant sur le plan humain que professionnel », explique-t-elle.
« Quand je me suis lancée en affaires, je ne me considérais pas du tout comme une entrepreneure, poursuit-elle. Par moment, tu te sens incompétente, tu as l'impression de ne pas être à la hauteur. Tu n'as pas le choix de te relever les manches. » Rapidement, Valérie réalise qu’elle ne peut être parfaite ni penser tout connaître en un jour.
C’est correct d’aller chercher les outils, de s’entourer.
C’est comme cela que j’ai progressé : en ajoutant des perles
à mon collier qui, à mon avis, continuera toujours de s’allonger.
- Valérie Fontaine
Si elle a appris les rouages de la gestion d’une entreprise sur le tas, Valérie n’a pas hésité à s’inscrire à différentes formations de courte durée, par exemple sur la gestion des priorités. « L’offre est tellement riche, il suffit de savoir ce qui répond réellement à ses besoins, dans l’immédiat. » Au-delà de l’apprentissage en tant que tel, il faut aussi réfléchir à l’aspect humain, note-t-elle. « C’est important de trouver un fiscaliste, une avocate, bref des professionnels en qui tu as confiance et qui croient en ton projet », estime-t-elle.
Combiner les forces
En 2021, la massothérapeute a décidé de s’associer à Amélie Bouthot, une travailleuse sociale qui a joint VÄXA au tout début de l’aventure et qui en est maintenant copropriétaire. « Amélie est une femme de solutions qui a un grand calme intérieur alors que moi, je suis plus émotive, intuitive, instinctive. C’est une force autant qu’une faiblesse. Nous sommes complémentaires. »
Être deux à la barre de l’entreprise permet également de gérer plus facilement la croissance, alors que la clinique s’est installée, en 2023, dans des locaux construits sur mesure. « Nous sommes passés d’une superficie de 800 pieds carrés en 2019, à 4 700 pieds carrés. Seule, je ne pense pas que j’aurais réussi à conduire un aussi gros navire. » D'autant que Valérie Fontaine a toujours cumulé sa pratique de la massothérapie et la gestion de l'entreprise, ce qui représente entre 50 et 60 heures de travail par semaine. Difficile d’en prendre plus, tout en s’occupant de ses deux enfants.
L’entrepreneure trouve tout de même le temps de s’impliquer, notamment au sein du comité Femmes d’affaires maskoutaines (FAM) de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe. « Quand j’y participe, mon syndrome de l’imposteur disparaît automatiquement, lance-t-elle. J’apprends beaucoup sur le plan humain et ça me fait un bien immense de partager avec d’autres membres, qui sont toutes des mamans et qui ont toutes réussi à faire leur chemin. »
Avoir réussi à concrétiser son idée et, ce faisant, à changer des vies en aidant les clients à améliorer leur santé, la rendent particulièrement fière, tout comme le fait d’avoir créé un environnement accueillant. « Je m’occupe entre autres d’une enfant atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme. Avant le déménagement de la clinique, j’ai tenté de la préparer le mieux possible, en lui montrant des photos, des plans… Quand elle est arrivée dans nos nouveaux locaux, elle a sauté dans mes bras en s’exclamant " Je ne savais pas que tu construisais un château! " Juste d’y penser, j’ai des frissons. » C’était donc mission accomplie!
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