À quand remonte votre dernière pratique d’atterrissage de précaution ? À votre PPL ? Évidemment, nous préférons tous atterrir sur une belle piste asphaltée trois fois trop longue pour nos besoins. L’idée d’improviser un atterrissage dans un champ ou sur une route secondaire n’est vraiment attrayante j’en convient. Pourtant, l’atterrissage de précaution pourrait bien être votre meilleure option dans certaines situations d’urgence ; et peut-être bien la seule ! Que ce soit à cause des conditions météorologiques, le manque de carburant ou bien une urgence à bord, l’atterrissage de précaution pourrait bien vous sortir du pétrin. Mais si vous ne le pratiquez jamais, il est fort probable que vous serez très appréhensif de l’exécuter au point où vous préfèrerez peut-être une alternative beaucoup plus risquée comme entrer en conditions IMC. Si vous n’êtes pas complètement confortable, le risque d’erreur est plus élevé.
L’objectif de l’atterrissage de précaution est de poser votre avion sur une surface non aménagée. La technique vise à prendre contact avec le sol à la vitesse verticale et à la vitesse horizontale les plus faibles possibles. En soi, l’atterrissage de précaution n’est pas trop compliqué, mais il ne faut pas le sous-estimer non plus. Le but de cet article n’est pas de décrire la procédure complète. Référez-vous à votre manuel de pilotage et encore mieux, faites-vous là expliquer par un instructeur qualifié. Globalement, la technique consiste à :
a) Le choix et l'inspection de l'axe d'atterrissage et le choix du circuit d'approche :
Le terrain est choisi en tenant compte de la force et de la direction du vent, mais aussi en fonction des dégagements axiaux et latéraux. Pour cela, le pilote effectue un premier passage vent de face à environ 500 pieds-sol, pour repérer les obstacles à l'entrée et à la sortie du terrain, se donner des points de repère et visualiser le circuit. Le pilote adapte le circuit en fonction du plafond nuageux, de la visibilité et des obstacles.
b) L’approche et l’atterrissage court
Le principal défi de l’atterrissage de précaution c’est l’approche en configuration de vol lent pour effectuer un atterrissage court. L’objectif est de se poser face au vent, si possible à 1.3 Vs0 au maximum ou suivant le manuel de vol ! À ces vitesses laissant moins de marge, le pilote doit être extrêmement prudent et avoir de la dextérité dans ses manœuvres, d’où l’importance de pratiquer. Le pilote doit contrôler à la fois sa vitesse d’approche, mais aussi sa vitesse de descente.
En résumé, l’atterrissage de précaution est une technique que tout pilote devrait maitriser au point de se sentir très confortable de l’exécuter si besoin est. Pensez à sortir avec un instructeur pour la pratiquer et même vous poser sur une piste en gazon que vous ne connaissez pas. Il y a aussi plusieurs éléments de sécurité qu’il faut bien connaitre. Par exemple, le pilote devrait, juste avant de toucher au sol, fermer l’ignition ainsi que l’admission d’essence pour minimiser les risques d’incendie si l’avion devait être endommagé. Il est aussi important de préparer les passagers dans le briefing avant de poser votre avion. Il y a donc plusieurs détails que vous devriez revoir avec votre instructeur.
Bon vol.
Une contribution de Gilles Jean
Photo : Pilot Workshops