VOLUME 13 no 17 | 30 OCTOBRE 2023

NÉGOCIATION NATIONALE
Dépôt patronal : « une nouvelle claque au visage »

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans ». C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué le 29 octobre au matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleur·euse·s qui, épuisé·e·s, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés. « Ce dépôt est une nouvelle claque au visage […]. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun.

Pour en savoir plus, consultez le communiqué de presse conjoint.

Le Front commun en grève le 6 novembre

Le 6 novembre prochain, ce sont 420 000 travailleur·euse·s représenté·e·s par le Front commun qui exerceront une première séquence de grève d’une journée. En éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, partout au Québec, un premier coup de semonce sera donné d’une seule voix pour forcer le gouvernement à faire une offre substantielle au Front commun.

Pour plus d’information, consultez l’Info-Négo du 26 octobre dernier et regardez la conférence de presse du Front commun.

Pourquoi on se bat?

Le 24 octobre dernier, plus de mille militant·e·s du Front commun ont occupé le siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour protester contre les attaques de Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP). Rappelons qu’alors que le travail dans les services publics est difficile et souvent pénible, le gouvernement veut imposer aux travailleur·euse·s qui cumulent 35 ans de service de travailler jusqu’à 57 ans, faute de quoi une réduction de 6 % par année serait imposée à leur rente. Interrogé·e·s lors de l’action surprise, des militant·e·s ont pris le micro pour exprimer haut et fort leurs doléances et rappeler pourquoi il·elle·s se battent. Et vous, quels enjeux vous tiennent à coeur?

PLAN SANTÉ
Réforme Dubé : un consensus? Où ça?

193. C’est le nombre d’organisations (syndicats, organismes communautaires et associations tous azimuts) qui ont signé une lettre ouverte le 25 octobre dernier dénonçant l’absence totale de consensus autour de la Réforme Dubé et de la création de l’agence Santé Québec. Alors que le ministre laisse entendre que sa réforme remporte une large adhésion et prétend avoir mené un vaste dialogue avec toutes les parties prenantes, c’est un tout autre son de cloche qui provient des cosignataires, dont l’APTS fait
partie : « C’est choquant pour tou·te·s ceux·celles qui se démènent au quotidien pour soutenir le réseau public et dont l’opinion est carrément ignorée par le ministre. [...]
de nombreuses organisations n’ont jamais eu l’occasion
de s’exprimer auprès du ministre ni de ses représentant·e·s [tandis que celles qui] ont effectivement été rencontrées et ont participé [aux consultations … constatent] que leurs nombreuses préoccupations n’ont pas été prises en compte. »

« Le projet de loi n15 embrasse large et modifie de fond en comble la gestion du réseau, de la reddition de compte au régime de négociation collective en passant par l’autonomie des organismes communautaires. Il accélère la centralisation tout en diminuant l’imputabilité, dont celle du ministre lui-même. C’est un projet de loi mammouth comportant près de 1 200 articles, sans compter les nombreux amendements déjà déposés par le ministre et ceux encore à venir. Le ministre entend centraliser le réseau comme jamais aux mains de quelques « top guns ». C’est avec en tête des objectifs de santé et de prévention que nous souhaitons éviter les écueils prévisibles de la réforme et, surtout, défendre le droit à la santé pour tou·te·s ».

Pour en savoir plus, consultez la lettre ouverte dans son intégralité sur aptsq.com.

ORGANISATION DU TRAVAIL ET ENJEUX PROFESSIONNELS
Québec crée un poste de Commissaire au bien-être et aux droits des enfants

L’APTS accueille favorablement le projet de loi n37, portant sur la création d’un poste de commissaire qui défendra les droits et le bien-être d’une partie de la population souvent délaissée, les jeunes. « Cette annonce, qui répond à l’une de nos demandes, est une bonne nouvelle. D’une part, parce que l’intérêt des enfants sera au cœur de la mission confiée au commissaire et, d'autre part, parce que l’indépendance de la personne en question était primordiale pour nos membres, qui ont acquis une expertise peu commune en matière de protection de la jeunesse » explique Robert Comeau, président. L’APTS participera d’ailleurs aux travaux parlementaires afin de contribuer à ce que les jeunes puissent grandir en sachant qu’on les écoute et qu’on a leurs intérêts à cœur.

Pour en savoir plus, consultez l’article de La Presse au sujet de la création du poste de Commissaire au bien-être et aux droits des enfants.

Soutien à domicile (SAD) : vers un allègement des tâches administratives

Le 23 octobre dernier, la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, a annoncé l’implantation d’un projet visant à réduire le fardeau administratif des intervenant·e·s. Parmi les mesures prises et dont l’APTS se réjouit, citons notamment la fin des évaluations annuelles systématiques, l’allègement de l’OCCI ainsi que la disparition du minutage abusif. Il aura fallu un autre projet pilote déployé dans six établissements pour que la ministre arrive aux mêmes constats que ceux que l’APTS fait depuis des années : « On est venu surencadrer les pratiques professionnelles », reconnaît-elle en s’en remettant enfin à l’autonomie professionnelle des intervenant·e·s. Espérons que les mesures seront étendues à d’autres missions et que les conditions gagnantes seront réunies pour que ces « bonnes pratiques » portent fruit.

Pour en savoir plus, consultez notre communiqué de presse et l’article de La Presse rapportant ces annonces.

Organisation des services sociaux et politiques publiques : peut (beaucoup) mieux faire

Le 25 octobre dernier Émilie Charbonneau, 2e vice-présidente de l'APTS et travailleuse sociale de formation, présentait la contribution de notre organisation aux audiences publiques des États généraux du travail social. L’organisation actuelle des services sociaux facilite-t-elle la pratique du travail social? Y constitue-t-elle plutôt un obstacle? Les services sociaux actuels répondent-ils adéquatement aux besoins populationnels? Sont-ils suffisamment accessibles et priorisés par les gouvernements? Ce sont les questions sur lesquelles a porté son intervention.

D'emblée, la porte-parole de l’APTS a pointé du doigt la vision hospitalocentriste qui prévaut depuis déjà trop longtemps dans le réseau, s’inquiétant de ce que la Réforme Dubé ne fera qu’exacerber cet état de fait. « Avec l’agence Santé Québec, tout s’articule autour de directions médicales ou administratives, qui ont peu ou pas à voir avec les services sociaux », explique-t-elle. Elle poursuit en insistant sur la nécessité de revoir cette structure, mais également d’améliorer les conditions de travail et de pratique des personnes qui œuvrent dans le domaine psychosocial pour redonner du sens à leur travail. Cela passe, entre autres, par l’octroi d’une plus grande autonomie professionnelle, par davantage de collaboration interprofessionnelle ainsi que par une réduction de la lourdeur administrative.

Pour en savoir plus, regardez son intervention (1:46:10) et prenez connaissance de la contribution thématique de l’APTS.

Afin de contrecarrer les mesures prises par Meta pour bloquer l'accès aux nouvelles émanant des médias canadiens sur sa plateforme Facebook, l’APTS vous propose dorénavant une recension de ses interventions médiatiques sur la page aptsq.com/media2023. Consultez-la pour accéder directement aux articles, reportages et entrevues en lien avec votre syndicat.

ÉQUITÉ ET RELATIVITÉS SALARIALES
Un nouveau nom plus représentatif

Afin de mieux refléter la mission du secteur ainsi que la palette d’activités qu’il prend en charge, l’APTS a choisi de renommer le secteur de l’équité et des relativités salariales, dorénavant secteur de l’équité salariale et de l’évaluation des emplois. La mission principale de ce secteur est de veiller à l’application de la Loi sur l’équité salariale et des exercices de maintien qui en découlent. La portion « évaluation des emplois » fait quant à elle référence à l’autre part importante de sa mission, qui consiste à veiller à l’application et au respect de l’article 36 des dispositions nationales. Celui-ci concerne les créations et les modifications de titres d’emploi, dans le cadre desquelles le secteur procède à différents travaux, notamment d’évaluation et d’analyse, afin d’apprécier le rangement salarial d’un titre d’emploi nouvellement créé ou modifié.