Février 2024

VIE ASSOCIATIVE

Plus que jamais les déterminants sociaux de la santé!

 

Il va sans dire, nous subissons tous plusieurs pressions nouvelles et supplémentaires depuis quelques années. Pressions sur le revenu, le logement pour ne nommer que ceux-ci. Notre qualité de vie semble atteinte et attaquée de toute part et nous baignons dans un marasme sociétal qui semble de plus en plus évident! En plus, il est clair qu’une fatigue s’est accentuée depuis les récentes années et que notre moral a fondu comme neige depuis la pandémie. Tout ça pour dire que les besoins relatifs à la santé mentale ont explosé, que le mauvais stress pèse lourd sur les personnes et les ménages. De plus, devant un réseau de santé moribond (et en réforme), il nous faut entrevoir les qualités de notre bien-être individuel et collectif plus que jamais sous un nouvel axe!

Rappelons que la conception biomédicale de la santé qui prédomine actuellement dans notre société ne met l’emphase que sur les causes individuelles de la maladie. Or, selon l’INSPQ*, ces facteurs ne représentent que 15% de l’état de santé de la population, tandis que les déterminants sociaux de la santé, eux, présentent 50% de ces causes. Ainsi, l’environnement physique (qualité de l’air et de l’eau, pollution, salubrité des logements, espaces verts ou îlots de chaleur, présence ou non de transport actif, etc.), l’environnement social (réseaux d’aide) et économique (pauvreté) ont des incidences bien plus grandes à l’égard de la santé physique et mentale des personnes et des populations.

Tout ceci est bien connu de la santé publique (moins financée) et des obstacles puissants continuent d’empêcher la mise en place d’actions structurantes pour améliorer la santé des populations. Pour cette raison, la mobilisation sociopolitique, les approches citoyennes et le mélange des savoirs sont nécessaires. La santé, c’est l’affaire de tout le monde, pour tout le monde. Nos droits individuels vont toujours en pâtir si nous ne développons pas une vision plus large de la santé. Autrement dit, une vision plus large de notre société.

*Institut national de santé publique du Québec

 

ACTUALITÉS

La consultation P-38 du Collectif; la démarche est lancée

 

Si vous êtes abonnés à notre page Facebook, vous avez surement aperçu notre « teaser » concernant notre éminente consultation sur la loi P-38 AUX PARTENAIRES! Celle-ci se déroulera le 26 mars prochain. Cet évènement sera dédié exclusivement aux professionnels du milieu communautaire et des organismes partenaires de la Montérégie.

Peut-être vous demandez-vous le but de cette consultation ? En fait, avant toute chose, nous aimerions pousser la réflexion… Nous aimerions comprendre les motifs du ministre Carmant à entamer des travaux sur de possibles modifications de la Loi P-38 quand, celle-ci, depuis sa création et encore à ce jour, n’est pas encore appliquée correctement.

Sérieusement, pourquoi changer? Pourquoi est-ce nécessaire? Si le cadre de cette Loi était respecté depuis son élaboration, en saurions-nous là aujourd’hui ? De plus, nous aimerions entendre les différentes réalités de nos partenaires sur ces changements éventuels. Avez-vous des peurs ou des inquiétudes, des espoirs à partager? Ferez-vous entendre votre voix ? Viendrez-vous attester de vos réalités et des difficultés dont vous êtes les experts sur le terrain?

De nouvelles publications et invitations personnalisées viendront sous peu. À très bientôt!

 

Ne vous inquiétez pas, une autre consultation visant les personnes directement concernées sera organisée par Représent’action prochainement.

 

Capsule MOB

Comment se mobiliser devant la personne qui ne respecte pas nos droits ? Comment le nommer ?

 

C’est sur cette question que le comité MOB a décidé de se pencher cet hiver. Nous sommes convaincus que, pour oser nommer, il faut tout d’abord avoir une bonne estime de soi et être en mesure de s’affirmer. En effet, s’affirmer n’est pas une chose facile et, lorsqu’on décide de commencer à le faire, nous ne maîtrisons pas toujours l’art et la manière de prime abord.

C’est dans cette optique que le comité MOB travaille présentement. Il vise la création de nouveaux ateliers. Ces ateliers auront pour objectif de mettre de l’avant la prise de paroles en matière de défense de droits individuelle. Ainsi, nous souhaitons vous outiller afin que vous puissiez appliquer ces notions à votre vie personnelle. Votre vécu et vos expériences serviront à équiper votre coffre à outils. Restez à l'affût de la programmation automne 2024 et, lorsque ces ateliers y seront annoncés, n'hésitez pas à vous inscrire.

Nous espérons vous y retrouver en grand nombre !

L’équipe du comité MOB

 

Capsule Femme et Psychiatrie

Histoire féministe

 

Présenté par le comité Femmes et psychiatrie.

Virginia Woolf, nom de jeune fille Adeline Virginia Stephen, est née à Londres le 25 janvier 1882. À une époque où peu de femmes ou de jeunes filles en avaient l’opportunité, elle reçut une éducation riche et cultivée.

C’est à l'adolescence que celle-ci est plongée dans la tragédie. À la suite au décès subit de sa mère et de sa demi-sœur peu de temps après, un fantôme apparait dans sa vie, une dépression qui l'accompagnera pour le reste de ses jours.

Malgré sa santé mentale chancelante, elle est garante d’un excellent parcours académique. Elle a pu étudier dans deux prestigieuses universités anglaises et c’est joint au cercle d’intellectuels connu sous le nom du groupe Bloomsbury. Groupe au cœur de la controverse de l’époque où les suffragettes commencent à surgir, ce groupe parle et discute ouvertement de genre et de sexualité.

L’image stoïque et virginale qu’on connait de Virginia Woolf n’est pourtant que ça, une image, une illusion. Elle fut l’une des écrivaines les plus affluentes de l’époque, laissant derrière elle plusieurs romans, nouvelles, critiques, pièces de théâtre et essais appréciés autant des critiques que du grand public. Elle est sans nul doute l'auteure qui a le plus révolutionné la narration au XXe siècle et qui a le plus défendu les droits des femmes à travers ses textes. Par exemple, c’est un fait méconnu que Virginia n’avait pas d’attirance pour les hommes, qu’elle a fait l’expérience de plusieurs liaisons amoureuses avec des femmes inspirantes. Il est important de comprendre que Virginia avait une aversion profonde pour la masculinité toxique et la domination du sexe opposé. Dans ses œuvres, elle parle du féminisme, de l'injustice politique, genrée et intellectuelle que les femmes subissaient quotidiennement à l'époque. Elle aborde également des thèmes comme la santé mentale et la sexualité, sujet autrefois fort tabou.

En1941, Virginia entre dans un état nerveux dont elle ne pourra plus sortir et elle prit la décision de mettre fin à ses jours. Elle laissa deux lettres exprimant son exacerbation face à sa détresse psychologique grandissante. À ce jour, elle demeure une source d'inspiration pour les femmes et une figure emblématique du féminisme véhiculé dans ses œuvres, sa critique constante face à la place des femmes dans la société et son style littéraire unique.

 

Si vous ressentez de la détresse, les centres de prévention du suicide sont là pour vous écouter, n'hésitez pas à communiquer avec eux. 

 

Capsule Représent'action

Réforme de la Loi P-38 et Représent’Action santé mentale Montérégie

 

En mai 2023, le gouvernement a délégué l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice (IQRDJ) afin de revoir la loi P-38.001, soit celle sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui, et son application. L’IQRDJ prévoit plusieurs étapes pour mener son mandat, dont trois étapes auxquelles les personnes directement concernées sont appelées à contribuer par leur savoir expérientiel :

  • Consultations des instances concernées par la Loi (professionnels de la santé, avocats, magistrature, etc… ET LES PERSONNES directement concernées)
  • Grand forum regroupant des représentants des diverses instances
  • Réception de mémoires

Les groupes de défense de droits du Québec ont donc mandaté l’AGIDD-SMQ (Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec) pour veiller à ce que les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale soient consultées par l’entremise de ReprésentACTIONsmQ (regroupement national), qui agira à titre de représentant officiel des personnes directement concernées.

En conséquence, Représent’Action Montérégie, qui soutient la participation active des personnes utilisatrices de services en santé mentale en préconisant une prise de parole collective issue d’un processus démocratique en Montérégie, sera très actif ce printemps !

En collaboration avec le Collectif de défense des droits de la Montérégie, Représent’Action Montérégie se baladera dans la région (avril et mai) avec un atelier qui a pour objectif de récolter la parole collective des personnes ayant subi des gardes en établissement, afin de veiller à ce que leur savoir expérientiel soit mis à l’avant-plan et considéré au même titre que le savoir des dit.e.s expert.e.s et professionnel.le.s lorsqu’il est question de réformer les services en santé mentale.

Les organismes communautaires de la Montérégie seront d’ailleurs bientôt sollicités pour faire la promotion de cet atelier auprès de leurs membres et/ou participants.

De plus, nous sommes à la recherche d’organismes communautaires en santé mentale de la Montérégie qui seraient intéressés à ce que Représent’Action Montérégie offre l’atelier de consultation directement dans leurs locaux. Appelez-nous pour plus de détails :

 

Représent’Action Montérégie 450-674-2410 poste 227.