LE POTINEUR - MAI 2023

Bonjour à toustes !

Dans les dernières semaines, il y a eu beaucoup de mouvement au sein de l'équipe du JAG. En effet, nous avons malheureusement dû dire au revoir à deux de nos intervenant·es qui partent pour de nouvelles aventures. Nous souhaitons donc à Gabriel et à Juliette une bonne continuation dans leurs nouveaux projets. Merci pour votre dévouement et votre professionnalisme !

Nous disons également un au revoir à notre chère Andréa qui vient tout juste de compléter son stage parmi nous. Nous espérons que tu t'épanouiras dans tous tes défis futurs.

Heureusement, malgré tous ces départs, c'est avec plaisir que nous comptons Felix-Emil, qui était stagiaire aussi, parmi l'équipe d'intervenant·es. Félicitations !

Toute l'équipe travaille fort pour vous offrir un service adéquat, éthique et professionnel. N'hésitez surtout pas à consulter notre site web ainsi que le calendrier des activités pour être au courant de nos différents services, rencontres de groupe et activités.

INFO-JAG

  • En mai, nous soulignerons la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (17 mai) et la Journée de la visibilité pansexuelle et panromantique (24 mai).
     
  • Vous pouvez ajouter à votre agenda le retour de l'événement mythique HAUT EN COULEURS le 27 mai 2023. Une infolettre spéciale vous sera envoyée d'ici peu ! Ça risque d'être une soirée... pleine de mystère !
     
  • Nous sommes toujours à la recherche de nos perles rares pour combler les postes d'adjoint·e à l'administration et d'intervenant·e. Partagez l'info !

Coucou !

Je sais, je sais, je ne suis plus au JAG... j'ai déjà terminé mon stage en sexologie. 😢

MAIS, avant de partir une fois pour de bon, je tenais à vous parler d'un petit projet qui va sortir sous peu nos réseaux.

Eh oui ! Avec l'aide de mon collègue Matthy, nous avons travaillé sur de petites capsules vidéo de maquillage. OUIIII, je sais que c’est cool ! Ce sont des vidéos tutoriels destinées à celleux qui aimeraient savoir comment féminiser ou bien masculiniser les traits d'un visage. Bien sûr, il n’y a pas de règles au maquillage, il s’agit simplement de quelques trucs que j’ai appris depuis le temps que j’ai commencé à me maquiller !

J’espère que ces vidéos vont vous être utiles et que vous vous amusiez ! C’est plus difficile que ça en a l’air, mais l’important c’est de se laisser le temps d’apprendre ! Avec la pratique, vous allez apprendre à placer vos mains, vous allez développer vos propres techniques et vous allez apprendre à mieux connaitre vos traits !

Sur ce, je vous dis mon vrai dernier bye bye. On va se recroiser, j’en suis plus que certaine !

Bisous

Andréa Pelletier-Cordoba
Ex-stagiaire

Longueuil, le 21  avril 2023

Retour sur la manif et
la contre-manif anti-drag

Par Felix-Emil Boisvert (il/iel)

Le dimanche 2 avril 2023, une centaine de personnes étaient réunies aux abords de la bibliothèque de Sainte-Catherine, en Montérégie, pour protester contre l’heure du conte de l’artiste drag Barbada. Une contre-manifestation avait été planifiée par des militant·es LGBTQ+ et leurs allié·es, mais celle-ci avait été annulée quelques jours auparavant à la demande de Barbada. Après s’être concertée avec d’autres artistes drag, elle ne souhaitait pas donner davantage de visibilité aux organisateur·ices de la manifestation anti-drag, croyant que peu de gens allaient s’y présenter après l’insuccès de leur événement précédent à Westmount.

Constatant cependant une montée inquiétante de la haine envers les communautés LGBTQ+, des personnes trans, non-binaires et alliées s’étaient organisées de façon indépendante afin d’assurer une présence sur les lieux et dénoncer le caractère transphobe de la manifestation. En effet, de nombreux commentaires haineux circulaient alors sur les réseaux sociaux, associant entre autres la transidentité et les artistes drag à un narratif de prédation sexuelle et de trouble de santé mentale. Le P!nk Bloc Montréal avait aussi rappelé dans une publication Instagram qu’il serait dangereux de vouloir ignorer le mouvement anti-drag qui tente de s’établir au Québec puisqu’il s’inscrit dans un contexte politique plus large où l’influence de militant·es de l’extrême droite a déjà engendré un important recul des droits trans aux États-Unis.

Les manifestant·es anti-drag ont ainsi démontré leur intolérance en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des phrases telles que : « Arrêtez de pervertir nos enfants » et « No LGBTQ+ agenda to children ». Des rires ont aussi accueilli la prise de parole de la juriste et activiste transféministe Céleste Trianon qui dénonçait l’inquiétante perspective d’un génocide trans. Au départ des militant·es LGBTQ+ et allié·es, qui ont quitté les lieux de façon groupée pour assurer la sécurité de toustes, on pouvait entendre des manifestant·es anti-drag jurer : « On va revenir! ».

Une dizaine de jours plus tard, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, lançait une pétition en appelant au gouvernement de cesser « toute forme de financement public des activités qui exposeraient les enfants du Québec aux drag queens ». Cet appel sonne bien creux après que la députée Jennifer Maccarone ait récemment dénoncé le financement de l’organisme Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) qui a tenu des propos transphobes sur Twitter à l’endroit de militantes trans. En effet, PDF Québec a reçu depuis 2019 des subventions annuelles du gouvernement québécois, et ce, malgré des positions qui vont à l’encontre du Plan d’action de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Cette incohérence est d’autant plus cuisante devant le manque criant de financement adéquat pour les organismes LGBTQ+.

Dans sa pétition, Éric Duhaime soutient également que « les drags queens ne forment pas un “genre” et sont plutôt des hommes déguisés en femmes ». Or, des personnes trans, non-binaires et des femmes cisgenres performent maintenant en tant qu’artistes drag et ce titre n’est pas réservé exclusivement aux hommes cisgenres. Cet art permet d’ailleurs d’exprimer une créativité qui dépasse même les limites du genre, incorporant parfois des éléments fantaisistes qui rappellent des créatures de contes pour enfants. Bien qu’il ait au moins raison sur le fait que les artistes drag ne représentent pas une identité de genre, nous aimerions cependant souligner qu’il s’agit plutôt de l’adoption d’une expression de genre. Laquelle fait partie des motifs interdits de discrimination prévus à la Charte des droits et libertés de la personne. Au moment d’écrire ces lignes, la pétition compte plus de 38 000 signatures.

Enfin, les militant·es présent·es à Sainte-Catherine ne se sont pas laissé·es abattre malgré l’importante démobilisation qui a suivi l’annulation de la contre-manifestation, et iels ont dansé fièrement au rythme de chansons prônant des messages d’amour et d’acceptation. C’est donc dans cet esprit que nous souhaitons souligner la force de conviction des personnes qui prennent parole et action pour que l’amour triomphe de la haine et de la peur. Nous en appelons à toutes les communautés LGBTQ+ et allié·es à se solidariser dans cette lutte et à faire preuve de bienveillance les un·es envers les autres.

Nous en appelons également aux élu·es de la Montérégie et du Québec, ainsi qu’à toutes autres personnes en position de pouvoir au sein de leur organisation, de prendre des moyens concrets et immédiats en concertation avec nos communautés afin d’assurer véritablement la sécurité, le bien-être et l’inclusion de toustes.

Proposition littéraire

Ce mois-ci, je vous propose de lire le roman poétique de l'auteur Jonathan Bécotte intitulé « La chambre éteinte ». Une histoire qui est simple dans son approche et dans son écriture, bref une petite lecture relaxe.

Ce roman raconte l'histoire d’un jeune homme qui se retrouve contraint de retourner dans sa chambre d’enfance et qui doit faire le tri de ses choses afin que son père puisse utiliser la pièce à d’autres fins. En faisant le tri, il se perd dans ses souvenirs d’enfance, plus particulièrement dans ceux de sa première romance.

Je suggère la lecture de ce livre aux gens qui ne préfèrent pas s’engager dans de longues lectures. Ce roman est une petite lecture de chevet ou, comme mentionné plus haut, idéal lors d'une journée de pluie ou de relaxation.

Mathieu Corriveau
Bouquineur pour le Potineur