Une onde de choc s’est produite dans le monde de la politique municipale lorsque Madame Belisle, mairesse de la Ville de Gatineau a annoncé sa démission ce 22 février 2024. À ce même moment, Madame Belisle affirmait que depuis les dernières élections municipales au Québec, près de 800 élu-e-s ont renoncé à leurs fonctions. Du jamais vu dans la province !
Entre désillusion, intimidation, ressources insuffisantes, pression intense, tensions entre les élu-e-s, la complexité des dossiers, la crise climatique et le traitement médiatique, les défis demeurent immenses pour les élu-e-s du Québec. Au point d’en venir à fragiliser leur santé et d’en arriver à choisir de quitter la politique municipale.[1]
S’ajoute à cela, une population qui se tourne de plus en plus vers les élu-e-s pour différents sujets sans compter le harcèlement et l’intimidation dont sont victimes majoritairement les élues. D’ailleurs, le Conseil du statut de la femme soutient que les femmes « actives dans la sphère publique s’exposent à un risque accru d’hostilité en ligne […] parce qu’elles expriment leurs idées publiquement ou exercent un rôle actif dans la sphère publique ou politique »[2].
Malgré ces constats, le gouvernement Legault se défend et affirme qu’il a fait sa part pour appuyer les élu-e-s. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, explique que plusieurs mesures et outils sont à la disposition des élu-e-s pour favoriser le respect et la civilité. Cependant, une partie du travail doit se faire à l’intérieur des conseils municipaux de manière à ne pas tolérer les climats hostiles.[3]
D’autre part, la TCMFCQ affirme depuis plusieurs années l’importante de la présence des femmes en politique municipale et dans les différentes instances ; un aspect fondamental pour la représentation démocratique et pour une égalité des genres dans la société. Certaines entrevues avec des élues de la région démontrent parallèlement que la joute politique paraît plus « douce » et respectueuse. Elles ont même le sentiment de participer à la réalisation de leur communauté.
En outre, la « game » semble avoir changé et les maintes démissions des élu-e-s illustrent une urgence de trouver des solutions pour supporter les élu-e-s dans le cadre de leur mandat. Considérant la situation actuelle, la TCMFCQ se demande comment elle pourrait mieux soutenir les élues centricoises autant dans la course aux élections municipales, mais aussi au cours de leur mandat.
Monsieur Maka Otto, ex-ministre québécois de la Culture et des Communications souligne dans le Journal de Québec l’importance « d’instaurer un climat politique où le respect et la dignité prévalent afin de surmonter les divisions et renforcer notre tissu social. Des exemples à travers le monde montrent que lorsque communautés, élu-e-s et médias s’unissent pour promouvoir le respect et la compréhension mutuelle, le changement est non seulement possible mais durable » ![4]
[1] Démission de la mairesse de Gatineau | Les maux des élus municipaux | La Presse
[2] Étude : l’hostilité en ligne envers les femmes (gouv.qc.ca)
[3] Démission de la mairesse de Gatineau | Les maux des élus municipaux | La Presse
[4] Sauver la démocratie : enrayer l’incivilité en politique | JDQ (journaldequebec.com)