Pourquoi une troisième séquence de grève et pas la grève générale illimitée (GGI) ?
Le Front commun a annoncé une troisième séquence de grève qui se tiendra du 8 au 14 décembre inclusivement.
À ce moment-ci, le Front commun a fait l’évaluation qu’il s’agissait de la meilleure stratégie en fonction de la conjoncture pour en arriver à un règlement avant les fêtes.
Autrement dit, à l’approche des fêtes, une entente nous semble toujours possible, mais il est important de maintenir la pression pendant que le gouvernement se cherche et est ébranlé. Il faut poursuivre la mobilisation pour que les choses progressent vers une entente concrète pour l’amélioration de nos conditions de travail.
Une troisième séquence plutôt que la GGI, est-ce un recul ?
Non, au contraire, c’est la preuve qu’on adapte notre stratégie à la conjoncture de la négociation et qu’on est « flexible », justement !
Le déploiement d’une troisième séquence nous permet d’accentuer la pression de nos moyens de pression, toujours en crescendo. Elle nous permet aussi de conserver en poche la carte de la GGI, si on avait à se rendre plus loin après les fêtes. Il s’agit du dernier avertissement au gouvernement.
Si la négociation devait se prolonger, le gouvernement porterait l’odieux des conséquences de son inaction et devrait faire face à la mobilisation monstre des 420 000 membres du Front commun. Cette séquence serait officiellement la plus longue grève du secteur public depuis 50 ans.
Une mobilisation qui porte ses fruits
Tout le monde sait que les conditions de travail des enseignantes et enseignants ne sont pas acceptables et que les tâches sont trop lourdes. Le quotidien du personnel enseignant n’est pas assez valorisé et la composition de la classe s’est complexifiée énormément. Oui, il y a les salaires, mais ce sont les conditions de travail qu’il faut améliorer à tout prix en éducation.
Chose certaine, la population appuie le Front commun. Vous l’avez assurément constaté sur les lignes de piquetage, lors des trois jours de grève de la semaine dernière. Cette opinion publique favorable fait une différence, conjuguée à la baisse de popularité du gouvernement.
Il se passe quelque chose au Québec et le momentum est là pour nous en éducation.
Processus de conciliation
Rappelons aussi que le Front commun a fait une demande de conciliation, le 16 novembre dernier, laquelle a généré un peu de mouvement.
L’arrivée du conciliateur a notamment eu pour effet d’ajouter de nouvelles journées de négociation et les parties ont entrepris d’exposer chacune leur point de vue et de clarifier leurs positions. Les équipes de négociation accueillent favorablement ce changement de ton à la table, mais le rythme est toujours trop lent. C’est pourquoi le Front commun a décidé de déclarer une 3e séquence pour maintenir la pression et poursuivre la mobilisation.
Par ailleurs, l’annonce d’une grève doit respecter un cadre légal, c'est-à-dire qu'elle doit être annoncée sept jours ouvrables avant le début du débrayage. Le gouvernement dispose donc de ces jours pour négocier 24 h sur 24, entre hier et le 8 décembre prochain. S’il y avait entente, il serait évidemment toujours possible d’éviter la grève. Faire la grève n’est pas un but en soi, mais un moyen.
Nouvelle de dernière heure
Le Front commun rencontrera la présidente du Conseil du trésor en fin d’après-midi aujourd’hui. Plus de détails suivront.
Cette nouvelle est encourageante, je suis consciente que l’annonce de cette 3e séquence avant le congé des fêtes est difficile financièrement. Vous étiez nombreuses et nombreux à penser la semaine dernière que la GGI devait avoir lieu après les fêtes. L’analyse de la conjoncture faite par le Front commun est arrivée au même constat, de là l’ajout d’une 3e séquence.
Vous aurez le détail de la logistique des prochaines journées de grève au courant de la semaine prochaine. D’ici là, votre personne déléguée ou les membres du conseil d’administration pourront vous informer.
Solidarité!
