Avril 2024

NOUVELLES ADMINISTRATIVES

Ce n’est qu’un Au Revoir…

Après 20 ans passés au Collectif de défense des droits de la Montérégie, il est temps pour moi de tourner une page et de dire au revoir à cette entité qu’est le CDDM. C'est avec une certaine émotion que je quitterai, le 22 mars 2024, ce qui représente pour moi tant de moments forts et de souvenirs inoubliables, tant au niveau professionnel que personnel.

Je tiens à vous remercier chacun d'entre vous - membres, partenaires collaborateurs, administratrices et administrateurs ainsi que mes collègues du présent et du passé - pour votre soutien et votre collaboration tout au long de ces années. Grâce à vous, j'ai pu grandir professionnellement et personnellement, et je suis reconnaissante pour toutes les opportunités et les défis que j'ai pu relever à vos côtés. Je quitte mon poste avec le cœur serré, mais aussi avec la conviction que de nouveaux horizons s'ouvrent à moi. Je vais emporter avec moi tous les bons moments partagés, les rires, les réussites et même les difficultés qui m'ont permis d'apprendre et de progresser.

Je souhaite à chacun d'entre vous de continuer à avancer, à vous épanouir et à réaliser tous vos projets et j’en souhaite tout autant au CDDM. Gardez toujours en tête que l'union fait la force et les luttes ne sont pas terminées. Je garderai toujours une place spéciale dans mon cœur pour le CDDM dont les valeurs en ont fait un lieu si extraordinairement enrichissant.

Je vous adresse mes meilleurs vœux de réussite et de bonheur pour l'avenir. J'espère avoir l'occasion de vous revoir et de partager de nouveaux moments ensemble. Au revoir et à bientôt !

Avec toute ma solidarité et amitié,

Nancy Melanson

 

VIE ASSOCIATIVE

L’importance de se faire connaitre

Chose connue parmi l’équipe de travail depuis très longtemps, nos partenaires ont souvent peu de connaissance vis-à-vis notre travail et la mission du CDDM. Notre particularité en tant qu’organisme de défense des droits en santé mentale peut parfois être mal interprétée. Il est essentiel pour nous de bien démystifier les stéréotypes et expliquer nos pratiques ainsi que nos champs d’action.

Le 22 février dernier, la chargée de projet p38, Laurence Coutu et une des conseillères de Longueuil, Emanuelle Julie Locke, se sont déplacés dans les bureaux d’Équijustice pour un avant midi d’échanges. Nous avons présenté à l’équipe de travail présente nos offres d’aide et d’accompagnement afin que les intervenants.es puissent informer les personnes demanderesses des ressources disponibles. Nous avons également fait connaitre l’entente de collaboration avec le CISSS Montérégie Est liée aux P38. L’enjeu principal : nous voulions communiquer la réalité et les impacts vécus par les personnes visées par les demandes P38 afin d'aider les intervenants.es à accompagner les tierces parties demanderesses dans leur réflexion. La rencontre fut fructueuse pour les deux organismes et nous avons bien hâte de répéter l’expérience bientôt.

 

8 raisons d’être et des tonnes de qualités. L’action communautaire autonome (ACA)

Le Québec se distingue à bien des égards. Une de ses particularités tient au fait de notre mode d’organisation sociale que l’on pourrait qualifier de collectiviste ou communautaire. Tout ceci se sera confirmé lors de la Révolution tranquille à travers le déploiement progressif de milliers d’organisations sans but lucratif (OSBL). Ce qu’il est convenu d’appeler le mouvement de l’action communautaire autonome.

Depuis plus de 50 ans, le communautaire s’inscrit comme un mouvement social engagé envers la justice sociale. Il est composé d’organismes aux structures démocratiques et citoyennes uniques, qui travaillent sans relâche pour bâtir une société plus juste où les conditions de vie sont décentes et les droits de tous et toutes sont pleinement respectés.

Les organismes d’ACA des différents secteurs et territoires du Québec sont appelés à contribuer à ses travaux, de la définition des enjeux prioritaires, en passant par l’analyse des données, jusqu’à la diffusion des résultats. Des collaborations sont menées avec des personnes issues du milieu de la recherche ainsi qu’avec des organismes communautaires ayant développé une expertise en recherche-action.

Devant des enjeux qui nous concernent tous, c’est le moment de renouveler notre engagement envers ce projet de société, de renforcer nos solidarités et de réaffirmer notre rôle de transformation sociale. « S’engager pour l’ACA » est une invitation à se recentrer sur nos missions, nos pratiques et sur la raison d’être du mouvement communautaire autonome, et à s’approprier notre pouvoir collectif. Une nouvelle vague de solidarisation est nécessaire!

Pour notre rappel : les 8 critères de l’ACA!

  • Avoir le statut d’un organisme à but non lucratif;
  • Être enraciné dans sa communauté;
  • Entretenir une vie associative et démocratique;
  • Être libre de déterminer sa mission, ses orientations, ses approches et ses pratiques.
  • Avoir été constitué à l’initiative des gens de la communauté;
  • Poursuivre une mission sociale propre à l’organisme qui favorise la transformation sociale;
  • Faire preuve de pratiques citoyennes et d’approches larges axées sur la globalité des situations problématiques abordées;
  • Être dirigé par un conseil d’administration indépendant du réseau public.

Le 12 mars dernier, les conseillères de Longueuil, Julie Paquette et Emanuelle Julie Locke ont pu participer à une magnifique journée centrée sur l'ACA, organisée par le Regroupement des organismes communautaires en santé mentale de la Montérégie. À travers de nombreuses activités, telles que la création d'une histoire collective, un exercice d'association, une réflexion sur les freins au rayonnement de l'ACA, en plus d'une recherche de solution, les conseillères ont pu s'imprégner d'outils pour revalorisé et favoriser la mobilisation autour des critères de l'ACA!

 

Capsule Femme et Psychiatrie

Où se situe le pouvoir des femmes en psychiatrie?

Le mouvement féministe critique, depuis ses tout débuts, la psychiatrisation des femmes et des enjeux spécifiques qui les touche. À une certaine époque, les femmes qui ne se conformaient pas à certains archétypes sociétaux risquaient de se retrouver dans un établissement ‘spécialisé’.

Si nous regardons l’aspect historique de la chose, nous sommes souvent témoins d’un narratif péjoratif et stigmatisant sur la santé de la Femme. Mythes et réalités se confondent à plusieurs niveaux. Par exemple, les stéréotypes reliés à l’humeur changeant durant un cycle menstruel, ou l’idée que les femmes souffrent plus régulièrement de dépression.

Dans les années 1970, la psychanalyse et les interventions psychopharmacologiques étaient à la mode. L'utilisation de médicaments psychotropes (les benzo) chez la femme au foyer était encouragée. Heureusement, de nos jours, de nouvelles études scientifiques exposent le fait qu'il existe de nombreux facteurs sociaux, rôles de genre et trajectoire de vie qui affectent la santé mentale des femmes.

Le 6 février 2024, le comité Femmes et psychiatrie du CDDM a organisé une journée de réflexion sur le thème suivant: Où se situe le pouvoir des femmes en psychiatrie?

Nous voulions nous pencher sur les enjeux auxquels les femmes avec des défis et/ou problèmes de santé mentale font face! La rencontre fut stimulante et pleine d’indignation. La santé mentale devient un sujet de plus en plus préoccupant dans notre société, et les moyens pour répondre à nos besoins sont archaïques. Les mesures de contention, chimique et physique appartiennent à une époque révolue. Il nous faut davantage de services alternatifs en santé mentale qui se concentre sur les soins et la primauté des personnes, pariant sur le respect de leurs droits.

 

« Ça gronde en dedans, ça gronde en dehors, ça gronde partout. Partout, les inégalités. Partout, les violences. Partout, les crises. Crise climatique, crise du logement, crise de nos services publics, crise de confiance en nos systèmes. Nos systèmes défaillants, dépassés, à bout de souffle. Nous aussi, on est à boutte. En colère. Et on a peur, parfois. C’est vrai, notre feu pourrait s’éteindre, anéanti par nos peines et nos pleurs. Mais non. Il s’attise, il grandit. Il se nourrit des luttes des unes, s’alimente de l’indignation des autres. Ça gronde, ça bouillonne et ça fulmine. Ça explosera. Ça explose déjà de ce feu qui peut soigner, qui peut solidariser. De ce feu qui peut tout changer. »

(Texte explicatif du thème rédigé par le collectif du 8 mars)

Collectif 8 mars. Visuel : Marianne Chevalier et Natalie-Ann Roy. Agence : Belvédère coop.

 

Au CDDM aussi ça gronde ! Le comité Femmes et psychiatrie du CDDM s’est mis en marche, une marche solidaire et pleine d’espoir. Nous sommes d’accord, nos systèmes sont défaillants, dépassés et à bout de souffle ! La psychiatrie à grand besoin d’un nouveau souffle. Nous sommes tannées d’être passives et de payer les frais de ce système en déroute. Le comité Femmes et psychiatrie travaillent depuis septembre sur un grand projet qui vise à redonner la parole aux femmes, valoriser leurs expériences et les exposer aux yeux de tous.

Suiviez nos travaux ! Notre feu a nous toutes peut tout changer.

 

Capsule Représent'action

Des nouvelles et des ReprésentACTIONs

Le 7 mars dernier, a eu lieu au Quai 99 à Longueuil le lancement du projet : Ajout d’un intervenant de crise famille dans le continuum de service de 1ère ligne en intervention de crise. Projet mis sur pied par le Carrefour en santé mentale et le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.

De nombreuses personnalités publiques de divers paliers étaient présentes, dont le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. Outre des membres de la direction des Centres intégrés de santé et de services sociaux et des employés du réseau public, s’ajoutaient à tout ce beau monde des travailleurs du milieu communautaire, dont vos deux conseillères du CDDM à Longueuil : Julie Paquette et Emanuelle Julie Locke.

Karine Guay, déléguer de ReprésentACTION, figurait également parmi la liste des invités en tant qu’inviter VIP. Cette soirée fut, pour la déléguée, une opportunité parfaite pour réseauter avec les partenaires du milieu. Karine a su mettre en valeur les actions réalisées par ReprésentACTION, entre autres, en sensibilisant les gens au Mois de la parole collective.

On l’a d’ailleurs vue en grande discussion avec le ministre Lionel Carmant à ce sujet. Elle en a également profité pour annoncer à Monsieur le Ministre qu’il recevrait sous peu un mémoire qui portera la parole collective des personnes utilisatrices. Celui-ci sera produit par ReprésentACTION suite aux ateliers de consultations citoyennes sur la Loi P-38.001 à venir.

Cette soirée fut porteuse de nombreux discours, quelques-uns plus rassurants que d’autres et quelques-uns qui nous a certainement laissés un peu perplexes. Le directeur général du CAP santé mentale, M. René Cloutier, a fait mention de stigmatisation au niveau des proches des personnes vivant des défis en santé mentale. Il a été suggéré qu’un changement de culture en regard des proches était nécessaire afin de préserver leur propre santé mentale. Un plan sera également mis en place sous peu pour apporter une aide immédiate aux proches des personnes en situation de crise. Mais, quand est-il des personnes vivant elles-mêmes cette problématique ? Où est l’aide immédiate pour les milliers de personnes sur les listes d’attentes pour des services psychosociaux ? Nous serons, comme toujours, à l’affut et prêt à réagir !