ÉDITORIAL

Être Ă©lue municipale en 2023 reprĂ©sente de nombreux dĂ©fis. Au moment oĂč je vous Ă©cris, l’hiver est Ă  nos portes et bientĂŽt ce sera le tourbillon de la pĂ©riode des FĂȘtes.

Pour les Ă©lues municipales, dĂ©cembre signifie l’établissement du budget de la municipalitĂ© pour la prochaine annĂ©e. Compte tenu de la situation Ă©conomique actuelle, les Ă©lu.e.s sont confrontĂ©es Ă  des choix difficiles. Entre les nouveaux dĂ©fis qui attendent les villes, les projets que celles-ci veulent mettre en place, les besoins et demandes en services des citoyens et citoyennes et un compte de taxes qui n’est pas trop Ă©levĂ©, cet exercice s’avĂšre de plus en plus complexe. Les municipalitĂ©s auront Ă  prendre des dĂ©cisions, parfois ardues, pour Ă©quilibrer le budget de 2024 et respecter leurs obligations.

En furetant sur le net, j’ai remarquĂ© que plusieurs organisations offraient des informations et des formations sur le sujet. Je vous invite Ă  visiter les sites du ministĂšre des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), de l’Union des municipalitĂ©s du QuĂ©bec (UMQ) et de la FĂ©dĂ©ration des municipalitĂ©s du QuĂ©bec (FQM).

PETIT CHANGEMENT POUR L'INFOLETTRE

Veuillez prendre note qu’à partir de maintenant, l’infolettre Femmes de pouvoir sera publiĂ©e aux trois mois. Malheureusement, le manque d’effectif au sein de l’équipe de la TCMFCQ complexifie la diffusion d’un bulletin mensuel.

Nous vous remercions Ă  l’avance de votre grande comprĂ©hension et si entre temps, vous avez des idĂ©es de formations, de nouvelles Ă  partager avec d’autres Ă©lues, n’hĂ©sitez pas Ă  nous envoyer le tout Ă  info@femmescentreduquebec.qc.ca.

PORTRAIT D’UNE ÉLUE — CHRISTINE GINGRAS

Christine Gingras, Municipalité de Plessisville, élue depuis octobre 2021.

Devenir candidate 

Tout d’abord, c’est sa fibre environnementale qui l’a motivĂ©e Ă  devenir candidate en 2021.

La ville avait dĂ©jĂ  fait des projets pour l’environnement, mais Christine dĂ©sirait faire sa part.

Elle ne voulait plus se contenter d’ĂȘtre une simple observatrice. Elle voulait participer aux dĂ©cisions. « Je rĂ©pondais aux sondages demandĂ©s par la municipalitĂ©, j’étais impliquĂ©e dans les organismes communautaires de loisirs, mais je voulais porter mon influence Ă  un autre niveau. Je souhaitais crĂ©er un monde qui me ressemble, et qui va protĂ©ger mes enfants pour, que plus vieux, ils choisissent la ville de Plessisville pour s’y installer. »

Elle a dans sa boßte à idées plusieurs initiatives à mettre en place pour améliorer la vie des citoyennes et citoyens et leur environnement.

Ses défis en tant que conseillÚre

Dans son cas, le plus gros enjeu c’est la conciliation travail-famille et engagement politique. MĂšre de deux jeunes enfants (2 et 5 ans), elle trouve difficile d’ĂȘtre Ă©cartelĂ©e entre ses obligations d’élue et de mĂšre :

« Je suis une passionnĂ©e. J’aime ça contribuer et ĂȘtre prĂ©sente au conseil. Il faut que mon agenda soit libĂ©rĂ© pour mon travail en tant que conseillĂšre, mais aussi comme mĂšre de jeunes enfants. Donc je dois apprendre Ă  faire des choix et prioriser ce qui est important pour moi. C’est toujours dĂ©chirant. Il faut ĂȘtre en mesure de bien planifier et d’apprendre
 Ă  lĂącher prise. On ne peut pas ĂȘtre prĂ©sente partout. Heureusement, j’ai le soutien de mon conjoint et de mes parents. 

Raisons pour rester

Pour elle, voir se concrĂ©tiser les projets qu’elle avait en tĂȘte est sa plus grande motivation Ă  rester en poste. « Savoir que notre action est apprĂ©ciĂ©e des citoyen.ne. s parce que nous avons fait un petit quelque chose pour le bien-ĂȘtre de notre communautĂ©. De recevoir cette gratification, ce retour-lĂ  de la population, qui nous dit que la ville se transforme. J’aime ĂȘtre un levier, un vecteur dans cette transition-lĂ , de crĂ©er des ponts entre les organismes, c’est vraiment riche ! Pour moi, le super pouvoir d’ĂȘtre une Ă©lue, c’est incroyable ! »

Être un vecteur pour l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes

Madame Gingras Ă©tait prĂ©sente Ă  la journĂ©e sur le fĂ©minisme et l’égalitĂ© organisĂ©e par la TCMFCQ. Cette participation Ă©tait importante pour elle parce qu’elle pouvait ramener l’information au conseil municipal sur des sujets inhabituels Â«â€‰Parler de ma reprĂ©sentation Ă  la journĂ©e de rĂ©flexion de la TCMFCQ sur le fĂ©minisme et l’égalitĂ© permet de mettre ces thĂšmes Ă  l’ordre du jour et ainsi de favoriser de meilleures pratiques au conseil municipal et une plus grande connaissance des enjeux vĂ©cus par les femmes. Par exemple, crĂ©er une politique pour rembourser certains frais de garde pour les Ă©lu. e. s »

Être Ă©lue, c’est travailler ensemble pour ta communautĂ©.

Pour madame Gingras, le travail d’une Ă©lue est avant tout un travail d’équipe. « Avant de me prĂ©senter aux Ă©lections de 2021, j’ai beaucoup lu en amont, je m’étais intĂ©ressĂ©e beaucoup aux politicien.ne.s d’ici et d’ailleurs. La conclusion de toutes ces lectures se rĂ©sume ainsi : la politique est un sport d’équipe. Quelquefois, il faut mettre de l’eau dans son vin, pour que la vision reprĂ©sente la pluralitĂ© des personnes assises autour de la table et non seulement la vision d’une seule personne.

Entrevue : Maryse St-Arneault

RĂ©daction : Francyne Ducharme

LE BON COUP D’UNE ÉLUE !

Parfois l’implication des Ă©lu. e. s dans les dossiers de la municipalitĂ© fait une diffĂ©rence pour la qualitĂ© de vie dans un territoire. Convaincue de cette affirmation, Julie PressĂ©, mairesse de Fortierville, a mis en Ɠuvre une dĂ©marche pour Ă©viter une diminution de services de l’urgence au CLSC de Fortierville. Une de trop !
À la crĂ©ation du CLSC, le service d’urgence Ă©tait ouvert 7 jours/semaine, 24 h par jour, et ce durant toute l’annĂ©e.

Les dĂ©cideurs avaient privilĂ©giĂ© cette formule compte tenu de l’éloignement de la rĂ©gion des grands centres urbains. Malheureusement au cours des annĂ©es, la population a connu des rĂ©ductions de services importantes : abolition des services la fin de semaine, suppression des services de nuit Ă  partir de minuit, fermeture les soirs de semaine Ă  20 h puis finalement l’arrĂȘt complet des servies les jeudis. Pour la mairesse, les derniĂšres coupures sont inacceptables.

« L’annonce de la fermeture de l’urgence Ă  partir de 20 heures a fait mal ; Ă§a devenait de plus en plus impossible d’avoir une bonne couverture de services. La situation devenait intenable, d’autant plus qu’on ne savait pas si d’autres coupures allaient survenir. Il fallait agir. C’est alors que nous avons invitĂ© la population, les Ă©lus-es et les partenaires Ă  venir marcher le 10 septembre 2022 pour dĂ©noncer la situation. Cent cinquante personnes ont rĂ©pondu Ă  notre invitation. »

À partir de ce moment, il Ă©tait important pour madame PressĂ©, d’ĂȘtre accompagnĂ©e pour poursuivre les dĂ©marches. « Je voulais crĂ©er un comitĂ© oĂč les personnes concernĂ©es seraient assises autour de la table pour ensemble, trouver des solutions afin de remĂ©dier Ă  la situation. Le comitĂ© Ă©tait composĂ© des pour reprĂ©sentant.e.s de diffĂ©rentes instances de la MRC de BĂ©cancour, d’une citoyenne de Fortierville, de 5 personnes du CIUSSMCQ. Les membres du comitĂ© travaillent ensemble pour atteindre le mĂȘme objectif. Chaque membre contribue au comitĂ© selon son expertise."

Cette stratĂ©gie s’est avĂ©rĂ©e gagnante puisque le 18 septembre dernier, Madame PressĂ© annonçait sur sa page Facebook : la rĂ©ouverture de l’urgence du CLSC de Fortierville, 7 jours sur 7 et de 8 h Ă  20 h. « C’est une premiĂšre victoire, mais le dossier est loin d’ĂȘtre terminĂ©. La clef de notre dĂ©marche est le recrutement de nouveaux mĂ©decins intĂ©ressĂ©.e.s Ă  travailler sur notre territoire. Le recrutement est fait par le CIUSSS MCQ. Le comitĂ©, quant Ă  lui, travaille Ă  valoriser la rĂ©gion, en dĂ©montrant ses attraits et son potentiel, nous sommes en pleine campagne de sĂ©duction. Le recrutement est fait par le CIUSSSMCQ compte tenu de son rĂŽle. Les reprĂ©sentant.e.s de la MRC, de leur cĂŽtĂ©, puisque la connaissance de la rĂ©gion est leur expertise, travaillent Ă  la valoriser en dĂ©montrant ses attraits et son potentiel. »

Et elle ajoute : « Je suis fiĂšre de ne jamais avoir abandonnĂ©. FiĂšre de notre comitĂ© de recrutement et de rĂ©tention des professionnels de la santĂ© de Fortierville. FiĂšre d’avoir crĂ©Ă© une instance qui travaille en collaboration pour le mieux-ĂȘtre de notre communautĂ©. FiĂšre de ce pas dans la bonne direction. On continue
 On y croit Ă  notre CLSC. »

Entrevue : Maryse St-Arneault

RĂ©daction : Francyne Ducharme

UNE PREMIÈRE JOURNÉE D’ÉTUDE SUR LA PARITÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU GROUPE FEMMES POLITIQUE ET DÉMOCRATIE (GFPD)

Le Groupe Femmes Politique et DĂ©mocratie (GFPD) a tenu, le 9 novembre dernier, sa premiĂšre journĂ©e d’étude sous le thĂšme La paritĂ© et le dĂ©veloppement durable Ă  Shawinigan Ă  laquelle Ă©taient conviĂ©es les Ă©lues, les militantes et les femmes d’affaires du QuĂ©bec.

Une premiĂšre de trois journĂ©es d’étude afin de dĂ©battre sur des thĂšmes spĂ©cifiques de condition fĂ©minine d’actualitĂ© et qui, malheureusement, tombent Ă  la file des prioritĂ©s pour les Ă©lu-e-s : paritĂ© et dĂ©veloppement durable, paritĂ© et dĂ©veloppement Ă©conomique et paritĂ© et dĂ©veloppement social.

Afin de dĂ©buter la rĂ©flexion et les Ă©changes, Mesdames Dominique Anglade, Élyse Arcand et Myriam ThĂ©riault se sont exprimĂ©es pour rĂ©pondre Ă  la question comment nourrir et amplifier les liens entre femmes Ă©lues et militantes du dĂ©veloppement durable ? Ă€ prime Ă  bord, le terme dĂ©veloppement durable tel que dĂ©fini dans le rapport Bruntland de 1987 semble dĂ©passĂ©. BasĂ© sur un essor Ă©conomique capitaliste, ce dernier n’est plus viable. Il serait plus pertinent de parler de justice climatique, de changements climatiques et selon Myriam ThĂ©riault de MĂšre au Front, de « protection du vivant ». D’un commun accord, elles affirment que les premiĂšres touchĂ©es par les crises climatiques sont les femmes et il est nĂ©cessaire de renseigner la population entiĂšre et mĂȘme les femmes elles-mĂȘmes. En revanche, les femmes ne sont pas des victimes et le fardeau des solutions en environnement ne repose pas uniquement sur leurs Ă©paules. De plus, l’information sur la justice climatique, avoir plus de femmes dans les lieux de pouvoir, se solidariser, nommer les choses avec les bons mots sont quelques pistes d’action pour faire avancer le dossier.

« Le travail des femmes ou comment les hommes deviennent riches ! » — Titre du mĂ©moire de maĂźtrise de Madame Dominique Anglade.

Un deuxiĂšme panel s’est poursuivi avec Mesdames GeneviĂšve Dubois, mairesse de la ville de Nicolet, Marjolaine Étienne, prĂ©sidente des Femmes autochtones du QuĂ©bec, Martine Ouellet, ingĂ©nieure, fondatrice et cheffe du parti Climat QuĂ©bec et Pauline D’Ambroise, vice-prĂ©sident conseil chez Desjardins. Les Ă©changes ont dĂ©butĂ© avec la question, comment inviter plus de militantes Ă  se porter candidates ? MĂȘme si la prĂ©sence des femmes dans les lieux dĂ©cisionnels augmente depuis quelques annĂ©es, la zone paritaire n’est pas une prioritĂ© pour toutes et tous. Force de constater que les communautĂ©s autochtones sont trĂšs peu impliquĂ©es dans les discussions touchant le dĂ©veloppement durable en plus de compter beaucoup d’hommes dans les lieux dĂ©cisionnels. Par ailleurs, certaines femmes autochtones ne connaissent aucunement les enjeux climatiques de leur rĂ©gion, puisque cela ne se transmet plus d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre. Outre le fait qu’il est important qu’il y ait plus de femmes dans les lieux dĂ©cisionnels, mais aussi en dĂ©veloppement Ă©conomique, des liens de confiance doivent ĂȘtre crĂ©Ă©s, mais entre les Ă©lues et les militantes pour crĂ©er une solidaritĂ©. MĂȘme si la prĂ©sence des femmes en politique est nĂ©cessaire, elles font face Ă  plusieurs dĂ©fis tels que la dĂ©sinformation et l’intimidation. En revanche, crĂ©er des stratĂ©gies et de la formation pour la gouvernance, changer les mentalitĂ©s des Ă©lu-e-s et trouver un Ă©quilibre entre le dĂ©veloppement Ă©conomique et la justice climatique seraient des pistes de solutions.

D’ailleurs, ce type d’évĂ©nement permettait de faire un premier pas pour cette construction de liens entre Ă©lues et militantes octroyant des dialogues libres et sans jugements, le tout dans un trĂšs grand respect. L’atelier en aprĂšs-midi a offert Ă  toutes d’échanger entre elles sur des rĂ©ponses possibles pour Ă©tablir et renforcer des liens entre Ă©lues et militantes. MĂȘme si l’idĂ©e peut sembler utopique considĂ©rant la dĂ©mobilisation actuelle des personnes des diffĂ©rents milieux, ce genre d’évĂ©nement paraĂźt ĂȘtre un point de dĂ©part. De plus, dĂ©finir le bien commun, l’écoute, le respect, l’éducation sur la justice climatique, avoir de la compassion les unes pour les autres et crĂ©er des espaces publics pour permettre aux femmes de s’exprimer sont aussi des pistes de solutions.

Pour plus de dĂ©tails pour les deux journĂ©es d’étude, consulter le site internet du Groupe Femmes Politique et DĂ©mocratie (GFPD) ou les rĂ©seaux sociaux de la TCMFCQ.

Article de Maryse St-Arneault

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TABLE DE CONCERTATION DU MOUVEMENT DES FEMMES CENTRE-DU-QUÉBEC (TCMFCQ)

La Table de concertation du mouvement des femmes, Centre-du-Québec (TCMFCQ) est un regroupement féministe voué à la défense collective des droits des femmes.

La mission de la TCMFCQ est de travailler Ă  l’amĂ©lioration des conditions de vie des femmes en Ă©tant un lieu de rĂ©flexion et d’action tournĂ© vers le changement. Elle poursuit Ă©galement l’objectif de favoriser l’atteinte de l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes et entre toutes les femmes.

Pour informations : https//www.femmescentreduquebec.qc.ca / 819 758.8282/courriel : pouvoir@femmescentreduquebec.qc.ca

Site internet du projet : www.jeme-lance.ca 

MERCI À NOS PARTENAIRES !

Ce projet est rĂ©alisĂ© dans le cadre de l’Entente sectorielle en matiĂšre de dĂ©veloppement en matiĂšre d’égalitĂ© entre les femmes et les hommes dans la rĂ©gion du Centre-du-QuĂ©bec 2022-2024 avec le soutien financier des partenaires suivants :