VOLUME 1 no 6 | 20 novembre 2023

Un mouvement de grève historique

Après bientôt un an de négociations ardues avec un gouvernement entêté, nous sommes désormais à la veille d’un mouvement de grève historique.

La pression ne fait que s’accentuer sur François Legault et son gouvernement depuis le premier coup de semonce, donné le 6 novembre dernier. Puisque les discussions n’avancent pas, les travailleur·euse·s des services publics entameront le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le Québec depuis près de 50 ans, les 21, 22 et 23 novembre.

C’est la solidarité de 420 000 membres des réseaux publics qui se fera entendre haut et fort aux quatre coins du Québec cette semaine. Le 23 novembre prochain, nous serons même près de 600 000 personnes en grève! Le gouvernement entendra-t-il enfin raison?

L’APTS et ses partenaires du Front commun seront au rendez-vous pour négocier tout au long des prochaines semaines, et ce, jusqu’à l’obtention d’une entente satisfaisante pour vous, qui offrez jour après jour votre expertise à la population québécoise.

L'organisation du travail, parlons-en!

Refusant de bonifier ses offres salariales de façon significative, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, prétexte un refus des organisations syndicales de prioriser leurs demandes et de discuter de l’organisation du travail. Mais qu’en est-il vraiment?

Dès le départ, l’APTS a déposé des demandes priorisées, réalistes, atteignables et transversales, qui amélioreraient les conditions de travail spécifiques de tou·te·s les membres de la catégorie 4, tous secteurs confondus, de la grande famille de l’imagerie médicale aux services psychosociaux, en passant par les laboratoires, la réadaptation, la nutrition et les archives médicales, pour ne nommer que quelques-uns des secteurs névralgiques où vous offrez des services essentiels.

Nous portons plusieurs revendications phares pour améliorer vos conditions de travail, en plus de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et la surcharge de travail. En voici quelques exemples :

  • rémunération du temps supplémentaire à taux double pour tou·te·s;
     
  • bonification des primes pour les quarts de soir, de nuit et de fin de semaine;
     
  • remboursement des frais d’adhésion à un ordre professionnel;
     
  • accélération de l’obtention d’une semaine de vacances supplémentaire et ajout d’une 6e semaine de vacances;
     
  • élargissement de la prime de soins critiques (12 % ou 14 %) pour tout le personnel œuvrant avec la clientèle des urgences, des soins intensifs, des unités de néonatalité ou des grand·e·s brûlé·e·s, peu importe le lieu où les services doivent être offerts.

Pour relancer les négociations, l’APTS et ses partenaires du Front commun dans la santé et les services sociaux ont proposé de nombreuses solutions, concernant entre autres l’organisation du travail (révision des primes en santé et services sociaux, recours à la main-d’œuvre indépendante, aménagement du temps de travail, rémunération du temps supplémentaire et vacances).

De son côté le gouvernement a eu beau faire grand cas de sa priorisation aux tables sectorielles, le constat est clair : ses propositions sont loin d’améliorer vos conditions de travail. Alors qu’il prétend vouloir devenir un employeur de choix, il ne répond toujours pas aux revendications que vous nous avez confiées dans le cadre de cette négociation.

Le point sur les offres en santé mentale...

Des informations ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux voulant que l’APTS rejetterait d’emblée les offres du gouvernement concernant les conditions de travail des personnes œuvrant en santé mentale. C’est faux.

Comme nous l’avons déjà signalé dans un bulletin précédent, la proposition gouvernementale n’a été ni acceptée, ni refusée. Les négociations se poursuivent pour obtenir la meilleure entente possible, et l’ensemble des membres seront consulté·e·s sur une proposition globale lorsque les échanges auront permis d’en arriver à une entente de principe.

De notre côté, nous avons notamment souligné le caractère problématique du rehaussement obligatoire de la semaine de travail à 37,5 heures par semaine et avons établi que le règlement des plaintes de maintien d’équité salariale pour les psychologues était un élément central pour améliorer leur attraction et leur rétention dans le réseau public, ce que la partie patronale peut accélérer dès maintenant. Nous sommes en attente d’un retour des vis-à-vis patronaux concernant ce dernier élément.

L’APTS a aussi fait des représentations à propos de l’amélioration des conditions de pratique de tou·te·s ses membres - qui bénéficieraient notamment au personnel dans les services en santé mentale - concernant les aspects suivants :

  • allégement des tâches administratives;
     
  • renforcement de l’autonomie professionnelle;
     
  • introduction d’un mécanisme pour lutter contre la surcharge de travail et résoudre efficacement les enjeux de détresse éthique;
     
  • amélioration des conditions de supervision de stagiaires et de soutien clinique;
     
  • renforcement des mécanismes de prévention des risques psychosociaux, notamment par rapport au travail émotionnellement exigeant.

... et sur les travaux sur la Lettre d'entente
no 24 (centres jeunesse)

Des déclarations du ministre Lionel Carmant au cours des dernières semaines ont également suscité des questions par rapport aux démarches de l’APTS pour améliorer les conditions de travail du personnel en centre jeunesse.

Depuis la signature de la dernière convention collective, un comité de travail réunissant des représentant·e·s de l’APTS et du CPNSSS a eu le mandat de négocier des mesures visant l’ajout d’effectifs, la stabilisation des équipes ainsi que le soutien et la reconnaissance des intervenant·e·s œuvrant dans la mission centre jeunesse, en vertu de la Lettre d’entente no 24.

Des recommandations ont été mises de l’avant par l’APTS dans ce contexte, notamment :

  • établissement d’un mécanisme d’évaluation et d’encadrement de la charge de travail;
     
  • bonification de la prime de 4 % et possibilité de la convertir en jours de congé supplémentaires;
     
  • octroi d’une prime d’expertise à paliers allant de 5 % à 10 % en fonction du nombre d’années d’expérience;
     
  • bonification et application d’une prime de 3 % à tou·te·s les salarié·e·s œuvrant en centre jeunesse (actuellement réservée à 4 centres d’activités);
     
  • introduction d’un mécanisme permanent d’ajustement de la rémunération permettant aux avocat·e·s des contentieux d’atteindre la parité salariale avec leurs confrères et consœurs oeuvrant dans les autres ministères, à l’aide juridique et au DPCP.

Tout récemment, le ministre Carmant a laissé entendre qu’il voulait une hausse de salaire significative pour les employé·e·s de la DPJ. Il avait pourtant tout le loisir de répondre favorablement aux propositions émises depuis plus d’un an et demi par votre syndicat et ne l’a toujours pas fait.

Si le gouvernement soumet à l’APTS une réponse allant dans le sens de ces propositions, soyez assuré·e·s que nous l’étudierons avec tout le sérieux que cela mérite dans le contexte des travaux relevant de la dernière convention collective. Nous maintenons également que, pour parvenir à une entente satisfaisante, il devra répondre favorablement aux revendications que l’APTS porte pour améliorer les conditions de travail de l’ensemble de ses membres.

Votre équipe de négociation