Portrait d’anciens :
Bernard Arpin, Hydraulique agricole 1972
Une carrière de changements et d’adaptations !
Septembre 1969, à 16 ans, parti du bout du Rang du Ruisseau à St-Guillaume, je débute à l’ITA, ne connaissant que l’industrie laitière familiale. Découverte de nouveaux horizons avec les cours en production animale, végétale et les cours d’arpentage du professeur Hermel Fournier. Les portes ouvertes du printemps 1970 me font découvrir l’univers alimentaire, l’hygiène publique et le génie rural.
Au retour d’un stage de 3 mois à faire l’élagage des pommes de terre de semence, la décision d’étudier en hydraulique agricole s’impose à moi. Mai 1972, une cohorte de 2 finissants, un travail de technicien, pour un entrepreneur en drainage souterrain, m’attend. En mars 1973, je rejoins d’autres diplômés dans un bureau de génie-conseil de Drummondville pour la confection de plans de drainage souterrain et de cours d’eau municipaux. C’est l’ère des grands projets en génie agricole. En 1976, changement de gouvernement, les gros projets s’essoufflent. En 1978 et 1979, transfert au génie de la voirie, comme surveillant de chantier de routes.
Vers 1978, préparation d’un mémoire pour la reconnaissance des finissants de génie rural de l’ITA. Des offres d’emploi parues au gouvernement demandent seulement des diplômés en génie civil pour œuvrer dans le drainage ou les cours d’eau auprès du MAPAQ. Présentation du mémoire au ministre Jean Garon en compagnie du président de l’ATA, M. Alain Roy, pour obtenir finalement correction de la situation.
En août 1979, début au Groupe UDA. Le drainage souterrain, l’environnement et la recherche nous occupent. L’arrivée de la loi de la protection agricole en 1978 bouleversera notre travail. En 1981, le projet de distribution de gaz naturel vers les maritimes et les régions du Québec débute. Le projet doit répondre aux exigences du zonage agricole, de l’environnement et de la géotechnique. Des heures à préparer des tracés, à les vérifier sur le terrain et du haut des airs en hélicoptère, sur plus de la moitié du territoire québécois. Que ces images aériennes du territoire en toute saison m’ont émerveillé !
L’année 1987 est difficile pour le génie agricole. Un emploi de surveillant de travaux dans le traitement des eaux usées me procure 6 mois d’emploi. Le chômage hivernal est fréquent durant cette période.
En mai 1989, un poste de technicien en génie rural s’ouvre à l’Assomption, pour la région Montréal-Laval-Lanaudière. Le MAPAQ abandonne son programme d’aide du drainage souterrain en 1992, puis le programme d’aménagement de cours d’eau en 1994. Un programme d’économie d’énergie dans les serres « Ékiloserre » m’amène à connaitre cette production sur plus de 40 entreprises.
L’invitation à un comité de pilotage en géomatique agricole, qui résultera en GIRMA (Gestion Intégrée des Ressources en Milieu Agricole) suivie d’une formation m’ouvre de nouveaux horizons. La préparation de statistiques et de cartes associées permet de nouvelles façons de valoriser le milieu agricole. En 2000, un document important pour le monde agricole préparé pour la CMM permet de mieux visualiser le monde agricole et son importance sur son territoire.
Le verglas de 1998 fait son œuvre. Lanaudière est épargnée. L’Assomption est le seul bureau du MAPAQ, encore fonctionnel dans le sud du Québec. Plusieurs journées et soirées, à recevoir les appels à l’aide des producteurs en difficulté. Par la suite, on me nomme responsable du programme d’aide aux sinistrés du verglas pour Montréal-Laval-Lanaudière couvrant 400 entreprises. Collaboration à la création des programmes de compensations. Les connaissances acquises avec Ékiloserre et les cours de constructions rurales de l’ITA sont une aide précieuse.
Années 2000, l’agroenvironnement prend de l’importance au MAPAQ. L’arrivée des algues bleues m’amène au transfert des connaissances sur les fermes pour l’amélioration de la qualité des eaux de surface et souterraines. Les haies brise-vent et les coupes odeurs accaparent une partie de notre temps.
En 2005, l’obtention du titre de technicien principal en conservation des ressources eau et sols m’amène à siéger à un comité provincial pour la confection de feuillets d’informations sur les techniques de conservation des sols. Collaboration aussi à la conception d’un nouveau guide sur le drainage souterrain en 2005.
Pendant ces 25 années au MAPAQ, préparation et participation à plusieurs dizaines de journées champêtres, ou d’information sur le terrain. Plusieurs de ces journées ont été présentées aux conseillers en agroenvironnement et aux étudiants en agriculture. Participation active à 8 journées des Portes ouvertes de l’UPA, par des tournées aux champs des visiteurs pour les renseigner sur le monde agricole.
Les dernières années ont été consacrées à la conservation de documents numérisés sur le drainage souterrain et les cours d’eau municipaux pour la région Montréal-Laval-Lanaudière et leur transfert à la BANQ et sur Info-sols.
Marié à Lise Bonin, diplômée en technologie alimentaire en 1975. Deux enfants et 4 petits-enfants plus tard, une semi-retraite me laisse un peu de temps pour être actif sur le conseil d’administration de l’AAAITA et participer à votre bulletin. Les connaissances acquises à l’ITA et le vécu des 50 dernières années avec tous les changements, progrès et autres améliorations ont exigé beaucoup d’adaptation, mais cela en a valu la peine.
Bernard Arpin dta 1972