Logo Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (Message de la présidente)

 

Bonjour chères et chers membres,

Au moment de terminer mon mandat de présidente, mon engagement à votre égard ne se dément pas. Je souhaite que plus d’efforts soient déployés pour assurer votre santé physique et mentale, surtout en ces temps difficiles. Aussi, j’ai soumis une dernière lettre d’opinion sur « l’état des troupes ». Je constate avec plaisir que Le Nouvelliste et Le Droit l’ont publiée intégralement et je vous invite à la lire (voir le texte « Les travailleurs sociaux et une possible troisième vague » ci-dessous).

J’espère que vous savez à quel point votre contribution professionnelle est de première importance pour les services sociaux, dont les services en santé mentale. Réalisez combien les personnes en situation de vulnérabilité ont (désespérément) besoin de votre expertise, de vos compétences. La population québécoise bénéficie largement de votre bientraitance au quotidien. Ce faisant, pensez aussi à prendre soin de vous.

En m’impliquant à l’Ordre pendant les 15 dernières années, j’ai saisi l’opportunité unique de faire une différence afin d’améliorer la posture de nos professions. Vous m’avez nourrie pour agir en pertinence et en cohérence. Pour une dernière fois dans ce rôle, je vous dis merci et au revoir, chères et chers membres.

Votre présidente (sortante),

Guylaine
 


 

LES TRAVAILLEURS SOCIAUX ET UNE POSSIBLE TROISIÈME VAGUE

L’année 2020 a commencé comme la précédente avait fini et je savais déjà que l’état de nos troupes était alarmant. En effet, les résultats d’un sondage réalisé au printemps 2018 par huit ordres de la santé mentale et des relations humaines du Québec (neuf professions), dont le nôtre, étaient sans équivoque quant aux perceptions de nos membres à l’égard des services qu’ils rendent à la population et de leurs conditions de pratique dans le réseau de la santé. Sur le total des répondants, quelque 5 600 étaient des travailleurs sociaux (T.S.) et le tiers d’entre eux ont déclaré qu’ils songeaient à quitter leur poste sans pour autant quitter leur profession. C’était bien avant la pandémie!

Fin janvier 2020, notre ordre a effectué son propre sondage professionnel chez nos membres T.S. qui travaillent auprès des jeunes. La bonne nouvelle était que 85 % des répondants nous ont dit croire faire une différence significative dans la vie des enfants et des familles qui leur sont confiés. Malheureusement, la contrepartie était que 61 % estimaient n’avoir rarement ou jamais l’impression de consacrer assez de temps pour répondre aux besoins de leur clientèle. La charge, la cadence et le rythme de travail étaient leurs principaux éléments d’insatisfaction. Une fois de plus, 32 % nous ont répondu que, dans un horizon de cinq ans, ils ne prévoyaient pas exercer encore leur profession là où ils sont présentement, et 55 % ont dit espérer être encore T.S., mais auprès d’une autre clientèle. Comment s’en étonner quand 20 % des répondants affirmaient avoir été en arrêt de travail pour des raisons professionnelles au cours des cinq dernières années. Qui plus est, 36 % des répondants avouaient qu’ils n’arrivent, rarement et jamais, à prendre suffisamment soin d’eux afin de conserver leur équilibre au travail et 56 % ajoutaient que leur travail a, assez et beaucoup, un impact négatif sur leur vie personnelle. Ça aussi, c’était avant la pandémie!

Les T.S. ne se plaignent pas beaucoup… peut-être par la nature de leur travail. Œuvrant quotidiennement auprès des personnes en situation de vulnérabilité, ils sont témoins de conditions humaines difficiles et savent qu’il y a pire. Mais qui s’occupent d’elles, qui se préoccupent d’eux? Alors que la crise sociosanitaire perdure depuis plus de neuf mois, il faut réaliser le poids qui pèse sur les épaules de ces femmes et de ces hommes qui essaient tant bien que mal d’offrir les meilleurs services possibles. Cette crise a contribué à augmenter le fardeau de tout le personnel de la santé. Elle a aussi mis en lumière les défis importants auxquels font face les services sociaux, parent pauvre du système public de santé depuis trop longtemps. Si des améliorations ont été apportées à divers niveaux pour améliorer l’organisation et l’accessibilité, il reste beaucoup à faire pour espérer une véritable première ligne de services sociaux pleine et entière, notamment en santé mentale. Pour y arriver, le Québec doit remplir une condition sine qua non c’est-à-dire pouvoir compter impérativement sur du personnel prêt et engagé à poursuivre leur travail indispensable à la société.

La pandémie affectera leur travail pendant encore plusieurs mois en 2021 et après. Il faut redoubler d’efforts maintenant pour éviter que la santé mentale de tous nos professionnels, T.S. et autres, soit à l’origine d’une troisième vague qui mettrait à risque leur présence dans les services particulièrement essentiels pour une bonne partie de la population.

Alors que je termine mon mandat de présidence et en cette fin d’année atypique, je formule le vœu que la bienveillance et la bientraitance guident toutes les Québécoises et tous les Québécois, maintenant et plus que jamais.

Guylaine Ouimette, T.S., présidente sortante de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec

FOIRE AUX QUESTIONS

Le personnel de l’Ordre met à jour quotidiennement les informations pertinentes contenues dans la Foire aux questions. Nous vous invitons à y jeter un coup d’œil régulièrement; les réponses à vos questions s’y trouvent peut-être!

 

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