Extrait de la conférence prononcée par Vincent Giasson, T.P., président ATA
Vous pouvez l’écouter de nouveau en cliquant sur ce lien : https://youtu.be/dopUVhEWyCk
La réputation des technologues en agroalimentaire
Depuis plus de 50 ans les technologues en agroalimentaire se sont taillés une réputation enviable auprès des employeurs et des producteurs agricoles par leur approche pratique de la production.
On a qu’à jeter un coup d’œil sur les carrières de technologues qui ont reçu, comme Pierre Perreault, notre Mérite technologique agroalimentaire pour se rendre compte du rôle important des technologues dans le développement du secteur agroalimentaire.
On est très loin de l’image de simple auxiliaire des agronomes que certains essaient d’accoler aux technologues. Les technologues ne sont pas des minis agronomes. Ce sont des professionnels qui se distinguent par leur attitude pragmatique et leur approche pratique.
C’est pourquoi ils sont si appréciés quand il s’agit de poser les bons gestes au bon moment dans la réalité du terrain. C’est aussi pourquoi nous affichons le terme savoir-faire à notre logo.
Leur carrière est aussi un éloge à la qualité de la formation qui est dispensé par l’ITA
Projet de loi sur l’ITAQ (nouveau nom de l’ITA)
Nous tenons à souligner l’importance de la présence de technologues d’expérience au sein du corps professoral de l’ITA, notamment au niveau des cours pratiques. Le pédagogue ne transmet pas que des connaissances, il transmet aussi des attitudes.
Attraction que la formation technologique en agroalimentaire exerce sur les jeunes :
je me dois cependant d’aborder un aspect problématique, c’est celui de la non reconnaissance des technologues au niveau des lois professionnelles du Québec. Depuis plus de 50 ans les technologues exercent leurs fonctions auprès des producteurs et des entreprises de manière autonome et c’est ce qui a permis de démontrer la compétence et le savoir-faire qu’on leur reconnait
Nous subissons de plus en plus de tentatives pour restreindre l’autonomie de travail des technologues même ceux qui sont titulaires d’un permis de pratique, T.P. au point que nous entendons certains de nos membres dirent que si leur enfant ne pense pas aller à l’université ils leur déconseillent d’étudier en agroalimentaire parce que les perspectives d’une carrière intéressante comme technologues s’amenuisent. Si ce point de vue est minoritaire il n’en demeure pas moins révélateur d’un malaise général. Et c’est contreproductif vis à vis les efforts en cours actuellement pour améliorer le rôle de l’ITA.
La loi sur les agronomes et la protection du public
La loi sur les agronomes est une loi depuis longtemps dépassée qui, tant qu’elle n’était pas appliquée à la lettre ne faisait pas obstacle aux carrières des technologues. Mais au cours des dernières années on tente de nous imposer une lecture très restrictive de cette loi. On nous parle de protection du public et d’obligation d’appliquer la loi.
En ce qui a trait à la protection du publique je mets aujourd’hui quiconque au défi de démontrer que le travail des technologues au cours de 50 dernières années ait présenté le moindre risque pour la protection du public. De notre côté nous sommes en mesure de démontrer le contraire.
En ce qui a trait à l’obligation d’appliquer la loi on ne peut que se questionner sur la nécessité soudaine de le faire après des décennies d’inaction et devant les bons résultats de cette inaction.
C’est peut-être légal mais est-ce légitime?
Est-ce légitime d’imposer une politique de surveillance au technologue qui va coûter des millions aux entreprises sans gain de productivité et sans gain pour la protection du public. A qui profite cette politique?
La modernisation de la loi sur les agronomes
Nous espérons que la révision de la loi sur les agronomes se fera dans les plus brefs délais pour donner la place légitime aux technologues afin qu’ils puissent exercer leur travail de façon autonome de la même manière qu’ils l’ont fait pendant plusieurs décennies.
Le modèle ontarien en santé et en agroalimentaire
Dans le but de nourrir la réflexion, il faut s’inspirer de modèles qui fonctionnent par leur simplicité sur le terrain et qui permet d’utiliser toutes les forces professionnelles en fonctions de leurs compétences. Nous citons souvent le modèle Ontarien en ce qui a trait aux règles entre professionnels de la santé. Pour l’agronomie, les instances gouvernementales, institutions, entreprises en agroalimentaire et producteurs parlent de professionnels en agronomie (agronomes et technologues). Cette approche permet d’utiliser les forces professionnelles en agroalimentaire disponible et sans doublement lié au chevauchement entre professionnel qui doit surveiller ou superviser l’autre professionnel. Ceci sauve des coûts et c’est la logique même.
Développer sa fierté
Je veux partager avec vous pour terminer, me fierté d’être technologue. Elle débuta dès la remise de mon diplôme en 1982. Depuis, j’ai toujours voulu maintenir cette fierté auprès de mes employeurs. Ce sentiment d’appartenance à grandi en tant que membre de l’ATA dès le milieu des années 80, j’ai accepté de m’impliquer au sein du CA de l’ATA en 1994 comme secrétaire trésorier et Président depuis 2014. Le dossier de défense professionnelle a pris de plus en plus de place depuis 1997. En 26 ans, nous avons vécus des hauts et des bas dans ce dossier. L’entente de principe signé récemment entre l’OAQ et l’OTPQ est le fruit de longues discussions mais aussi la volonté des employeurs. Le président de l’UPA M. Marcel Groleau c’est d’ailleurs prononcé clairement à notre déjeuner conférence de janvier 2019 en ces mots « les producteurs du Québec ont besoin des technologues » Sentir que nous avons l’industrie et les producteurs derrières nous me rend fière de ma profession et je demeure encore convaincu que le système professionnel et lois feront la place que les technologues méritent pour travailler en toute autonomie.