Dans un potager en contenants, chaque centimètre cube de terreau compte ! Voici quelques trucs pour tirer profit de tout l’espace disponible tout en respectant les principes de rotation des cultures et de compagnonnage qui s’appliquent au potager.
Si vous cultivez des légumes en contenants, il y a fort à parier que vous n’avez pas l’espace pour cultiver un potager en pleine terre. Quand on doit composer avec les quelques mètres carrés disponibles sur le patio, le balcon ou la terrasse, on a tout intérêt à bien planifier pour obtenir un maximum de récolte.
Rotation des cultures
Comme dans le potager, la rotation des cultures dans les bacs est une façon intelligente de jardiner, car elle permet de briser le cycle de vie de plusieurs ravageurs et maladies tout en évitant un appauvrissement du sol. Cette pratique n’est pas aussi simple en contenants qu’en pleine terre ; les pots de formats variés et leur positionnement (pas toujours possible de les déplacer) ne conviennent pas toujours à toutes les cultures. Le gros pot dans lequel on a cultivé des pois l’an dernier, mais qui ne peut aller que dans le coin du balcon exposé au soleil du matin ne pourra servir pour des tomates, poivrons ou courgettes en raison du manque de soleil.
Aussi, dans la mesure du possible, évitez de cultiver le même type de culture dans un même contenant d’une année à l’autre et faites suivre une plante gourmande (choux, tomates, pomme de terre) par une autre qui l’est moins. Si même une alternance de famille n’est pas possible, surveillez plus attentivement l’apparition d’insectes et de maladies. Puis, ajoutez du compost au terreau et redynamisez le sol avec l’application de purins, de bactéries, de mycorhizes ou autre.
Le compagnonnage
Plusieurs mécanismes créent une association bénéfique entre les plantes, tant pour attirer ailleurs des insectes nuisibles que pour faire profiter de l’ombre de plantes plus grandes à des plantes basses.
Culture-appât
Il s’agit d’une plante qu’on cultive principalement pour attirer les insectes nuisibles qui ne lui résistent pas, afin de les éloigner de la culture à protéger. La capucine est une plante-appât qui attire les pucerons.
Plantes fixatrices d’azote
Les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique dans le sol. Ils le font pour eux, mais les plantes cultivées juste à côté en profitent aussi grâce à une relation symbiotique avec les rhizobactéries.
Allélopathie positive
De nombreuses plantes exsudent des produits chimiques par les racines ou les parties aériennes qui ont pour effet de supprimer ou d’éloigner les ravageurs et, ainsi, de protéger leurs voisins. La rose d’Inde en est un bel exemple ; le thiophène relâché par cette plante à un effet répulsif contre les nématodes. On a donc tout intérêt à en cultiver avec des cultures sensibles à ce pathogène.
Partage de l’espace
En plantant ensemble des variétés hautes qui aiment le soleil avec des variétés plus basses qui tolèrent l’ombre, on maximise le rendement de l’espace cultivable. Il arrive aussi que des mariages entre plantes hautes et basses agissent sur le contrôle des insectes. Ainsi, le maïs que l’on cultive avec de la courge protégerait celle-ci du perceur de la courge adulte en désorientant l’insecte.
Habitats bénéfiques
Dans ce cas, les plantes compagnes servent à créer un environnement attrayant pour les insectes bénéfiques (espèces pollinisatrices ou prédatrices et parasites d’espèces nuisibles). En plus de protéger les cultures des prédateurs, la pollinisation accrue augmente le rendement.
Diversité
En mélangeant davantage les cultures, on diminue fortement les conditions favorables à une infestation majeure. Même en ne mélangeant que les cultivars d’une même culture, on peut réduire considérablement les problèmes liés aux insectes ravageurs.
Culture intercalaire
Outre les avantages cités plus haut, la culture intercalaire dans les potagers en contenants permet de produire plus au mètre carré. Certaines cultures se développent lentement en début de saison, mais deviennent, à terme, très volumineuses. C’est le cas de la tomate. Un semis de radis et de laitues en périphérie du plant de tomates sera prêt pour la récolte avant que le plant de tomates ne prenne trop d’espace. Si le cultivar de tomates est indéterminé, cultivez-le en hauteur et plantez du basilic et des œillets d’Inde au pied après avoir récolté les radis et laitues. En plus d’être elles aussi fort intéressantes en cuisine, ces plantes compagnes protégeront le pied de tomates des aleurodes. Si l’espace et les nutriments contenus dans le pot sont suffisants, pourquoi ne pas ajouter un plant de gloire du matin ou de haricot grimpant qui se servira du plant de tomate comme support.
Évitez dans tous les cas de cultiver ensemble des plantes qui ont des besoins en eau très différents comme le radis et le thym.
Compagnonnage en contenant
Aubergine : on la cultive avec les fèves et le souci officinal
Carotte : on la cultive avec les pois, la laitue, le romarin, l’oignon, la sauge et la tomate ; on évite l’aneth
Céleri : on le cultive avec l’oignon, les choux, la tomate, le haricot nain et la capucine
Choux : on les cultive avec les fines herbes, le céleri, la betterave, l’oignon, la camomille, l’épinard et la bette à carde ; on évite l’aneth, la fraise, le haricot à rame et la tomate
Citrouille : on la cultive avec le maïs, le souci officinal et le basilic sacré ; on évite la pomme de terre
Concombre : on le cultive avec les fèves, le maïs, les pois, le tournesol, le radis, l'aneth, le basilic sacré et la coriande; on évite la pomme de terre
Courge : on la cultive avec le maïs, la capucine, le souci officinal et le basilic sacré; on évite la pomme de terre
Épinard : on le cultive avec la fraise
Haricot à rames : on le cultive le maïs, la sarriette et le radis ; on évite l’oignon, la betterave, les choux et le tournesol
Haricot nain : on le cultive avec la pomme de terre, le concombre, la fraise, le maïs, le céleri et la sarriette ; on évite l’oignon
Laitue : on la cultive avec la carotte, le radis, la fraise et le concombre
Maïs : on le cultive avec la pomme de terre, les fèves, les pois, la citrouille, le concombre et la courge ; on évite la tomate
Oignon : on les cultive avec la betterave, la carotte, les laitues, les choux et la sarriette ; on évite les fèves et les pois
Panais : on la cultive avec les pois ; on évite la pomme de terre
Pois : on le cultive avec le maïs, la carotte, le radis, le panais, le concombre et les fèves ; on évite l’oignon et les pommes de terre
Pomme de terre : on la cultive avec les fèves, le maïs, les choux, le souci officinal et le raifort ; on évite les cucurbitacées, la tomate et le tournesol
Radis : on la cultive avec les pois, la capucine, les laitues et le concombre ; on évite l’hysope officinale
Tomate : on la cultive avec l’oignon, la capucine, le souci officinal, la carotte, le persil, le concombre et le basilic ; on évite la pomme de terre, le fenouil et les choux