La 2e saison de notre série balado Sur la Banquette arrière s'ouvre avec une entrevue avec Mathieu Gosselin qui nous parle de qui est GROS GARS et de son rapport avec ce dernier. En voici d'ailleurs un petit extrait :
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Isabelle : Mathieu, sur une scène encombrée d’artéfacts technologiques qui sont tout droit sortis des années 80-90, tu nous invites dans ton univers et tu te dévoiles doucement à travers ta poésie car tu es aussi poète. Entre un vieux lecteur CD et une pile de poèmes écrits au secondaire et au Cégep, tu nous lis au hasard et tu fouilles avec humour et surtout une énorme humilité les reliques de ton passé que tu questionnes… Sur ton potentiel, ce que tu choisis d’en faire, et ça revient un peu à ce qu’on se disait tantôt… Il y a un monde de possibilités mais comment tu l’ouvres ce monde-là? Comment tu entres là-dedans? Et des décennies plus tard, le discman existe plus, on mange plus de Mr Freeze…
Mathieu: Damn!
I : Oui! Personne aimait les blancs. Moi, je les aimais les blancs!... Est-ce que tu peux dire que GROS GARS a atteint son plein potentiel? Est-ce que GROS GARS est fini, est complet?
M : C’est une bonne question… Je pense qu’il n’y a rien de fini jamais dans la vie on dirait. Dans le sens que si c’est fini, c’est trop triste et c’est plate. On dirait que j’essaie de me parfaire comme individu. Pis je pense que j’essaie de parfaire aussi ma procrastination et ma paresse. Dans le sens que j’essaie aussi que ça devienne de plus en plus efficace. Parce que peut-être que j’ai moins de temps qu’avant pour être paresseux et être procrastinateur.
I : C’est une belle dichotomie!
M : Faut aussi choisir ces moments-là on dirait et en profiter au maximum. Parce qu’on se dit souvent qu’on fait rien une journée mais c’est pas vrai qu’on fait rien. Mais si on est vraiment capable de rien faire, de réfléchir et de pas avoir aucun autre stimulus que sa propre pensée… J’essaie des fois de faire ça. Rester en silence. C’est un luxe.
I : Travailler à rien faire.
M : Travailler à rien faire, (oui). Mais pour ce qui est de Gros gars, c’est sûr que c’est plus une image mentale que je me suis imaginée pour représenter tout ce que j’aime pas de moi, ou du moins, tout ce que j’aimais pas à une certaine époque. (…) La personne qui se plaint, qui se victimise. La personne qui s’empêche d’avancer au nom de mille et un maux, de mille et une raisons… Donc, qui a atteint son potentiel? Je pense pas que moi j’ai atteint mon potentiel. Il me reste tellement de chose à faire. J’ai tellement envie de faire des choses! Même je te dirais plus que jamais! Plus que y’a dix ans, plus que y’a même vingt ans dans ma vingtaine. On dirait que là l’urgence d’écrire, de dire des choses… J’ai envie d’embrasser mille et une sortes d’écritures aussi… Je pense pas que j’ai atteint mon potentiel. Pis je sais pas si GROS GARS, (le) spectacle… En tout cas, j’ai atteint une forme dont je suis vraiment content. J’ai l’impression que je suis allé au bout de cette idée-là. Du Gros gars qui m’empêche de me mettre en mouvement mais que finalement je vais quand même faire enfin quelque chose avec ces poèmes-là!
I : Y’a un livre qui s’en vient avec tout ça d’ailleurs?
M : Oui, y’a un livre qui s’en vient et qui va être publié en même temps que la série de représentations en février. C’est comme si l’idée de jamais publier rien avec tout ça… Finalement, là, ça se concrétise. Y’a vraiment une œuvre littéraire qui va naître de cette lutte intérieure entre Gros gars et Mathieu.
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