1. FÊTE DES COEURS, COEURS EN FÊTE
L’image du cœur prend une grande place dans notre société. Il n’y a qu’à considérer l’utilisation qu’on en fait en ce temps de Saint-Valentin où notre imaginaire verse dans la célébration de Cupidon. Saint-Valentin, Cupidon, voilà des concepts difficiles à comprendre pour un enfant. C’est pourquoi, à la maison, nous avions initié notre fillette à cette fête en lui parlant de la Fête des cœurs. Fête des cœurs, cœurs en fête pour célébrer l’amour… L’amour, ça doit être célébré et ça se célèbre par des moments intimes : du repas en tête-à-tête à faire l’amour. Cartes de souhaits, fleurs, vins et bouffe; notre société de consommation peut nous proposer bien des produits pour célébrer l’amour, mais elle ne pourra jamais nous vendre l'amour lui-même.
Pour célébrer l’amour de Dieu, c’est pareil. J’aurai beau avoir les cultes les mieux préparés, les prédications les plus nourrissantes, il faut que le cœur y soit! « Si je n’ai pas d’amour, cela ne me sert à rien! » (1 Co 13,3).
Un souvenir m’est revenu dernièrement. Il y a plusieurs années, j’étais entré dans une librairie où le titre d’un livre m’avait frappé : L’intimité avec Dieu. Je trouvais l’idée séduisante et je me souviens m’être demandé comment ça pouvait être possible. Plus tard, cela m’a été révélé : « Je suis la voie », dit Jésus.
La voie. Notre frère Gérald nous rappelle par le titre de son livre que c’est par ce mot qu’on a d’abord désigné le christianisme. Et que nous demande Dieu, pour marcher dans sa voie, sinon d’être des femmes et des hommes selon son cœur et de faire sa volonté (Ac 13,22). Comment faire sa volonté sans que le cœur y soit? Dans la Bible, le cœur n’est pas le centre de nos émotions, mais celui de nos décisions. Là résident nos motivations les plus profondes, et c’est là que Dieu veut entrer pour vivre avec nous en toute intimité (Ap 3, 20). Transformés par sa grâce, ce n’est qu’avec « les yeux du cœur », pour reprendre la belle image de Gerry Boulet, que nous pourrons incarner dans notre milieu sa compassion et son amour.
À regarder autour de nous, on ne peut que constater qu’il ne manque pas de pain sur la planche! Il y a ici comme à l’étranger tant de besoins criants : la pauvreté, la maltraitance, la discrimination… Toutes ces causes pour lesquelles une multitude d’organismes nous sollicitent, jusqu’à faire de l’indignation une nouvelle marque de commerce. « Si tu n’es pas indigné, tu n’es pas in! ». « Si tu ne nous appuies pas, tu devrais te sentir mal! ».
Heureusement, le Dieu qui est amour ne nous demande pas d’être in ou de sentir coupable. Ce qu’il veut, c’est notre cœur et notre amour. « Je pourrais distribuer tous mes biens aux affamés… si je n’ai pas l’amour, cela ne sert à rien! » (1 Co 13,3). Ainsi donc, il n’y a pas d’autre voie que celle de développer notre relation d’amour avec Dieu, dans une intimité avec Lui que nul ne peut vivre à notre place.
Heureusement, encore une fois, « nous ne sommes pas seuls ». Une communauté est là où nous pouvons nous offrir du support. À l’image de la toute première Église, nous nous devons d’être unis et de partager entre nous (Ac 2,44), afin de rendre témoignage en paroles, en actes et en attitudes, pour sa plus grande gloire
- Richard Guay, membre du Conseil unifié
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Aimer Dieu, c'est aimer son prochain. Cliquez ici pour lire une lettre d'opinion écrite par Richard et pubilée dans Le Soleil le 12 février dernier. Il s'agit d'une réflexion bien documentée sur la situation des droits humains en Chine.