La maltraitance en milieux d’hébergement sous-diagnostiquée?
Nous avons récemment appuyé la sortie nettement politique du président du Regroupement des commissaires locaux aux plaintes et à la qualité des services, M. Jean-Philippe Payment. Ce dernier nous avise que les plaintes de maltraitance ont littéralement explosé depuis peu dans les divers milieux d’hébergement au Québec, et ceci ne représente que la pointe de l’iceberg!
Cette sortie nous confirme notre principale critique des mécanismes de plaintes dans le réseau de la santé, et ce notamment à l’égard du manque de pouvoirs accordés au rôle des commissaires, mais surtout devant leur mauvaise posture à titre de salariés des établissements. Ces derniers s’en trouvant à être juge et partie… Nous avons assisté une personne en lien avec une plainte récemment. Les démarches encourues nous offraient cette même vision. Nous avons soulevé des pratiques très sommaires au niveau du processus de plainte.
Dans le cadre de cette sortie, M. Payment soulignait que les pratiques des commissaires pouvaient varier en fonction d’ententes précises avec l’établissement (l’employeur). Nous avons demandé à avoir accès à ses ententes particulières depuis. Nous verrons si ces données nous seront autorisées…
Imposture du réseau de la Santé devant les centres d’hébergement privés
La Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité de 2022 est un pas dans la bonne direction. Par contre, la même imposture persiste sur la question du recours massif du réseau de la Santé aux services d’hébergement privé au Québec. Comment les comités cliniques qui encadrent ces milieux peuvent-ils corriger des situations abusives dans une situation de dépendance à leur égard? Comment assurer un mécanisme de plainte si ces mêmes comités s’en trouvent à être juge et partie aussi?
Si l’on pousse la critique
Si l’on caricature un peu, nous pourrions alléguer que le processus de plainte en santé est plutôt édulcoré. Qu’il s’apparente vraiment à des pratiques issues du milieu privé que nous pouvons définir comme une instance de quasi-relation publique avec les personnes (les clients). De plus, nous observons que les rapports annuels sont peu transparents et ne ciblent aucunement des groupes populationnels spécifiques tout comme les milieux de pratiques visés par les plaintes. Il y a de quoi outrer tout bon gestionnaire!
Nous encouragerons tous les citoyens à déposer des plaintes malgré tout! Pourquoi? Parce que ces traces peuvent nous ouvrir sur des démarches systémiques plus exhaustives. Pour votre information et nos mémoires, le recours collectif contre le Centre hospitalier du Suroit de Valleyfield avait été instigué par la reconnaissance d’un grand nombre de plaintes sur le même enjeu.