BULLETIN ÉGALE INFO | AVRIL 2019

 

Nouveau projet !

Nous sommes fières de pouvoir mettre sur pied, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), un projet d’envergure visant le recrutement et la rétention des femmes dans le sport en matière de coaching et d’arbitrage. Pourquoi d’envergure? Parce que le projet nécessite la participation du maximum de fédérations sportives et autres organismes sportifs du Québec, rien de moins!

Quand? C’est maintenant! La période de consultation est présentement en cours. Plusieurs fédérations et organisations ont d'ailleurs déjà été contactées pour que l'on puisse discuter des besoins rencontrés en termes de recrutement ainsi que des bonnes pratiques destinées à favoriser la place des femmes en sport. Surveillez vos boîtes à courriels!

À quoi cela servira? D’abord, de nouveaux outils d’accompagnement vers l’équité et l'égalité des organisations sportives seront développés. Entre autres, une plate-forme contenant des bonnes pratiques sera élaborée puis diffusée à toutes les fédérations sportives et autres organismes sportifs du Québec. Cette initiative permettra d’échanger sur ce qui est fait en matière de parité, en favorisant le partage de connaissances et d’actions. Ensuite, grâce à l’identification des besoins soulevés par les organisations consultées ainsi qu'à une analyse de la littérature académique et des programmes déjà existants, un premier jet de programmes et d'outils de recrutement, de formation et de mentorat des entraîneures et d’arbitres sera proposé. C'est au fur et à mesure des échanges et des collaborations avec les acteurs du milieu sportif que les formes et modes de fonctionnement finaux de ces programmes et outils potentiels seront déterminés. 

Alors voilà! Beaucoup de travail reste à faire pour accomplir ces différents volets, mais ce projet est des plus stimulants. Si vous souhaiter participer, collaborer et contribuer au mouvement, contactez-nous: info@egaleaction.com  

Pour en savoir plus sur nos activités et pour ne rien manquer, suivez-nous sur nos réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter.

 
 

Caster Semenya VS l'IAAF

Le 26 mars dernier, le Tribunal arbitral du sport (TAS) devait rendre publique sa décision sur l’affaire Caster Semenya. L’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) voulait obliger les femmes ayant un taux naturel de testostérone plus élevé que la moyenne à prendre des hormones pour le réduire, ce que l’athlète sud-africaine a dénoncé comme discriminant.

Qui est Caster Semenya

Née (nous insistons sur le e) à Pietersburg en Afrique du Sud en 1991, Caster Semenya est double championne olympique et triple championne du monde du 800 m. Sa carrière athlétique débute réellement en 2009 alors qu’elle remporte la finale du 800 m lors des Championnats du monde d’athlétisme de Berlin en 1 min 55 s 45. Avant la grande finale, sa voix, son apparence physique, sa force, ses performances dérangent et son identité sexuée est remise en question. L’IAAF décide de lui faire passer un test de féminité qui classe l’athlète comme étant intersexuée dû à un taux de testostérone considéré exceptionnellement élevé pour une femme. Après plusieurs hésitations de la part de l’IAAF, Semenya est finalement autorisée à concourir avec les femmes tant que ce taux de testostérone demeure en deçà de la limite normale pour un homme. Elle remportera par la suite ses deuxièmes championnats du monde en 2011 (suite à la disqualification de la Russe Mariya Savinova pour dopage) et le titre olympique à Londres en 2012. Vient ensuite Rio, son deuxième sacre olympique et le retour de ses traqueurs qui l’accusent à nouveau de tricherie et dénoncent sa participation aux épreuves féminines et vont jusqu’à dire qu’elle est « une menace pour le sport féminin ».

Réaction de l’IAAF

Face aux indignations de plusieurs devant les performances de Semenya, l’IAAF a décidé de mettre en place un nouveau règlement : désormais les femmes considérées hyperandrogènes s (femmes qui produisent NATURELLEMENT un taux plus élevé de testostérone) devront réduire leur taux de testostérone pour les épreuves allant du 400m au 1 600m. Cette règlementation est discriminante, aléatoire (pourquoi seulement les épreuves entre 400 et 1600 mètres?), non fondée scientifiquement (pourquoi avoir choisi comme plafond un taux maximal de 5 nmol/L?) et humiliante selon les Nations Unies. Pour Semenya, ce règlement est blessant et rouvre de vieilles cicatrices. Pour plusieurs scientifiques, dont les docteures Sheree Bekker et Cara Tannenbaum cette décision de l’IAAF ne se base sur aucune étude scientifique, mais plutôt sur une mauvaise perception de la testostérone comme indicateur principal du sexe biologique d’un individu. De plus, pour Bekker, on ne peut pas demander à un ou une athlète de renoncer à ses avantages physiologiques, quels qu’ils soient :

« Il est question d’un niveau de testostérone naturel. Est-ce que nous allons exclure les joueurs de basketball qui sont plus grands que la moyenne ou les nageurs avec de longs bras? Ce sont aussi des avantages naturels. » (Bekker, The Guardian, 20 mars 2019)

Pour ses avocats (et nous sommes d'accord), « Mademoiselle Semenya est incontestablement une femme. Elle est une héroïne et une source d'inspiration dans le monde entier. Elle espère et rêve qu’un jour elle pourra courir sans jugement et sans discrimination et que le monde l’acceptera telle qu’elle est ». 

Actuellement, le règlement est contesté par Semenya et d’autres coureuses comme étant discriminant. La décision du TAS qui devait être connue le 26 mars dernier est repoussée à la fin du mois d’avril. Semenya ne triche pas, elle ne se drogue pas, elle ne ment pas sur son sexe, elle a simplement un avantage naturel par rapport à d’autres athlètes et veut courir avec les femmes parce qu’elle est une femme. L’obliger à prendre des hormones pour diminuer ses performances est un non-sens qui, nous l’espérons, sera invalidé par le TAS dans quelques semaines. À suivre!

 
 

Chronique d'histoire - Chantal Petitclerc, une athlète incroyable!

Chaque mois nous vous proposons une chronique d'histoire du sport au féminin, parce que les femmes y ont aussi participé et qu'à notre avis elles n'ont pas toute la reconnaissance qu'elles méritent.

La semaine dernière Parasports Québec organisait le lancement du livre « Au-delà des limites : une histoire des sports en fauteuil roulant» de Donald Royer et Judith Lussier publié chez Flammarion Québec dont Chantal Petitclerc signe la préface. La sénatrice était d’ailleurs sur place pour présenter le livre et nous raconter quelques anecdotes de sa grande carrière d’athlète. Cette rencontre - en plus de nous donner envie de lire le livre - nous a donné l’idée de consacrer cette chronique à Chantal Petitclerc, une des plus grandes athlètes du Canada. 

En effet, qui peut se vanter d’avoir récolté 21 médailles paralympiques (14 médailles d’or, 5 d’argent et 2 de bronze) dans sa carrière? Elle est également détentrice des records canadiens pour toutes les distances en fauteuil allant du 100 m au 1 500m. À sa retraite du monde sportif en 2008, Chantal Petitclerc était également détentrice des records du monde au 100m – 15 s 91, au 200m – 27 s 52, au 400m – 51 s 91, au 800m – 1 min 45 s 19 et au 1 500m – 3 min 24 s 20. Pékin 2008 aura donc été les derniers Jeux de Chantal Petitclerc, mais également les Jeux où elle remporte pas moins de 5 médailles d’or! C’est également l’année où elle reçoit le prestigieux trophée Lou Marsh décerné à l’athlète de l’année au Canada et le titre de l’athlète féminine de l’année selon la presse canadienne. En 2015, Chantal Petitclerc est intronisée au Temple de la Renommée paralympique canadien comme une des athlètes les plus décorées de l’histoire du sport paralympique. Quelle athlète!

 
 

À l'honneur?

Chaque mois nous vous présentons des pratiques gagnantes, des initiatives qui ont retenues notre attention, des événements qui nous semblent importants à souligner, bref des actions ou des organisations qui participent à l'avancement et la promotion du sport au féminin. N'hésitez pas à nous écrire à info@egaleaction.com pour soumettre vos idées, vos projets, vos candidatures, vos membres, etc. qui selon vous devraient être célébrés! 

Ce mois-ci, à l'HONNEUR : Baseball Québec, Judo Québec et Plongeon Québec

Ce mois-ci à l'honneur, nous vous présentons nos trois finalistes de notre Gala de reconnaissance pour la volet « Organisation de l'année » façon Égale Action! 

Baseball Québec

Depuis plus de 50 ans, Baseball Québec encourage le plaisir de jouer et développe l’excellence dans le monde du baseball. Fort de sa position de leader dans ce sport, Baseball Québec met son expertise organisationnelle au service de la parité femme-homme. C’est ainsi qu’en 2018, plusieurs actions ont été mises en place pour développer la pratique féminine, notamment chez les jeunes. La tournée du baseball féminin (2e édition) a permis à plus de 500 jeunes filles issues de 14 régions différentes de participer à des cliniques sur le baseball données par les meilleures joueuses de la région. L’occasion donc pour ces jeunes filles de découvrir la pratique du baseball, mais aussi des modèles féminins inspirants.

Judo Québec

Judo Québec, dont le rôle est de développer le judo à l’échelle de la province, s’est récemment engagé plus particulièrement dans le développement du judo au féminin. Grâce à une série d’actions et de programmes à destination des pratiquantes mais aussi des officielles, Judo Québec cherche à augmenter la proportion de femmes dans le monde du judo. Cela passe par la découverte de l’activité du judo pour les jeunes filles, mais aussi par le renforcement du bassin d’intervenantes. Ainsi, un programme de mentorat féminin d’arbitrage est mis en place depuis quelques années, des camps d'entraînements exclusivement féminins ont vu le jour et les clubs sont encouragés à augmenter leurs actions auprès des femmes.

Plongeon Québec

Plongeon Québec, dont la mission première est la promotion du plongeon est conscient que le développement d’une discipline passe par un soutien accru aux athlètes, mais également aux autres intervenant-es gravitant dans le monde du plongeon, que ce soit les officiel-les, entraîneur-es, et structures sportives. C’est grâce à une philosophie et à des politiques allant dans le sens de l’égalité femme-homme et du développement de tous les acteurs que Plongeon Québec est une fédération sportive ayant atteint la parité dans la grande majorité de ses sphères (membership, gouvernance, officiel-les, entraîneur-es, formateur-trices). 

Toutes nos FÉLICITATIONS à nos trois finalistes! 

 
 

Calendrier des activités à surveiller

Nos activités/formations:

  • 1er mai 2019: Pourquoi les femmes ne se reconnaissent-elles pas dans l'offre événementielle sportive? présentée par Sylvie Béliveau et Béatrice Lavigne, 4e colloque Organisation d'événements sportifs et la gestion d'installations sportives, St-Adèle;
  • 8 mai 2019: Gala Femmes d'influence en sport au Québec d'Égale Action, Hotel Sheraton Laval;

Activités de nos membres et partenaires:

Pour connaître et vous inscrire à nos activités ou pour afficher un événement, contactez-nous à info@egaleaction.com