VOLUME 1 N1 | 27 MAI 2021

DANS CE NUMÉRO

Le point sur la négociation
- matières sectorielles
- matières intersectorielles

Tout sur la grève des 7, 8, 21 et 22 juin
- la compensation financière durant la grève – pour qui et comment
- les horaires de grève

Le point sur la négociation

Bien que nous ayons démontré maintes fois la justesse et la pertinence de nos revendications dans cette négociation, le gouvernement Legault refuse toujours de mettre en place des mesures pour régler les problèmes de surcharge de travail et d’attraction du personnel.

Le 2 mai dernier le premier ministre, François Legault, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ont convié l’APTS et les organisations syndicales concernées à une rencontre pour faire le point sur la négociation des conventions collectives du secteur public. Nous espérions recevoir de nouvelles offres, bonifiées, à la suite du rejet du troisième dépôt patronal du 31 mars.

Nous avons rapidement constaté qu’il s’agissait en fait d’un nouvel exercice de relations publiques du gouvernement pour faire croire à la population que ses offres salariales étaient généreuses.

Au cours de cette rencontre, le premier ministre a aussi appelé à une intensification de la négociation dans le but d’en arriver à une entente dans les deux à trois semaines suivantes. Ce qui n’a pas eu lieu puisque les mandats nécessaires pour obtenir un règlement ne sont jamais parvenus aux représentant·e·s du gouvernement à la table de négociation. L’APTS s’est montrée disposée à négocier, mais force est de constater que le gouvernement reste sur ses positions aux tables de négociation.

Les avancées sont minimes et ne concernent pas les enjeux principaux de cette négociation.

Matières sectorielles

Elles concernent les sujets spécifiques à l’APTS.

Le 3 mai dernier, la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Régine Laurent, rendait public le fruit de ses travaux. Bien accueilli par l’APTS, le rapport contient de nombreuses recommandACTIONS, en accord avec nos demandes de négociation touchant les intervenant·e·s qui travaillent en protection de la jeunesse.

Et malgré les constats on ne peut plus clairs de la CSDEPJ, le gouvernement Legault ne propose rien de substantiel à la table de négociation pour freiner l’exode du personnel. Il a même l’audace de dire que ses offres du 31 mars dernier - soit une prime de 1,5 % du salaire et une autre, temporaire, de 2 % qui ne peuvent être cumulées à des primes déjà offertes - répondent complètement aux besoins exprimés dans le rapport en question.

Par ailleurs, les représentant·e·s du gouvernement à la table de négociation refusent toujours d’aborder en profondeur certains enjeux, tels que la reconnaissance des primes COVID pour les membres de l’APTS, la rémunération des avocat·e·s et la situation particulière que vivent nos membres qui travaillent dans les RAC et dans les unités internes en CRDI-TSA.

En ce qui concerne la surcharge de travail, la rémunération des psychologues, la formation et le perfectionnement ainsi que plusieurs autres priorités de l’APTS, les offres gouvernementales sont toujours nettement insuffisantes pour parvenir à une entente de principe. De plus, le gouvernement maintient certaines demandes de rattrapage qui constituent des reculs dans vos conditions de travail.

Matières intersectorielles

Elles regroupent quatre sujets : les salaires, le régime de retraite, les droits parentaux et les disparités régionales. Durant les dernières semaines, nous avons tenté de faire cheminer nos demandes à la table de négociation mais nous avons constaté une fermeture totale de la part du gouvernement. François Legault et Sonia LeBel s’entêtent à maintenir 5 % d’augmentation sur 3 ans (avec la possibilité d’ajouter 1 % supplémentaire si, et seulement si, les finances publiques sont rétablies et que l’inflation est supérieure à 5 %) et 3 % en montants forfaitaires, qui disparaîtront en 2022 et ne bonifieront pas les échelles salariales à long terme.

Quant aux disparités régionales, nous pensons qu’il est primordial de résoudre l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre, particulièrement intense dans les régions éloignées des grands centres urbains. Malheureusement, le gouvernement refuse toujours d’envisager une quelconque solution. Les choses traînent tout autant en ce qui concerne les droits parentaux et le régime de retraite.

Nous constatons que les arguments ne suffisent plus, et ce, malgré le travail acharné de l’équipe de négociation de l’APTS. Nos demandes sont pleinement justifiées, ont été présentées et défendues, mais le gouvernement Legault continue de les ignorer. Dans ce contexte, c’est la mobilisation des membres de l’APTS qui fera la différence.

La grève est devenue nécessaire pour mettre fin à la surcharge de travail qui vous écrase, pour faire cesser la dévalorisation chronique des professions traditionnellement féminines et pour défendre une offre de services publics de qualité pour l’ensemble de la population du Québec.

Tout sur la grève des 7, 8, 21 et 22 juin

De la fin mars au début mai, l’APTS vous a consulté·e·s lors d’assemblées générales spéciales pour obtenir le mandat d’exercer la grève pour une durée d’au plus 10 jours. Vous vous êtes prononcé·e·s à 92,4 % en faveur de ce mandat. Lors de son conseil général des 19 et 20 mai derniers, il a été décidé d’exercer une partie de ce mandat les 7, 8, 21 et 22 juin. L’APTS sera en grève générale durant ces journées, c’est-à-dire que vous exercerez partout au Québec un arrêt de travail d’une durée variable selon votre assignation et l’établissement dans lequel vous travaillez.

La compensation financière – Pour qui et comment?

Dans le réseau de la santé et des services sociaux, la grève est encadrée par des ententes pour assurer le maintien des services essentiels. La loi a changé depuis la dernière fois que les membres de l’APTS ont exercé leur droit de grève. Dorénavant, l’organisation doit s’entendre avec l’ensemble des établissements où elle représente des membres afin de déterminer le niveau de services à maintenir pour garantir la santé et la sécurité de la population pendant l’exercice de la grève.

Selon l’établissement où vous travaillez et votre assignation, de 50 à 100 % des services seront maintenus pendant la grève. C’est donc dire que celles et ceux d’entre vous qui feront la grève cesseront leur travail pendant une période variant de 10 à 50 % de leur quart de travail.

Pour éviter que certain·e·s d’entre vous subissent des impacts financiers disproportionnés le conseil général de l’APTS a décidé de compenser financièrement, jusqu’à concurrence de 80 %, le salaire perdu lors de ces journées de grève. Ainsi, lorsque vous ferez la grève pendant plus de 20 % de votre horaire régulier vous serez admissibles à une compensation; les primes à paliers COVID et la prime de rétention des psychologues réduites à cause de la grève seront également compensées.

Pour vous en prévaloir, vous devrez participer aux différentes activités prévues par les exécutifs locaux (manifestations, piquetages, activités de mobilisation diverses). Demandez à votre équipe locale APTS la marche à suivre pour vous inscrire.

Nous vous encourageons à participer aux activités de mobilisation durant la période où vous serez en grève pour que nous puissions démontrer par la force du nombre la légitimité de nos revendications.

Par la suite, l’APTS compilera l’information recueillie et vous fera parvenir le montant de la compensation auquel vous avez droit.

Vous comprendrez qu’une grève de cette envergure, avec les contraintes que nous impose le maintien des services essentiels, nécessite une organisation logistique conséquente. Il se peut que des contretemps ou des problèmes surgissent en cours de route, c’est pourquoi nous vous demandons votre collaboration. En cas de problème pour le versement de la compensation, n’hésitez pas à communiquer avec votre équipe locale APTS.

Les horaires de grève

L’autre défi majeur que vos équipes locales APTS relèvent présentement consiste à établir les horaires pour exercer votre droit de grève.

En effet, à la suite de l’envoi des avis de grève l’employeur doit fournir l’information nécessaire dans un délai permettant à l’APTS de transmettre à son tour les horaires de grève de ses membres 48 heures avant le déclenchement de la grève.

C’est donc dire que les horaires de grève doivent être transmis à l’employeur au plus tard le 5 juin à 00 h 01 puisque la grève sera déclenchée le 7 juin à 00 h 01. Nous souhaitons vous envoyer votre horaire au plus tard le 4 juin, avant la fin de semaine précédant les deux premières journées de grève. Portez attention à vos courriels durant la semaine du 31 mai.

Le même scénario se répétera pour les journées de grève des 21 et 22 juin, si nous en arrivons là. Nous espérons toujours une entente négociée avec le gouvernement.

Nous nous attendons à ce que certains employeurs ne collaborent pas pleinement en raison de leur comportement actuel. Ils tenteront probablement d’évoquer diverses raisons pour retarder l’envoi de l’information nécessaire à l’établissement des horaires de grève ou évoqueront une situation particulière pour empêcher la grève. Vos équipes locales vous tiendront informé·e·s des développements dans de tels cas.

Nous préparons une foire aux questions que vous pourrez consulter sur le site negoapts.com et d’autres communications vous parviendront au besoin d’ici le 7 juin. D’ici là, vous pouvez démontrer votre soutien à la grève en ajoutant notre décor Facebook à votre photo de profil  Facebook.