Le point sur la négociation
Bien que nous ayons démontré maintes fois la justesse et la pertinence de nos revendications dans cette négociation, le gouvernement Legault refuse toujours de mettre en place des mesures pour régler les problèmes de surcharge de travail et d’attraction du personnel.
Le 2 mai dernier le premier ministre, François Legault, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ont convié l’APTS et les organisations syndicales concernées à une rencontre pour faire le point sur la négociation des conventions collectives du secteur public. Nous espérions recevoir de nouvelles offres, bonifiées, à la suite du rejet du troisième dépôt patronal du 31 mars.
Nous avons rapidement constaté qu’il s’agissait en fait d’un nouvel exercice de relations publiques du gouvernement pour faire croire à la population que ses offres salariales étaient généreuses.
Au cours de cette rencontre, le premier ministre a aussi appelé à une intensification de la négociation dans le but d’en arriver à une entente dans les deux à trois semaines suivantes. Ce qui n’a pas eu lieu puisque les mandats nécessaires pour obtenir un règlement ne sont jamais parvenus aux représentant·e·s du gouvernement à la table de négociation. L’APTS s’est montrée disposée à négocier, mais force est de constater que le gouvernement reste sur ses positions aux tables de négociation.
Les avancées sont minimes et ne concernent pas les enjeux principaux de cette négociation.
Matières sectorielles
Elles concernent les sujets spécifiques à l’APTS.
Le 3 mai dernier, la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Régine Laurent, rendait public le fruit de ses travaux. Bien accueilli par l’APTS, le rapport contient de nombreuses recommandACTIONS, en accord avec nos demandes de négociation touchant les intervenant·e·s qui travaillent en protection de la jeunesse.
Et malgré les constats on ne peut plus clairs de la CSDEPJ, le gouvernement Legault ne propose rien de substantiel à la table de négociation pour freiner l’exode du personnel. Il a même l’audace de dire que ses offres du 31 mars dernier - soit une prime de 1,5 % du salaire et une autre, temporaire, de 2 % qui ne peuvent être cumulées à des primes déjà offertes - répondent complètement aux besoins exprimés dans le rapport en question.
Par ailleurs, les représentant·e·s du gouvernement à la table de négociation refusent toujours d’aborder en profondeur certains enjeux, tels que la reconnaissance des primes COVID pour les membres de l’APTS, la rémunération des avocat·e·s et la situation particulière que vivent nos membres qui travaillent dans les RAC et dans les unités internes en CRDI-TSA.
En ce qui concerne la surcharge de travail, la rémunération des psychologues, la formation et le perfectionnement ainsi que plusieurs autres priorités de l’APTS, les offres gouvernementales sont toujours nettement insuffisantes pour parvenir à une entente de principe. De plus, le gouvernement maintient certaines demandes de rattrapage qui constituent des reculs dans vos conditions de travail.
Matières intersectorielles
Elles regroupent quatre sujets : les salaires, le régime de retraite, les droits parentaux et les disparités régionales. Durant les dernières semaines, nous avons tenté de faire cheminer nos demandes à la table de négociation mais nous avons constaté une fermeture totale de la part du gouvernement. François Legault et Sonia LeBel s’entêtent à maintenir 5 % d’augmentation sur 3 ans (avec la possibilité d’ajouter 1 % supplémentaire si, et seulement si, les finances publiques sont rétablies et que l’inflation est supérieure à 5 %) et 3 % en montants forfaitaires, qui disparaîtront en 2022 et ne bonifieront pas les échelles salariales à long terme.
Quant aux disparités régionales, nous pensons qu’il est primordial de résoudre l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre, particulièrement intense dans les régions éloignées des grands centres urbains. Malheureusement, le gouvernement refuse toujours d’envisager une quelconque solution. Les choses traînent tout autant en ce qui concerne les droits parentaux et le régime de retraite.
Nous constatons que les arguments ne suffisent plus, et ce, malgré le travail acharné de l’équipe de négociation de l’APTS. Nos demandes sont pleinement justifiées, ont été présentées et défendues, mais le gouvernement Legault continue de les ignorer. Dans ce contexte, c’est la mobilisation des membres de l’APTS qui fera la différence.
La grève est devenue nécessaire pour mettre fin à la surcharge de travail qui vous écrase, pour faire cesser la dévalorisation chronique des professions traditionnellement féminines et pour défendre une offre de services publics de qualité pour l’ensemble de la population du Québec.