Logo Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (Message de la présidente)

 
 

Message de la présidente de l'OTSTCFQ
Guylaine Ouimette, T.S.


4 novembre 2020

 

Bonjour chères et chers membres,

Permettez-moi d’abord de remercier très chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont pris le temps de m’écrire un mot à la suite de l’annonce de mon départ de la présidence de l’Ordre. Je vous l’ai dit souvent, vous m’inspirez et vos messages me confortent dans cette difficile décision.

D’ici le 11 décembre, je poursuis mes activités et les dossiers semblent se multiplier. L’un d’eux fait suite à l'annonce du ministre Carmant, lundi, à propos d'un investissement majeur de 100 M$ dans les services psychosociaux et en santé mentale.
 

Lire le communiqué


Nous avons réagi positivement et rapidement par voie de communiqué. Nous avons rappelé que la santé mentale est depuis trop longtemps le parent pauvre de notre système de santé. Ces budgets, nouveaux et récurrents, sont plus que bienvenus. L’Ordre estime que cet investissement était absolument nécessaire pour assurer une portée plus large des services en santé mentale en diversifiant les portes d’accès pour la population.

Le ministre a indiqué, en point de presse, sa volonté que 70% des gens aux prises avec des problèmes de santé mentale puissent être aidés en première ligne. Nous appuyons fortement cette orientation ministérielle. Les personnes vulnérables méritent qu'on s'occupe d'elles adéquatement et rapidement. Les travailleurs sociaux et les thérapeutes conjugaux et familiaux font partie des ressources prioritaires qui peuvent venir en aide aux personnes avant que la détresse ne se chronicise et exige des services psychologiques ou psychiatriques. Ainsi, le déploiement de services de prévention par des sentinelles pourrait contribuer à sauver des vies.

Depuis lundi, et suivant le drame de Québec en fin de semaine dernière, nous entendons et lisons beaucoup de choses, notamment de la classe politique. Certains demandent un débat en commission parlementaire, d'autres, un débat public. Nous recevons aussi des messages de la part de nos membres qui s'interrogent sur le plan relatif à l'application de ces fonds et l'organisation sur le terrain.

Pour l’Ordre, le temps est à l’action, d’autant que le contexte de pandémie contribue à bâtir une crise socio sanitaire sans précédent. Aussi, si l’on veut pouvoir offrir les bons services, au bon moment, par les bons intervenants, il faut mettre les professionnels de la santé mentale autour d’une même table et établir concrètement qui fait quoi et quand, afin de sortir des silos et réellement œuvrer en interdisciplinarité. Nous sommes d’avis que l’investissement ne sera bénéfique que si, impérativement, un plan précis est préparé et que toutes les parties prenantes, dont le milieu communautaire et les forces policières, s’engagent rapidement à l’actualiser. L’investissement annoncé n'est pas récurrent (pour le moment) et il est de première importance de contribuer à le rentabiliser dans des mesures concrètes, inspirées des besoins exprimés par les personnes visées, et idéalement pérennes.

J’avais été informée au préalable de cette annonce par le Cabinet du ministre qui m’a réitéré le fait que nos deux professions sont des joueurs incontournables parmi les intervenants concernés par cette annonce, et ce, au même titre que les psychologues, et autres professionnels et intervenants œuvrant en santé mentale. Il n’y a pas ici de chasse gardée; il y a des patients en attente, des besoins nombreux et sérieux et des professionnels, comme vous, qui ne demandent qu’à répondre à la population en situation de vulnérabilité. Nous ne sommes pas dans une course à la visibilité média, notre travail se fait auprès et avec les instances décisionnelles.

Ce dossier est prioritaire et urgent, je vous en reparlerai.

Lire le communiqué de l'Ordre


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Un autre enjeu social tout aussi important a retenu notre attention la semaine dernière. En effet, l’Ordre a appuyé le Principe de Joyce qui vise à éliminer la discrimination en matière de santé et de services sociaux et souscrit au fait que les ordres professionnels, dont ceux du domaine de la santé mentale et des relations humaines, doivent modifier leurs pratiques pour condamner tout acte raciste posé par un professionnel de la santé. Les ordres doivent être partie prenante de la solution pour enrayer la discrimination en développant des mécanismes pour sensibiliser leurs membres au racisme systémique et aux approches culturellement sensibles.

Voici en résumé ce que j’ai transmis au Conseil de la Nation Atikamekw :

L’OTSTCFQ reconnaît que les peuples autochtones sont confrontés à du racisme systémique. L’Ordre croit fermement que les autochtones ont le droit d’avoir accès, sans aucune discrimination, à tous les services de santé et de services sociaux, qu’il s’agisse de leurs besoins au plan social, psychologique et pour leur santé physique.

L’Ordre considère qu’il est urgent de tout mettre en œuvre pour abolir les barrières culturelles et les préjugés auxquels font face les autochtones. Cela passe, d’une part, par la dispensation de services adaptés, et d’autre part, par l’augmentation du nombre d’intervenants issus des communautés autochtones. Le travail est déjà commencé du côté des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux pour atteindre ces objectifs.

Depuis 2018, de concert avec des représentants de plusieurs ministères, organisations gouvernementales et autochtones (Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN), Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James (CCSSSBJ), Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), CLSC Naskapi) et en partenariat avec l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OPPQ), l’OTSTCFQ participe au développement d’une formation visant à habiliter les intervenants autochtones à réaliser trois activités réservées aux travailleurs sociaux, en contexte de protection de la jeunesse, de jeunes contrevenants et de services de réadaptation pour les jeunes en difficulté. Des gestionnaires et intervenants du SIAA participent au projet et sont présents dans les différents comités.

À ce jour, un travail colossal a été réalisé pour identifier et mettre en commun les compétences cliniques et culturelles. Des démarches auprès de maisons d’enseignement sont en cours pour élaborer des activités de formation adaptées et qualifiantes ainsi que des mécanismes de reconnaissance et de rehaussement des compétences. Tous les efforts sont donc mis en œuvre pour développer une formation sur mesure qui, à l’issue du programme, permettra à des intervenants autochtones de dispenser des services culturellement sensibles et ce, dans leur communauté d’origine.

Par ailleurs, en octobre 2018, l’OTSTCFQ et le Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James ont développé, pour une première fois, une formation culturellement adaptée sur l’évaluation psychosociale dans le contexte des mesures de protection, du mandat donné en prévision de l'inaptitude et des autres mesures de protection au majeur pour les communautés cries. Cette session de trois jours a été dispensée à Chisasibi, village de 6 000 personnes, niché au Nord-Est de la Baie James, à 1 000 km de Montréal.

En mai 2020, dans son mémoire à la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (Commission Laurent), l’Ordre recommandait de s’attarder à la situation des Premières Nations et des Inuits, pour qui les problèmes sociaux sont accentués, avec comme conséquence que les jeunes de ces communautés se retrouvent en plus grande proportion dans les services de protection de la jeunesse. L’Ordre recommandait également qu’un plan national Jeunesse soit développé et que, dans ce cadre, des mesures concrètes de soutien aux Premières Nations et aux Inuits soient offertes afin d’assurer la sécurité, l’intégrité et le développement de leurs enfants.

Finalement, en 2021, l’Ordre vise à mettre en œuvre une formation adaptée et ouverte à ses membres portant sur l’intervention auprès des peuples autochtones, tant en milieu urbain qu’en communautés.

Nous entendons poursuivre notre collaboration avec les dirigeants des différentes communautés autochtones pour servir leurs diverses clientèles. C’est ensemble, avec ouverture, écoute et volonté, que nous contribuerons à changer les perceptions et les mentalités. En souvenir de Joyce Echaquan, décédée le 28 septembre à l'hôpital de Joliette.

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En terminant, je désire saluer les personnes proches aidantes dans le cadre de cette Semaine nationale qui leur est dédiée. Je sais que plusieurs parmi vous agissent comme aidants auprès de vos proches et je sais combien cela demande engagement et dévouement. Je vous rends hommage.

Les proches aidants sont des héros qui s’ignorent. Il faut reconnaître que leur force et leur courage cachent souvent leur fragilité et leur propre besoin d’être accompagnés pour être en mesure d’assurer le bien-être de leurs proches. Ils sont aussi des alliés précieux sans qui le système de santé et de services sociaux ne saurait répondre à tous les besoins des personnes en situation d’aide. Merci mille fois!

Votre présidente,
Guylaine Ouimette, T.S.

FOIRE AUX QUESTIONS

Le personnel de l’Ordre met à jour quotidiennement les informations pertinentes contenues dans la Foire aux questions. Nous vous invitons à y jeter un coup d’œil régulièrement; les réponses à vos questions s’y trouvent peut-être!

 

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