REPORT DE L'OBLIGATION VACCINALE POUR LE PERSONNEL DU RÉSEAU DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX AU
15 NOVEMBRE
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a salué hier la décision du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, de reporter au 15 novembre l’application du décret imposant l’obligation vaccinale. Le ministre s’est rangé aux arguments de l’APTS du 28 août dernier en commission parlementaire, soit les bris de services qui découleraient de la suspension de milliers de salarié·e·s du réseau et la surcharge de travail qui incomberait à ceux et celles qui devraient pallier l’absence forcée de leurs collègues.
Je tiens ici à réitérer que l’APTS encourage fortement la vaccination de ses membres. C’est par ce moyen que nous réussirons à contrôler la propagation de la COVID-19 et que le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) retrouvera un semblant de normalité.
Vous avez d’ailleurs répondu très favorablement à l’appel. Parmi les quatre catégories de personnel salarié du RSSS, celle des professionnel·le·s et des technicien·ne·s de la santé et des services sociaux est la plus adéquatement vaccinée. En date du 30 septembre, près de 94 % d’entre vous étaient doublement vacciné·e·s et plus de 96 % avaient reçu au moins une dose. Cet effort doit se poursuivre car, même si le gouvernement Legault a reporté l’application du décret, l’obligation vaccinale est toujours là. L’APTS maintient donc son intention de contester le décret en déposant une requête à la Cour supérieure même s’il s’agit d’un processus très long.
Le ministre Dubé a également annoncé d’autres mesures pour faire pression sur les personnes non vaccinées afin qu’elles se fassent immuniser d’ici le 15 novembre. Il maintient l’obligation des tests de dépistage 3 fois par semaine, en plus de retirer les primes COVID de 4 %, 8 % et celle dite « escalier », pouvant atteindre 1 000 $ par mois.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour convaincre nos quelque 3 000 membres qui ne sont toujours pas vacciné·e·s?
Les raisons invoquées pour refuser la vaccination - qu’elles soient idéologiques, physiologiques ou psychologiques - sont multiples et dépendent de la situation de chaque individu. Par exemple, certaines personnes craignent de mettre en danger une grossesse ou un traitement de fertilité. D’autres ont une peur viscérale des injections ou ont eu des réactions très fortes lorsqu’elles ont reçu des vaccins dans le passé.
Cela fait en sorte que certain·e·s de nos membres ne sont toujours pas vacciné·e·s et ne répondent pas aux critères d’exemption décrétés par le gouvernement. La possibilité de suspension sans solde n’est que repoussée au 15 novembre, leur créant beaucoup de détresse et d’anxiété.
Les prochaines semaines nous indiqueront si les mesures gouvernementales réussiront à vaincre les résistances et les craintes de ces personnes. Pour les encourager à se faire vacciner, le gouvernement pourrait par exemple mettre sur pied des cliniques de vaccination directement sur les lieux de travail.
Cette épée de Damoclès reste donc au-dessus de vos têtes. Si le taux de vaccination n’augmente pas significativement d’ici le 15 novembre, la suspension sans solde aura des conséquences sur l’ensemble des membres qui seront au travail ce jour-là. La pression ajoutée sera intenable pour plusieurs d’entre vous. Ce que nous redoutions pour le mois d’octobre - délestage, transferts vers d’autres centres d’activités et bris de service - aura lieu en novembre. Nous allons continuer de marteler ce message au gouvernement : vous avez atteint votre limite, vous ne pouvez pas en prendre plus sur vos épaules.