Il est des sujets qui gangrènent trop souvent et insidieusement nos sociétés, dont la violence conjugale et plus largement la violence familiale. Il y a quelques jours, je me positionnais contre le racisme et les dérives sociales qui l’accompagnent. En cette période de pandémie, il m’est apparu tout aussi indispensable que le CIUSSS s’affirme contre ces autres types de violence.
Les mesures de confinement ont, dans nombre de cas, accentué l’isolement et la gravité des violences fondées sur le genre, les femmes étant majoritairement touchées par ce phénomène. Une enquête menée par Statistique Canada a démontré qu’une femme sur 10 (9,9 %) et un homme sur 20 (6 %) ont déclaré ressentir beaucoup ou énormément d'inquiétude à propos de la violence familiale qui pourrait être vécue pendant la crise.
Il serait illusoire de croire que le déconfinement en cours va désamorcer des situations qui ont eu tout le loisir de s’envenimer. Stress, perte d’emploi, habitudes de consommation, difficultés financières, problèmes de santé mentale conjugués au confinement ont généré des conditions explosives. En outre, la fermeture des services de garde et des écoles a augmenté l’exposition des enfants à cette violence.
Appeler à l’aide est complexe pour les victimes de violence conjugale. Comment se soustraire au joug de son conjoint pour demander du secours alors que l’on est confiné avec lui ? Pensez aux stratégies que ces femmes doivent imaginer et mettre en œuvre. Lorsqu’elles réussissent tout de même à s’échapper, la quarantaine à respecter complique leur adaptation.
L’appel à l’aide présenté par la Fondation canadienne des femmes pourrait être une méthode efficace, à condition d’être connue. Il s’agit d’un simple geste de la main que la personne peut faire pendant une conversation vidéo, par exemple. Ce signe indiquera silencieusement qu’elle a besoin d’assistance et qu’elle souhaite que quelqu’un la contacte de façon sécuritaire pour savoir si tout va bien. Le conjoint pouvant aussi connaître ces signes, un signe personnel pourrait être convenu.