Février 2022

Reportage d’Enquête « Les sales secrets du recyclage du papier canadien » :
RECYC-QUÉBEC rétablit les faits

 

Jeudi dernier, l’émission Enquête à Radio-Canada diffusait un reportage sur l’envers du recyclage. L’équipe de journalistes a suivi des ballots de papier contaminés, en provenance de Montréal jusqu’en Inde. Dans ce reportage, un inspecteur du port d’Anvers en Belgique estime que ces ballots interceptés étaient contaminés à 25 %.

RECYC-QUÉBEC souhaite aujourd’hui rétablir certains faits, puisque bien que la situation dépeinte dans le reportage soit inacceptable, elle n’est en aucun cas représentative des efforts communs de l’ensemble des acteurs de la gestion des matières résiduelles au Québec, notamment ceux des centres de tri.


La qualité et le traitement des matières au Québec : nos priorités

La qualité de la matière sortante d’un centre de tri est primordiale et dépend, d’une part, de ce que l’installation reçoit en amont et, de l’autre, de la performance des équipements et des procédés mis en place.

Afin de dresser un portrait précis des matières sortantes des centres de tri québécois, RECYC-QUÉBEC et Éco Entreprises Québec ont mené conjointement une étude de caractérisation entre 2018 et 2020. Les résultats ont démontré que les ballots de papier mixte étaient composés en moyenne de 75 % de fibres généralement acceptées.

Cela demeure une moyenne provinciale et nous savons que plusieurs centres de tri se situent sous ce niveau de contamination, parce qu’ils ont investi dans leurs procédés et ont mis la qualité en priorité. Entre la première phase de caractérisation de ballots qui s’est déroulée en 2018-2019 et la deuxième phase qui a eu lieu en 2019-2020, on a d’ailleurs vu ce taux moyen provincial augmenter à près de 80 %.

On a aussi réussi depuis les trois dernières années à inverser la tendance de l’exportation. En 2019, plus de la moitié des matières étaient maintenant traitées au Québec, soit 54 %. Pour plusieurs matières, le recyclage au Québec est prédominant. C’est notamment le cas pour le carton ondulé et plat, le papier de bureau, le PET et le PEBD, qui représentaient en 2019 près de 45 % des ventes des centres de tri.

Des ententes entre centres de tri et acheteurs locaux se sont ajoutées à celles qui étaient déjà en place. Aussi, certains centres de tri investissent dans des projets de recherche ou des initiatives pilotes pour trouver des applications concrètes et locales pour des matières qu’ils reçoivent et trient. Des projets de conditionneurs et de recycleurs sont également en cours pour que notre capacité à traiter nos matières ici soit au rendez-vous.

Finalement, la modernisation de la collecte sélective et la réglementation proposée viendront baliser certaines pratiques : les performances de tri, la traçabilité de la matière et les objectifs de recyclage à atteindre, en priorisant le marché local.


Poursuivons collectivement nos efforts

Les constats du reportage d’Enquête rappellent l’importance de poursuivre nos efforts de sensibilisation citoyenne sur le bon geste de tri, de continuer à soutenir la transformation et la modernisation des centres de tri, d’accélérer la création de débouchés locaux et de changer collectivement nos habitudes pour consommer mieux.

Nous saluons les Québécois et Québécoises qui posent des gestes concrets au quotidien, que ce soit en recyclant, en réduisant le gaspillage alimentaire, en faisant la réparation et la revalorisation de leurs biens, etc. Nous voyons leurs efforts et les encourageons à redoubler d’ardeur, car c’est ensemble que nous pourrons parvenir à un Québec plus vert.

Il faut aussi bien sûr travailler en amont pour réduire à la source le plus possible, favoriser l’offre et l’utilisation de contenants et emballages réutilisables et ultimement, revoir les contenants et emballages mis en marché afin que ceux-ci aient le moins d’impact possible et soient réellement recyclables.


RECYC-QUÉBEC en action

La prévention et la gestion responsable des matières résiduelles sont une véritable mission collective à laquelle tous les acteurs de la société doivent contribuer. Fidèle à son rôle pivot, RECYC-QUÉBEC est à vos côtés pour innover, intensifier les leviers et rassembler les expertises afin de maintenir le cap vers la réduction à la source et une économie circulaire au Québec. Plusieurs programmes d’aide financière sont d’ailleurs disponibles pour vous appuyer dans vos projets et initiatives de GMR.

De plus, nous vous invitons à lire la lettre ouverte de Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC, qui résume bien notre volonté.

 

N’hésitez pas à communiquer avec nous à l’adresse communications@recyc-quebec.gouv.qc.ca si vous avez des questions concernant le reportage et à nuancer les faits auprès de vos partenaires afin que nous puissions, tous ensemble, avancer vers un Québec sans gaspillage.