Tommy Seidl, le diplômé de Harvard qui se plaît à Québec

Carl Tardif

Collaboration spéciale

 

Toutes les portes du monde de la finance pourraient s’ouvrir devant lui, mais tant et aussi longtemps qu’il ne se cognera pas le bout du nez sur celle du baseball, le joueur américain Tommy Seidl restera concentré sur la poursuite de son rêve.

Souriant, on sent le frappeur droitier enchanté d’être de retour avec les Capitales après avoir rejoint l’équipe en seconde moitié de saison, l'an passé.

«Bien sûr, mon but est d’atteindre les ligues majeures, mais je me sens bien à Québec. Chris Colabello [un ancien joueur de la Ligue Can-Am, des Twins et des Blue Jays qui l’a entraîné] m’avait dit que si j’avais à jouer dans le baseball indépendant, c’est ici que je devais le faire et il avait bien raison», nous raconte le joueur de 26 ans.

Il n’a pas tardé à avoir le coup de foudre avec la ville où il a fait ses débuts dans le baseball professionnel.

«Québec, le stade, les partisans, tout est parfait, ici. Je me sens à l’aise à Québec et comme si j’étais à la maison.»

Ce n’est donc pas un hasard s’il participe à diverses activités communautaires avec l’équipe, comme il l’a fait pendant le camp d’entraînement chez le quincaillier Canac, où les amateurs l’ayant croisé ont sûrement noté ses efforts de leur parler en français.

«Bonjour, des billets pour le 22 mai. Les gens me répondaient en français, ça doit vouloir dire que je n’étais pas si mal», dit-il en riant.

«Et j’essayais de dire bonjour sans accent, comme me l’a montré Martin Vincelli-Simard, qui était mon colocataire, l’an passé. Nous étions arrivés la même journée, ça m’a beaucoup aidé à me familiariser avec quelques expressions françaises.»

 

D’autres joueurs ont aussi contribué à faciliter ses débuts dans une nouvelle équipe et un plus fort calibre.

- «Bryan Leef m’a pris sous son aile à mon arrivée, tout comme les autres voltigeurs de l’équipe, soit Marc-Antoine Lebreux, Jonathan Lacroix et Giddy [Justin Gideon].»

- «Ruben Castro est aussi un très bon frappeur, il est discipliné au bâton. Je pourrais en nommer plusieurs, il y a tellement de bons joueurs qui m’ont aidé, la saison dernière.»

Et les résultats n’ont pas tardé: six circuits, 17 points produits en 35 matchs.

«Il m’était difficile d’évaluer le calibre car il s’agissait de ma première saison, mais les lanceurs sont coriaces. Ça paraît qu’ils ont de l’expérience.»

Son rendement et son potentiel lui ont valu une invitation à un camp d’essai des Royals de Kansas City au terme de la finale de la Ligue Frontière et deux autres par la suite avec les Cubs et les Diamondbacks.

«Nous avions quitté pour le camp des Royals à peine une heure après le dernier retrait du match ultime de la finale. On avait tout juste eu le temps de célébrer un peu sur le terrain. Ce fut une belle expérience de revêtir l’uniforme des Royals, qui ont offert des contrats à quelques joueurs invités, dit celui dont le frère Billy enfile présentement celui de la filiale A des White Sox de Chicago. Le jeune lanceur de 24 ans fut un choix de 15e ronde en 2022.

«Il est deux ans plus jeune que moi, c’est le fun de le voir aller», dit Tommy à propos de celui qui a aussi été son coéquipier dans les petites ligues.

Si Billy a joué à l’université Duke, c’est à Harvard que Tommy a fait ses classes. Bachelier en économie à la célèbre institution de la Nouvelle-Angleterre, il a bénéficié d’une pause de deux saisons en raison de la pandémie pour boucler son parcours collégial en Alabama, où il s’est aussi spécialisé en courtage immobilier.

«Je ne suis pas encore prêt à travailler, je veux continuer à jouer au baseball et il n’y a pas plus bel endroit que Québec pour le faire. Je veux aider l’équipe à gagner, c’est tout ce qui compte et le reste suivra.»


Les Capitales renoueront avec le Stade Canac ce vendredi 7 juin, alors que l'équipe est présentement sur la route pour y affronter les Knockouts de la Nouvelle-Angleterre.


*Cette collaboration spéciale a été diffusée en primeur au Club FanatiQ*