Mardi 15 avril 2025

Message de votre président

Bourse du carbone et secteur agricole : un outil qui rate sa cible !

Chères productrices,
Chers producteurs,

Le Québec est l’une des deux seules juridictions en Amérique du Nord, avec la Californie, à avoir adopté un système de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre (GES). En théorie, ce système est une réponse responsable et nécessaire à l’urgence climatique. En pratique, il repose sur un principe simple : faire payer les grands émetteurs pour les inciter à réduire leur empreinte carbone.

Si toutes les provinces et tous les secteurs économiques participaient de manière équitable à cet effort, ce système aurait un vrai potentiel pour faire évoluer nos pratiques de manière structurée et durable.

Mais la réalité est toute autre.

À l’heure actuelle, seule notre province est assujettie à ce mécanisme. Et dans un secteur comme l’agriculture, où aucune alternative viable n’existe encore pour remplacer les carburants fossiles (diesel pour les tracteurs, propane ou gaz naturel pour le séchage des grains), cette politique devient tout simplement un fardeau injustifié qui nuit, du même coup, à la compétitivité des entreprises agricoles québécoises.

Ce fardeau n’encourage pas l’innovation environnementale, n’offre aucune solution de rechange aux carburants fossiles et pénalise les producteurs agricoles québécois, déjà confrontés à une conjoncture économique extrêmement difficile Pendant que nos homologues des autres provinces – et aux États-Unis – continuent de produire sans cette contrainte, nous devons composer avec une taxe déguisée qui mine notre compétitivité.

Soyons clairs : nous ne sommes pas contre l’idée de réduire les émissions de GES. Au contraire, nous reconnaissons notre responsabilité collective. Mais pour que le système fonctionne, il faut qu’il soit juste, cohérent, efficace et équitable. Or, pour l’heure, cet outil rate sa cible : il ne freine pas les grands pollueurs qui refilent leur facture, entre autres, aux producteurs et aux productrices et, ultimement, aux consommateurs via le prix des aliments.

Le gouvernement du Québec doit revoir sa position immédiatement.

Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’un changement majeur, mais indispensable considérant le préjudice qu’il crée aux entreprises agricoles ; un préjudice qui fragilise notre secteur et, par le fait même, l’autonomie alimentaire du Québec.

Il est temps de se demander si la bourse du carbone, dans sa forme actuelle, respecte réellement ses objectifs... ou si elle n’est devenue qu’un outil fiscal de plus, imposé à ceux qui ont le moins de marge de manœuvre pour s’adapter.

Jérémie Letellier
Président régional

 

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