En catimini et au mépris de la liberté académique
Legault veut subordonner l’enseignement
aux besoins immédiats des entreprises
FNEEQ-CSN
Comité école et société
Legault veut subordonner l’enseignement aux besoins immédiats des entreprises. À peine une semaine après la fin des audiences publiques de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire (« Commission Cloutier »), le gouvernement Legault revient à la charge avec son projet d’un arrimage de plus en plus marqué de l’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail. Il nous offre un « deux pour un », un exemple patent des deux menaces les plus importantes à la liberté académique : les pressions du marché et celles de l’État.
L’obsession des « emplois payants »
C’est en voulant inciter les étudiantes et les étudiants (notamment par le biais de bourses) à choisir des programmes « plus payants ou hautement spécialisés », notamment les programmes axés sur les finances, le génie ou l’intelligence artificielle, que la CAQ relance, en cette rentrée 2021, son projet d’un milieu universitaire au service de la croissance économique, tel que révélé par le journal Le Soleil (Custeau, Lamothe et Lévesque, 2021). M. Legault affirme que l’éducation est sa priorité. Il devrait plutôt dire que la marchandisation de l’éducation est sa priorité. En font foi ses multiples encouragements (d’ordre financier ou autre) à la multiplication effrénée des partenariats avec l’entreprise privée (programmes d’études et recherche), particulièrement dans les domaines spécialisés, comme nous le montrons en détail dans le document Partenariats et place de l’entreprise privée en éducation (FNEEQ, 2021).