La plainte n’a pas à être consignée sur un support papier. En effet, la seule exigence concernant la présentation de la plainte est d’être formulée par écrit, appuyée du serment du plaignant. Ainsi, la plainte peut être rédigée sur un support papier ou encore sur un support technologique. Dans le cas d’un support technologique, il faut seulement confirmer qu’il est en mesure d’assurer l’intégrité de l’information contenue (art. 12 LCCJTI), ce que permet le format PDF/A (art. 68 LCCJTI).
C’est la signature de la plainte, manifestation du serment, qui crée la version originale de la plainte. Une signature consiste dans l’apposition qu’une personne fait de son nom ou d’une marque qui lui est personnelle et qu’elle utilise de façon courante pour manifester son consentement (art. 2827 C.c.Q.). Il n’y a donc aucune exigence voulant que cette signature doive se faire à l’aide d’un crayon sur une feuille de papier. Le syndic peut donc signer la plainte de manière électronique.
La signature électronique peut prendre plusieurs formes :
- Le nom dactylographié du signataire (p. ex : (s) Jean Bonhomme);
- L’image de la signature réelle du signataire, qui est par la suite ajoutée au document PDF grâce à un logiciel comme Acrobat Reader DC; ou
- La signature du signataire à l’aide de sa souris d’ordinateur, d’un stylet ou de son doigt sur le pavé tactile.
Ainsi, on rédige la plainte dans un logiciel de traitement de texte et l’enregistre en format Word, comme on le fait déjà dans la grande majorité des cas. Pour créer une plainte sur support technologique, il suffit d’exporter ce document en format PDF/A avant ou après y avoir apposé sa signature électronique lors du serment, en présence virtuelle du commissaire à l’assermentation.
La plainte sur support technologique doit ensuite être envoyée par courriel au commissaire à l’assermentation qui confirmera la prestation du serment par l’apposition de sa signature électronique.
Il est, en effet, possible de procéder à l’assermentation de manière technologique, en utilisant les services de visioconférence mentionnés précédemment (Skype ou Zoom).
Ainsi, par visioconférence, le commissaire pourra s’assurer que le déclarant est bel et bien le signataire et qu’il reconnait le contenu du document qu’il s’apprête à signer. La seule différence entre une assermentation en personne et une assermentation par un moyen technologique est l’énoncé que le commissaire devra inscrire sur le document :
Serment reçu par moi par un moyen technologique à [ville], ce [date ajoutée à la signature].
Veuillez noter que les récentes directives publiées par le ministère de la Justice sont à l'effet que le moyen technologique utilisé doit respecter les exigences suivants :
- La signature peut être apposée par divers moyens technologiques du moment où elle permet d’identifier les signataires et la manifestation de leur consentement;
- Le déclarant et le commissaire à l’assermentation doivent pouvoir se voir et s’entendre de manière simultanée;
- Le déclarant et le commissaire à l’assermentation doivent pouvoir voir le document qui fait l’objet de l’assermentation; et
- L’intégrité et, le cas échéant, la confidentialité des documents partagés et du processus d’assermentation doivent être assurés.
Vous avez désormais entre les mains une plainte sur support technologique assermentée à distance!
Les prochaines étapes peuvent également s’effectuer sur support technologique et à distance, comme l’indiquent la réglementation et les références.
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