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Financement des infrastructures végétalisées : un rôle partagé, par Guillaume Grégoire
Au moment d’écrire ces lignes, les grandes municipalités du Québec participent au Sommet sur la fiscalité, organisé par l’Union des Municipalités du Québec. Un des sujets à l’ordre du jour est l’adaptation aux changements climatiques : les municipalités, qui sont souvent celles qui subissent le plus directement les effets des changements climatiques, réclament un financement plus important de la part du gouvernement provincial. De son côté, ce dernier affirme avoir déjà des programmes en place pour appuyer les municipalités et ne semble pas, pour l’instant, ouvert à bonifier cette aide.
S’il est vrai que les municipalités sont les premières affectées par les événements extrêmes, elles sont également les premières à bénéficier de certains bienfaits procurés par les infrastructures végétalisées (IV). Par exemple, l’implantation de systèmes de biorétention permet de réduire les coûts de traitement des eaux usées transportées dans les systèmes d’égouts mixtes. L’amélioration de l’esthétisme et de la qualité de vie résultant de l’implantation des infrastructures végétalisées permet également aux municipalités de créer des espaces de vie plus agréables pour leurs citoyens. Cependant, d’autres bienfaits procurés par les IV profitent également au Gouvernement provincial. Pensons par exemple à la lutte aux îlots de chaleur et à l’amélioration de la santé physique et mentale des citoyens, qui se traduisent par une diminution des besoins médicaux.
Ainsi, puisque les bienfaits des infrastructures végétalisées sont répartis entre les deux instances, il nous apparaît évident que le financement de ces dernières se doit d’être partagé. À moyen terme, une meilleure quantification des bienfaits procurés par les IV permettrait de mieux définir les rôles de chacun, mais permettrait également de changer les perceptions et de considérer celles-ci comme un investissement plutôt qu’une dépense, ce qui faciliterait certainement leur déploiement sur le territoire québécois.