Espace étatique et espace privé
Vision du SCCCUM
Le conseil fédéral de la FNEEQ a résolu, en décembre dernier, de consulter les assemblées générales de ses syndicats membres sur les points de vue qu’elle défendra en matière de neutralité religieuse de l’État. Comme la loi sur la laïcité ne s’étendra pas à l’Université et que le calendrier de ses instances était déjà chargé (voir l’article sur le dernier conseil syndical), le SCCCUM a choisi de mener cette consultation par voie de sondage.
Ledit sondage s'est déroulé entre le 29 janvier et le 12 février. Les 188 répondants-es nous ont permis de comprendre le positionnement de nos membres et de formuler des recommandations à notre délégation en vue du Conseil fédéral extraordinaire de la FNEEQ.
De façon générale, les répondants-es sont favorables à l’élimination des privilèges fiscaux, législatifs ou symboliques des organisations religieuses et à l’interdiction du prosélytisme religieux des employés-es de l’État et du personnel éducateur et enseignant, de la garderie jusqu’à l’université. ils et elles sont majoritairement défavorables à la modification unilatérale des conventions collectives par un projet de loi sans négociation préalable.
Là où les membres du SCCCUM semblent partagés, c’est sur l’interdiction des symboles religieux portés par les employés-es susmentionnés-es. Les résultats vont comme suit :
· 63,3 % pensent que l’État québécois devrait interdire à ses employés-es exerçant un pouvoir coercitif (juge, policier, gardien de prison, etc.) le port de signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.
· 48,4 % pensent que l’État québécois devrait interdire aux enseignants-es du primaire et du secondaire le port de signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.
· 47,3 % pensent que l’État québécois devrait interdire aux éducateurs-trices du préscolaire le port de signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.
· 38,8 % pensent que l’État québécois devrait interdire aux enseignants-es du cégep et de l’université le port de signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.
Ces chiffres nous portent à conclure que les membres du SCCCUM sont majoritairement favorables à l’interdiction des signes religieux dans le cas d’employés-es exerçant un pouvoir coercitif, sont majoritairement défavorables à cette interdiction dans le cas de l’enseignement supérieur et sont plus nettement partagés en ce qui concerne le personnel enseignant de garderie, du préscolaire et de l’école primaire et secondaire, c’est-à-dire le personnel en contact direct avec des enfants et des adolescents.
Puisque nos membres sont divisés sur la question du port de symboles religieux, il a été demandé aux délégués-es syndicaux du SCCCUM de s’abstenir de voter sur cette question lors du Conseil fédéral extraordinaire. Le conseil exécutif remercie chaudement ceux et celles qui ont pris part au sondage et qui lui ont fait part de leurs commentaires.
Michaël Séguin,
vice-président aux relations intersyndicales