Ce mois-ci:

Mot de la direction

Journée internationale des personnes aînées

Les archives d'aujourd'hui

Le coming out

Thérapies de conversion

Journée de la visibilité intersexe

Ma famille colorée

Anniversaires

Activités de groupe

Dominique Gauvreau, directeur général

Si j’avais une boule de cristal, je pourrais savoir ce qui arrivera. La réalité étant ce qu’elle est présentement, je crois que le meilleur devin du monde ne pourrait pas prédire ce qui se passera dans les prochaines semaines.

Nous avions prévu tenir l’AGE et l’AGA de l’organisme en présentiel le 12 novembre prochain. Malheureusement, nous devrons procéder en distanciel par la plateforme Zoom. Avec la multiplication des cas de COVID-19 en Montérégie, nous croyons en effet qu’il sera plus prudent de tenir nos assemblées de cette façon, d’autant plus que certains de nos membres font partie des groupes à risque.

Il en est de même pour les rencontres de groupe. Nous avons eu deux groupes en présentiel en tenant compte des recommandations de la Santé publique et des règles de déconfinement du Carrefour des groupes populaires où sont situés nos bureaux. Nous ne poursuivrons pas les rencontres en personne pour le moment.

Les interventions individuelles se poursuivent en personne sur rendez-vous seulement. Il est toujours possible de faire des interventions téléphoniques et virtuelles via la plateforme Zoom. Les interventions dans les divers milieux prévus en présentiel se feront selon les conditions et l’évolution de la pandémie. Notez que nous travaillons à l’adaptation de nos ateliers pour les présenter en ligne.

Je sais que la situation est loin d’être idéale pour tenir à la fois une AGE et une AGA en distanciel. Cependant, nous devons obligatoirement procéder à la tenue de ces assemblées malgré les circonstances. Nous devons entre autres adopter les nouveaux règlements généraux de l’organisme et voter des changements aux lettres patentes. Nous tenterons de rendre la démarche la plus dynamique possible.

Dans les prochains jours, vous recevrez la convocation pour l’AGE et l’AGA. Nous vous enverrons des liens pour télécharger le rapport annuel et les autres documents pertinents pour les assemblées.

Le rapport annuel ne sera disponible qu’en format PDF téléchargeable, sauf pour les bailleurs de fonds qui exigent que le document soit en version imprimée. Nous agissons ainsi pour protéger l’environnement et éviter la manipulation des documents par plusieurs personnes en cette période de pandémie.

Gardons espoir tout le monde ! Je demeure convaincu qu’avec le temps tout finira par entrer dans l’ordre.

Sylvie Villeneuve, adjointe administrative

 

L’année 2020 marquera le 30e anniversaire de la Journée internationale des personnes ainées et le message des Nations Unies est très clair à ce sujet :

 

Changez votre façon de percevoir l’âge !

 

C’est vrai… qu’est-ce que l’âge ? D’après moi, l’âge n’est qu’un chiffre qui représente le nombre d’années que nous avons vécu. Il explique également le vieillissement de notre corps ! Mais qu’en est-il de nos pensées, de nos opinions, de notre manière de vivre, de qui nous sommes vraiment ?

 

Les personnes aînées sont toujours bien vivantes et peuvent continuer d’être en évolution, en apprentissage, en changement même, et ce peu importe l’orientation sexuelle et l’identité de genre de celles-ci. Il arrive même qu’il y ait des sorties de placard de gens qui sont dans la soixantaine et même plus. Pourquoi ? Parce qu’il n’est jamais trop tard pour être qui vous êtes, pour vous affirmer, pour prendre votre place, celle que vous désirez avoir.

 

Bien sûr, il est peut-être un peu plus difficile de vieillir quand on fait partie de la communauté LGBT+, car certains tabous résident encore chez certains aîné.e.s hétéronormatif.ve.s. Toutefois, j’ai bon espoir qu’il en sera différent pour les générations qui suivent. Personnellement, je vous dirais de croire en vous, de garder la tête haute, d’être fier.ère de qui vous êtes. Vous le méritez autant qu’eux, sinon plus. Vous avez besoin d’inspiration ? Je vous invite à lire cet article paru dans le Magazine Fugues et qui parle d’une femme trans de 99 ans.

 

L’important pour les aîné.e.s c’est de continuer de garder contact avec leur entourage et avec des personnes plus jeunes aussi, de faire des activités, d’assister à des conférences ou des spectacles, d’aller à la bibliothèque, de poursuivre leurs loisirs et de continuer de participer à la vie active (bénévolat, parti politique, associations diverses). Il est également important de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles avenues, de nouvelles personnes. Sans nécessairement y rencontrer l’amour, de belles amitiés peuvent naître de ces rencontres faites au hasard des événements, même si elles peuvent sembler des plus improbables au départ.

 

Si vous avez des aîné.e.s , n’hésitez pas à aller à leur rencontre et à leur piquer une jasette ! Iels sont souvent étonnant.e.s ! Si vous-même êtes vieillissant.e, soyez actif.ve, soyez ouvert.e, sachez accueillir les autres, les opportunités, les défis mêmes, car le bonheur, ça se cultive, peu importe l’âge !

 

 

En cas de besoin, n’hésitez à parler avec une personne de confiance de votre entourage, sinon appelez un.e intervenant.e d’un des organismes suivants :

  • JAG : 450 (ou 1 800) 774-1349 ;
  • Interligne : 1 888 505-1010 ;
  • TelAînés : 514 353-2463.

Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.

Jessica Grenon, cooordonnatrice des interventions

Octobre 2014 – Halloween

Oui oui, nous voilà en octobre, synonyme de « l’été s’en va » et de « me semble qu’y mouille tout le temps ! ». Lorsque je pense à octobre, automatiquement l’Halloween me vient en tête, donc pour m’aider à trouver une idée de costume épouvantable pour l’occasion, je me suis dit : « je vais demander à Google quelles sont les tendances pour les femmes cette année? ». En tapant « costume d’Halloween pour femme », je me suis vite rendu compte qu’on n’a pu les sorcières qu’on avait ! Malgré le fait que le temps chaud nous quitte, cela n’empêche pas d’avoir des « ti-ti-costumes » pour mesdames, à l’Halloween. J’ai l’impression que nous avons perdu l’essence même de ce qu’est l’Halloween : soit de faire peur. Je crois que c’est plutôt un concours de qui sera la plus « sexy du party ». Dans ce cas, c’est davantage le peu de tissu du costume qui fait peur. C’est dommage, car j’adore me costumer, qu’on me trouve vraiment affreuse pour cette journée, mais je me sens presque mal d’être un zombie sanglant, puisque je me retrouve à côté d’une fée des étoiles et d’une diablesse peu frileuse et plutôt… coquines ! J’ai déjà aperçu des jeunes filles du secondaire vêtues de robes qui me semblaient sortir tout droit d’une boutique XXX. Les costumes du Walmart sont faits minces, mais là… !

Le 31 octobre est la journée idéale pour lâcher notre fou avec des costumes originaux ; ce n’est pas, à mon avis, la journée pour plaire à tout prix et conquérir le cœur de notre bien-aimé-e par notre accoutrement. J’ai un petit message pour vous : Soyez laids et laides, c’est bien plus amusant !

Pour moi, c’est décidé je vais mettre mon habit de neige ! Vous me demanderez : « Mais Jess, quel est ton costume ? Tu es si… habillée ! ». Sur ce, je vous répondrai : « Je suis Ève au Québec en plein mois de janvier ! ».

Octobre 2020 —Mon regard d’aujourd’hui

Cette capsule que j’avais écrite en 2014 est (malheureusement) toujours d’actualité. Juste pour le plaisir, j’ai tapé de nouveau dans la barre de recherche Google pour savoir si sa suggestion de costume pour femme avait évolué depuis. Je vous glisse l’image, juste ici, des premiers résultats de costumes suggérés : (insérer image)

Je constate qu’il n’y a toujours aucun investissement sur la rallonge des robes, le but semble toujours d’avoir un look sexy et je me demandais si y’as-tu juste moi qui se questionne sur le pourquoi elles ont toutes des talons hauts ?! La femme en costume de « zombie » semble tout juste de finir son tuto beauté sur Youtube… moi je m’attendais à du sang et à un look d’outre-tombe… je suis déçue. J’ai vérifié du côté des suggestions masculines et les premiers résultats de costumes sont épeurants et sanglants.

Visiblement, plus ça change, plus c’est pareil ! L’aspect séductrice des femmes est toujours valorisé ce qui empêche certaines d’entre elles d’oser, par exemple, être une sorcière en décomposition avec une verrue sur le bout du nez. Vous avez besoin d’idée de costume épouvantable, contactez-moi !

JeSs du JAG

Jessica Grenon, coordonnatrice des interventions

La sortie du placard, s’affirmer, se dévoiler, parler ouvertement de son orientation sexuelle et/ou son identité de genre, ces tournures de phrase sont toutes des synonymes de « faire son coming out ». Vous comprendrez que rares sont les personnes hétérosexuelles et cisgenres qui sentent le besoin de faire une sortie du placard, puisque celles-ci représentent la majorité de la société et que c’est considéré (encore trop souvent !) comme étant la « normalité ».

On incite souvent les personnes de la diversité sexuelle et de genre à faire leur coming out, mais dites-vous qu’il n’y a AUCUNE obligation à le faire ! D’ailleurs, de plus en plus de gens de la diversité m’ont dit n’avoir jamais eu à faire de coming out « officiel ». Par exemple, un garçon a tout simplement amené son chum à la maison et l’a présenté à ses parents… et voilà ! Aucune discussion formelle à ce sujet. Cependant, pour d’autres, la préparation et l’exécution plus officielles de cette étape sont importantes.

Je me permets donc de vous offrir mes quelques petits conseils et/ou réflexions à ce sujet: 

  • Le coming out doit être fait (idéalement) au moment où vous vous sentez bien avec qui vous êtes (orientation sexuelle/identité de genre) ;
  • Affirmez-vous d’abord auprès d’une personne en qui vous avez confiance ;
  • Soyez prêt.e à recevoir les commentaires positifs, mais également les négatifs ;
  • Ne le faites pas pour satisfaire une autre personne que vous-même, n’oubliez pas que c’est VOTRE processus, il vous appartient !
  • Il n’y a pas qu’une seule façon de faire son coming out. Certain.e.s privilégieront l’écriture d’une lettre, d’autres le dialogue, s’adresser à une personne à la fois, d’autres à un groupe… C’est vous qui décidez !
  • Écoutez vos feelings ! Vous aviez prévu faire votre coming out à votre mère ce soir et finalement vous n’avez plus envie de le faire pour x raisons, c’est ben correct, personne ne va vous chicaner !

Si vous êtes une personne qui avez reçu un coming out (ou peut-être allez en recevoir un, qui sait ?) rappelez-vous que faire un coming out peut être très anxiogène pour certain.e.s personnes (crainte du rejet, la honte, peur de l’intimidation, etc.). Donc évitez de faire sentir mal l’autre personne en lui disant ce genre de phrases : « pourquoi tu me l’as pas dit avant », « tu me faisais pas confiance ?!? », « c’est correct… mais dit le pas à grand-maman ». Hilala ! On sort de son nombril un peu s’il vous plaît, et on se tourne vers l’autre.

J’ai bien sûr des petits conseils pour vous aider à être de bon.ne.s allié.e.s :

  • Il est important d’être accueillant.e et à l’écoute envers la personne, parce que ça peut lui avoir pris tout son petit change pour s’ouvrir à vous ;
  • Ce n’est pas nécessairement le temps de le.a bombarder de questions, sauf si iel vous invite à le faire ;
  • Si vous ne savez pas ce que ça veut dire être « asexuel/biromantique » ne déniez pas sa réalité, respectez-la, iel est valide ! Vous ferez vos recherches par la suite ;
  • Ne faites pas son coming out à sa place ! Ce n’est pas parce qu’iel s’ouvre à vous qu’iel est prêt.e à le faire avec tout le monde. Les impacts pourraient être très négatifs ;
  • Comprenez que la personne qui est devant vous n’est pas si différente d’avant son coming out. Peut-être son pronom et prénom changeront et/ou qu’elle partagera sa vie avec une personne de même sexe, mais si la pizza est son repas préféré et qu’elle est gauchère… ça ne changera pas ! L’identité de genre et l’orientation sexuelle ne sont que des éléments faisant partie d’un humain et ne représentent pas tout ce qu’est la personne.

Habituellement, les personnes de la diversité sexuelle et de genre auront à faire plusieurs coming out dans leur vie (officiels ou non) : auprès de la famille, de collègues de travail, d’ami.e.s, divers professionnel.le.s de la santé ou autres, etc.

Je suis d’avis que le coming out deviendra de moins en moins nécessaire si les gens comprennent mieux les enjeux que cela implique, que l’on démontre de l’ouverture et du respect envers les autres, peu importe leur différence, et que l’on se débarrasse des préjugés sur la diversité. Au final, réalisons que chacun.e de nous est différent.e et que c’est cela qui est beau !

JeSs du JAG

Dominique Gauvreau, directeur général

En mars dernier, peu de temps avant la pandémie, je lisais sur ICI Radio-Canada1 que le gouvernement Trudeau allait déposer un projet de loi pour interdire les thérapies de conversion. Malgré les bonnes intentions, la COVID-19 est venue chambouler nos vies et nous n’avons plus entendu parler de ce projet.

Dernièrement, le ministre de la Justice du Québec, Simon Jolin-Barrette2 souhaitait que le Québec devienne la cinquième province canadienne à interdire les thérapies de conversion.

C’est évident qu’il faudrait procéder rapidement. Ces thérapies sont encore pratiquées par les églises évangéliques et promues par des catholiques de la droite ainsi que plusieurs membres du mouvement Québec-vie 3.

Appelée aussi thérapie de réorientation sexuelle ou de genre ou encore thérapie réparatrice, ces thérapies se fondent sur des données pseudos scientifiques de divers horizons, souvent induites par des personnes ou des mouvements de la droite politique et religieuse. Elles prétendent pouvoir transformer une personne homosexuelle ou bisexuelle en hétérosexuel ou rétablir l’identité de genre à celle qui correspond au sexe attribué à la naissance.

Dans un article du journal Le Devoir de février dernier, Louis Cornelier4 écrivait :

« Ces groupes accueillent des homosexuels tourmentés, parfois mineurs, presque toujours issus de familles chrétiennes qui n’acceptent pas la réalité homosexuelle, en leur faisant miroiter une guérison, ce qui suppose qu’on les tient pour malades et pécheurs. On leur dit qu’ils ne sont “peut-être pas vraiment homosexuels”, que leur situation est peut-être issue d’un vieux péché commis par leurs ancêtres et certainement liée à un “dysfonctionnement du foyer familial” — père absent ou autoritaire, mère froide ou étouffante, avec crise de la masculinité à la clé —, voire à des perturbateurs endocriniens. La principale solution proposée : se remettre dans les mains de Dieu en devenant des “martyrs de la chasteté”.

Dans les années 1980, j’ai fréquenté des groupes religieux qui ont tenté de me faire croire que je pouvais être guéri de mon homosexualité. Séance de prière sur séance, on me donnait l’espoir d’être libéré de mon état. On me disait que tout se règlerait si je trouvais une bonne fille à marier. J’ai même subi une séance d’exorcisme pour me libérer du démon de l’homosexualité. On me répétait que je finirais en enfer si je n’acceptais pas Dieu dans ma vie. Comme ça ne fonctionnait pas, on me disait que c’était ma faute, que je ne priais pas suffisamment. Un prêtre avait même affirmé dans une assemblée que Dieu lui avait révélé quelles personnes seraient damnées à sa mort. Il m’avait alors fixé longuement dans un moment de silence qui m’a semblé durer une éternité. J’ai sombré dans une dépression qui a duré plusieurs années. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me reconstruire et, surtout, pour briser cette homophobie religieuse que j’avais intériorisée. Je suis un survivant de ces soi-disant thérapies de conversion.

Mon cas n’est pas unique. Il y en a d’autres qui ont vécu des interventions beaucoup plus traumatisantes. Je vous invite à regarder le film “Boy Erased” de Joel Edgerton (2019) basé sur des faits vécus. Vous constaterez à quel point ces thérapies peuvent être tout aussi tordues que dévastatrices. Le film est en ligne en français pour les abonné-e-s de la plateforme Crave.

Élisabeth-Anne Mailloux, stagiaire en sexologie

Le 26 octobre prochain sera la Journée mondiale de la visibilité intersexe. Pourquoi cette date ? Pour commémorer la manifestation publique des personnes intersexes datant du 26 octobre 1996, devant le lieu où L’académie américaine de pédiatrie effectuait sa conférence annuelle. La manifestation avait pour but de « mettre fin à la violence et aux pratiques médicales préjudiciables contre les enfants et les adultes intersexes ».1  Mission honorable, compte tenu du fait que l’intersexualité, soit le fait de naitre avec des caractéristiques sexuelles (hormones, organes reproducteurs, chromosomes, etc.) qui ne correspondent pas totalement aux définitions binaires des corps masculins et féminins, n’est pas un phénomène aussi rare que l’on pense. On estime qu’environ 1,7 % de la population nait intersexe ce qui est environ le même nombre que de bébés qui naissent roux!2 Ainsi, on peut remettre en question le traditionnel : « C’est une petite fille ou un petit garçon ? » qui invisibilise une partie considérable des nouveau-nés. En l’honneur de cette journée spéciale, j’ai pensé donner de la visibilité à deux personnes intersexes qui luttent activement pour la reconnaissance des droits des personnes intersexes ainsi que pour l’autodétermination de celles-ci.

 

Mannequin belge pour de grandes maisons telles que Chanel, Dior et Prada, Hanne Gaby Odiele utilise son statut de célébrité pour briser les tabous en lien avec l’intersectionnalité. Celle qui est porte-parole pour InterAct Advocates for Intersex Youth dit publiquement être fière d’être une personne intersexe. Son slogan ? « Vous pouvez être qui vous voulez, soyez juste vous ». Ayant vécu une opération chirurgicale non consentie à l’âge de 10 ans pour se faire enlever les testicules, elle se dit traumatisée par son expérience et mentionne que les opérations chirurgicales font souvent beaucoup plus de mal que de bien. Depuis, elle milite activement, notamment sur Instagram, pour laisser aux enfants le pouvoir sur leur corps et donc le choix de se faire opérer ou non. En plus de militer contre les chirurgies non consenties, elle appelle les personnes intersexes à sortir de l’ombre, à ne plus avoir honte, à être fiers de leurs statuts et à parler contre les chirurgies non nécessaires que les enfants intersexes sont à risques de subir encore aujourd’hui.3

 

Cofondateur et porte-parole de l’Organisation internationale des intersexués (OII), Vincent Guillot est un militant français pour la cause intersexe qui parle de lui au masculin et au féminin. À sa naissance, on a dit à la mère de Vincent qu’iel était un monstre et qu’iel allait mourir. À 10 ans, alors que Vincent croyait se faire opérer pour une appendicite, il subit des interventions chirurgicales de réassignation de genre. Vincent se dit écœuré. e par ses chirurgies et en parle de façon éloquente. Iel en parle en utilisant des termes tels que boucherie, mutilation, torture et appelle son chirurgien son bourreau. Cellui qui a été longtemps intimidé. e, lutte maintenant activement pour les droits des personnes intersexes. En effet, iel a été porte-parole pour la cause « Arrêtez les mutilations génitales ! », a cofondé l’OII et a même témoigné à l’ONU contre les chirurgies non consenties chez les enfants intersexes. Récemment, iel a supporté une personne intersexe à la Cour de cessation pour reconnaître la mention « sexe neutre » sur les papiers d’état civil. Vincent continue activement de plaider la cause des personnes intersexes en parlant de son vécu difficile et de « l’enfer » qu’iel a vécu. 4

 

De plus en plus, des personnes intersexes et des alliés se mobilisent pour soutenir la dernière lettre du LGBTI+. Plusieurs autres personnes auraient pu avoir leur portrait dans l’article, par exemple, Janik Bastien Charlebois, Londé Ngosso ou encore Kitty Anderson. Pour souligner leur travail et poursuivre la lutte, célébrons la Journée de la visibilité intersexe !

 

Pour en savoir plus sur la Journée de la visibilité intersexe , cliquez ici

 

 

Hanne Gaby Odiele

Justine Hémond, intervenante

Je m’appelle Justine et je suis une femme cisgenre lesbienne. J’ai 23 ans moins le quart et j’ai la chance de faire partie de la grande famille du JAG en tant qu’intervenante depuis maintenant 1 an. Dans peu de temps, je serai maman. Pas que je ne le sois pas déjà, mais je crois que franchir le cap entre être propriétaire et amoureuse de 3 amours de chats et être mère d’un enfant qui est le mien, mais qui gigote dans un ventre autre que le mien, je dirais que ce n’est pas rien !

J’ai la chance d’avoir Caro, une partenaire de vie extraordinaire, avec qui je suis si fière de former une famille. On aura appris la venue d’un petit « + » sur un test de grossesse fait très tôt un matin du mois de mars (que je considérais comme étant encore la nuit, soit dit en passant…). Nous attendions cette bonne nouvelle depuis quelque temps déjà. Je peux vous dire qu’à ce moment, j’étais encore plus heureuse qu’un enfant qui entend au loin la musique d’un camion de crème à glace !

Comprenez-nous, c’était la première fois dans notre vie que nous apprenions que nous allions avoir un enfant ! Nous voulions l’annoncer à nos familles (et à la Terre entière, je C-A-P-O-T-A-I-S !), mais, on va s’entendre ensemble que 2020 n’aura pas été une année facile. Vous vous souvenez ce qui est survenu pas mal en même temps durant ce mois-là, LE mois de mars ? Le confinement, effectivement ! Nous avons bravé la peur du virus pour aller annoncer la plus belle nouvelle de nos vies aux futurs grands-parents de cet enfant déjà si aimé. Nous étions si excitées de cette aventure qui nous attendait. Nous étions entourées d’allié.e.s et d’ami.e.s.

Que pouvait-il arriver de mal ? L’hétéronormativité, je dirais…

L’hétéroquoi ? L’hétéronormatif « C’est […] une personne qui pense que l’hétérosexualité est la seule et unique orientation sexuelle possible. »1 OUAIS…, ce n’est pas quelque chose qui est toujours facile à gérer, je l’avoue. Je ne dirais pas que l’annonce de la venue de ce petit humain n’a pas bien été, mais disons-le, ça ne s’est pas tout à fait passé comme je l’avais prévue. Notre entourage était content pour nous, ils avaient bien hâte de rencontrer ce petit rayon de soleil. Jusque-là tout va bien ! Il y a uniquement un point que, dans l’énervement du moment, je n’avais pas songé : pour certaines personnes, il faut encore un « papa » pour faire des bébés. On nous a posé des questions sur la personne qui a permis la conception de notre enfant et nous y avons répondu, sans malaise ni mensonge. Toutefois, on ne s’attendait pas à ce que nos proches en parlent comme si cette personne serait le papa. Je vous annonce que dans mon rôle, celui que j’aime appeler « maman de cœur », j’ai eu l’impression que j’avais été oubliée. Ce n’est pas parce que je ne suis pas la maman biologique, aussi appelée « maman bedon », que mon rôle a moins d’importance. Ce n’est pas parce que cet enfant ne partagera pas mon ADN que je ne saurai pas remplir ce rôle de parent aimant et responsable.

Alors, voici quelques petits conseils d’ami.e.s, juste entre vous et moi :

  • Appelez un donneur de sperme ce qu’il est réellement : un donneur, pas un papa, un père ou un parent (à moins que la famille le précise et qu’elle soit à l’aise d’utiliser ces termes). Chaque famille est différente et belle, à sa façon.
  • Toutes les ressources pour créer une famille se valent, que ce soit par l’aide d’un donneur de sperme, d’une personne porteuse, d’une adoption, d’une clinique de fertilité, avec ou sans la prise d’hormones et que la venue de cet enfant soit planifiée ou non. Ne jugez pas, mais apportez votre soutien.
  • Il n’y a pas que les « mamans » qui accouchent. Dans la diversité sexuelle, il n’y a pas que les femmes cisgenres qui soient dotées d’un utérus, des personnes nonbinaires, trans et autres peuvent l’être elles aussi.
  • Renseignez-vous ! Peut-être que les personnes qui attendent un enfant ne sont pas toustes à l’aise de répondre à vos questions. C’est pourquoi il est important, pour l’entourage, de prendre le temps d’aller s’informer et de trouver des réponses et des informations fiables avant de bombarder les futurs parents avec des doutes, des craintes et des croyances (Coallition des familles LGBT, JAG, organisme LGBT+, etc.).
  • Chaque famille est valable, tout simplement. ❤️

Bonne fête !

Patrick Riberdy (3)

Ash Lemire (14)

Karine Beaulieu (31)

Mercredi le 7 octobre

18 h 30 à 20 h 00

 

Mercredi le 21 octobre

18 h 30 à 20 h 00

 

Mercredi le 4 novembre

18 h 30 à 20 h 00

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Jeudi le 15 octobre 

18 h 30 à 20 h 00

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Activité à déterminer

Jeudi le 29 octobre 

à 18 h 30