LE DÉFI DE L'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L'EAU
L'eau, on le sait, c'est la base de la vie. Au Québec, nous sommes choyés, ce n'est pas ce qui nous manque et l’agriculture peut faire sa part afin d’améliorer sa qualité.
Au niveau des bandes riveraines, certaines MRC ont commencé leurs interventions sur le terrain. Plusieurs producteurs, notamment dans la MRC de Nicolet-Yamaska, ont reçu des avis de courtoisie ou des lettres de félicitations pour le respect des bandes riveraines. On se doit de souligner le travail de ceux qui ont obtenu des mentions d'honneur. Il peut arriver que pour toutes sortes de raisons, ce soit plus difficile pour certains producteurs. Plusieurs ressources existent sur le territoire pour vous aider à respecter les bandes riveraines. N’hésitez pas à les utiliser. Vous pouvez aussi consulter le site internet www.bandesriveraines.quebec qui est réalisé par l’UPA et qui contient toutes les informations nécessaires sur ce sujet.
En ce qui concerne les milieux humides, une législation adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale est déjà en place depuis le 16 juin 2017, pour forcer le monde municipal à reconnaître leur importance avec un objectif de zéro perte nette. Un processus d'encadrement est en élaboration pour la mise en place de Plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH) pour les MRC de la région. L'impact est majeur puisqu'au Centre-du-Québec, c'est plus de 90 000 hectares qui sont touchés par cette démarche, soit 12.3 % du territoire, majoritairement en zone verte.
Dans l'application de la législation, il faut permettre une certaine latitude d'intervention, tant au niveau des bandes riveraines que pour les milieux humides, pour l'agriculture.
Ainsi, la cohabitation avec les bandes riveraines doit tout de même favoriser l'amélioration des parcelles à proximité, ou encore, l'implantation de plantes pérennes comme le panic érigé qui peut être récolté sans l'empêcher de jouer son rôle de filtre. L'agriculture, c'est un milieu dynamique dont l'effervescence doit être soutenue.
Il faudra reconnaître le caractère distinct des interventions en milieu humide boisé de la zone verte par rapport au milieu urbain. L'impact de l'installation d'une tuyauterie dans une parcelle humide d'une érablière n'est pas le même que la construction d'une usine dans un milieu humide d'un parc industriel. La caractérisation des milieux humides ne doit pas être, non plus, au frais des producteurs agricoles ou forestiers et le paiement d'une dérogation devrait être proportionnel à son effet sur le milieu.
Loin de moi l'idée de contester l'objectif visé par toutes ces législations puisqu'il faut protéger notre environnement pour les générations futures, mais la société doit supporter les producteurs agricoles dans ce processus puisqu'ils doivent disposer des outils pour continuer à nourrir la population.
Le défi de l'amélioration de la qualité de l'eau n'est pas seulement celui des producteurs agricoles et des communautés rurales, mais aussi celui des urbains qui vivent à Montréal. La qualité de l'eau, c'est un enjeu de société où chacun doit faire sa part par des gestes concrets et un soutien financier adéquat, au bénéfice de tous.
Alain Désilets, vice-président