Ce mois-ci:

Mot directeur

Journée internationale de la visiblité trans
Les drogues et la communauté LGBT+

 

Alors, comment trouvez-vous notre nouvelle image de marque, notre nouveau logo ?

L’équipe est si fière de ce projet et de cette grande nouveauté !

En parfaite cohésion avec le printemps qui se pointera tranquillement dans les prochaines semaines, un vent de fraicheur !

Nous souhaitions que la nouvelle mission du JAG se reflète en image, un succès (selon nous) grâce à la magie de l’agence HIGH 5, un partenaire de premier plan dans cette aventure.

Je m’amuse souvent à dire que « Sky is the limit » au JAG, j’y crois chaque jour avec l’équipe en place qui réalise de grandes choses pour la communauté et ses allié.es.

2021 aura été une année de grands changements pour nous, 2022 sera une année toute aussi colorée, croyez-moi !

Au plaisir de vous croiser, EN PERSONNE SVP, dans les prochaines semaines, d’ici là sortez à l’extérieur et admirez les couleurs printanières se pointer petit à petit !

À très bientôt,

Rafaël

Le 31 mars prochain sera célébré la Journée internationale de la visibilité trans. Cette journée spéciale, créée par la militante trans Rachel Crandall Crocker, originaire du Michigan, est dédiée à la sensibilisation et à la discrimination à laquelle sont confrontées les personnes trans dans le monde. Elle permet également la reconnaissance de la contribution de ces personnes à la société.

À l’origine, cette célébration se voulait la réponse à la Journée du souvenir trans, qui a lieu tous les 20 novembre et qui est une occasion de se remémorer les personnes perdues chaque année dues à la violence transphobe.

L’invisibilisation est le maintien dans l’ombre des populations jugées indignent d’être incluses, et ce, volontairement. Pourtant, toustes devraient avoir le droit d’exprimer leur opinion et de clamer qui iels, ils et elles sont. Cette normalisation de la transidentité, par cette journée, a permis à plusieurs personnes trans de s’accepter tel qu’elles sont et d’éprouver un sentiment d’appartenance à une communauté.

Selon la fondatrice, cette journée de visibilité est surtout une occasion de faire l’éloge de la vie. Cet évènement annuel célèbre la valeur et la résilience des personnes trans et est l’occasion de leur donner de la visibilité, et ce, dans tous les milieux. Cette journée est donc l’occasion d’affirmer haut et fort l’existence du genre, de prendre conscience de la discrimination que ces personnes subissent au quotidien, d’informer et de favoriser le dialogue entre toustes.

Il a été reconnu au Canada que les personnes trans subissent un niveau élevé de discrimination, de harcèlement et de violence. La discrimination est un acte concret, car elle se définit par le comportement, l’action d’agir négativement envers les membres d’un groupe ou d’une communauté.

Cette Journée internationale de la visibilité trans vient également souligner l’importance d’intégrer les personnes trans dans tous les milieux de vie. Voici quelques exemples de mesures qui peuvent être appliqués dans votre milieu pour favoriser l’intégration des personnes trans : mettre en place des toilettes et des vestiaires neutres, demander le respect de toustes quant au changement de nom et à l’utilisation des bons pronoms, soutenir l’employé·e lors d’une transition au travail, adopter des mesures d’équité au travail, etc. Il est important de se rappeler que le rôle de chacun·e est important dans le respect et l’amélioration des conditions de vies des personnes trans et que toustes peuvent faire la différence.

Alors le 31 mars prochain, pensez à célébrer les personnes « trans-tastiques » de votre vie !

Kim Landry
Stagiaire au JAG et étudiante en sexologie
 

La consommation de drogues est aujourd’hui très répandue et malheureusement, les personnes issues de la communauté LGBT+ sont parmi les plus durement touchées par cette réalité. En effet, selon certaines études, les jeunes LGBT+ présentent des taux de consommation de substances jusqu’à 400 % fois plus élevés que les jeunes hétérosexuels. La consommation de tabac, d’alcool ou de drogues diverses est plus grande chez les hommes gais, les personnes lesbiennes, les personnes bisexuelles et les personnes trans.

Quand nous parlons de sexualité et de consommation de drogues chez les personnes LGBT+, nous pouvons parfois faire un lien entre les deux. En effet, pour certaines personnes, la consommation de substances faciliterait les contacts physiques et sexuels ainsi que de réaliser des désirs avec lesquels ils et elles n’étaient pas à l’aise auparavant. Maxime Blanchette, travailleur social, professeur à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et doctorant en science de la santé concentration toxicomanie à l’Université de Sherbrooke, explique: « Beaucoup se sont introduits à la sexualité par la consommation (alcool, MDMA…). Souvent on consomme pour avoir du fun : avant d’aller dans un bar, dans un rave, etc. Puis de fil en aiguille, une relation se construit entre la sexualité et la consommation. […] C’est là que la dépendance commence à s’installer. »

Un terme plus concret qui vise à expliquer ce phénomène est le chemsex. Ce terme est plus souvent associé avec l’homosexualité masculine, mais il ne lui est pas exclusif. Le chemsex implique une consommation au service d’activités sexuelles qui peuvent se montrer extrêmes, non sécuritaires et non protégées, qui peuvent durer plusieurs heures à plusieurs jours. La pratique du chemsex peut être liée à une forme de libération sexuelle et identitaire : la liberté de vivre son homosexualité sans contraintes résultant de la sérophobie et de l’homophobie intériorisée. Cependant, cette pratique peut entraîner une insatisfaction sexuelle ou l’absence de relations interpersonnelles. Elle peut aussi entraîner la contraction d’ITSS, puisque les gens qui s’y prêtent (chemsexers) ne se protègent qu’en de rares occasions. Les autres risques reliés au chemsex sont, entre autres, les surdoses et les mauvaises décentes (badtrips). En revanche, plusieurs personnes qui s’y prêtent maîtrisent leur implication, donc il est aussi possible de considérer que la pratique du chemsex soit non problématique.

Il existe quelques ressources visant à aider les personnes de la communauté LGBT+ ayant une problématique de consommation, comme REZO, un organisme communautaire sans but lucratif de Montréal actif depuis 1991 auprès des hommes gais ou bisexuels et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH), qu’ils soient cis ou trans. REZO a mis en ligne un site web, monbuzz.ca, qui à l’aide d’un algorithme conversationnel permet d’évaluer sa consommation, notamment relativement à la sexualité. Il est possible ensuite pour l’internaute de parler en ligne avec un.e intervenant.e. L’organisme est aussi présent sur le terrain, par exemple dans les bars et les saunas du Quartier gai à Montréal.

Béatrix Strozynski-Terroux
Stagiaire au JAG et étudiante à la technique en intervention en délinquance