Infolettre SQP — Décembre 2023

Nouvelles de la SQP

  • Colloque spécial SQP et classe de maîtres : en partenariat avec l’Université Laval et grâce à la participation financière du Ministère Pêches et Océans Canada, la SQP vous convie cet hiver à un colloque spécial, accompagné d’une classe de maîtres, afin de promouvoir l’utilisation des phytotechnologies pour la stabilisation des berges. Une occasion unique et à ne pas manquer pour approfondir ce sujet d’intérêt!
     
  • Colloque SQP 2024 : à vos agendas, la date de notre traditionnel colloque annuel a été choisie! Celui-ci se tiendra le 2 mai 2024 sous le thème du déploiement à grande échelle des phytotechnologies dans un contexte de changements climatiques. Restez à l’affût pour tous les détails!
     
  • Joyeuses fêtes : avec la fin d’année qui approche, toute l’équipe de la SQP tient à vous souhaiter à vous et à vos proches un merveilleux temps des fêtes! On se retrouve en janvier avec une programmation phytotechnologique toujours aussi riche et variée.
 
 

Qu'en pensez-vous?

Génie végétal ou phytotechnologies? Par Chloé Frédette, Québec Vert et Société québécoise de phytotechnologie

Le génie végétal désigne l’utilisation des techniques utilisant les végétaux ayant des propriétés mécaniques ou biologiques favorables au contrôle, à la stabilisation ou à la gestion des sols érodés. Au Québec, la Loi sur les ingénieurs prévient l’emploi de termes descriptifs comprenant le mot « ingénieurs » que si le porteur est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Or, le terme phytotechnologies, qui n’est soumis à aucune obligation légale, et qui désigne plus largement l’utilisation de végétaux pour solutionner des problématiques, est utilisé au sein de la Société québécoise de phytotechnologie pour désigner les techniques de contrôle de l’érosion telles que les fascines, les plançons et autres. On retrouve d’ailleurs ce terme pour désigner différentes techniques de stabilisation de berges et de talus dans des documents gouvernementaux tel que le REAFIE (Règlement sur l'encadrement d'activités en fonction de leur impact sur l'environnement).

Toutefois, on remarque que l'emploi du terme génie végétal est très largement utilisé dans la pratique, et ce même au Québec. Il n’y a qu’à regarder le programme de notre colloque sur le thème de la stabilisation des berges… On retrouve même dans le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française la définition suivante pour le terme génie végétal : ensemble de techniques alliant les principes de l'écologie et du génie pour concevoir et mettre en œuvre des ouvrages qui utilisent des végétaux comme matériel de base et qui visent, entre autres, la stabilisation de talus, de berges et de rives, l'épuration des eaux et le contrôle de l'érosion.

Je vous pose donc la question chers lecteurs : génie végétal ou phytotechnologies pour désigner les techniques végétales de stabilisation de sol

 

 

Vitrine phyto

La revanche d’un marais filtrant, par Hugo Degroote, Eureka environnement

Les marais filtrants. Ces oubliés de l’assainissement. Ils vivent un essor incroyable dans le monde entier, sauf au Québec où leur réputation et les quelques contre-performances qu’ils ont pu manifester leur ont valu le titre de technologie à oublier.

Et bien contre toute attente, ces systèmes, méconnus, ont des capacités extraordinaires de résilience. Le projet présenté ici est un système qui a été construit vers les années 2010, a très peu servi, et se voit aujourd’hui donner une seconde jeunesse. Il se situe près de Lac-Mégantic, en Estrie. Le nouveau propriétaire du site a consulté la firme Eurêka Environnement, suite à des avis d’autres professionnels, qui lui ont annoncé que son système devait être changé, malgré la non-utilisation pendant dix ans de ce dernier. Il lui était proposé de purement et simplement le remplacer, impliquant au passage d’importants coûts.

Eurêka Environnement lui a proposé d’évaluer le système et de remettre en état plutôt que de remplacer, si cela était possible. Une vérification en profondeur du système a pu démontrer que celui-ci était en stase, se nourrissant tant bien que mal des eaux lui parvenant, soit uniquement les eaux de pluie et de ruissellement. Les experts d’Eurêka Environnement ont pu confirmer au client, que le système, après quelques ajustements, pourrait remarcher comme avant. Les travaux se sont déroulés à l’été 2023, et le système est maintenant fonctionnel et reparti de plus belle.

Cela démontre la résilience incroyable des systèmes de phytoépuration, et leur volonté de perdurer. Pour le client, réparer plutôt que remplacer, lui est revenu près de trois fois moins cher qu’un système neuf. Un geste fort pour le marais et un paradigme à réinventer : Pourquoi changer quand on peut réparer !? Ce marais en est l’exemple le plus concret.

 

 

Info-phyto

Les infrastructures turquoise, par Alejandra Parra, Société québécoise de phytotechnologie

Les milieux riverains sont remarquables à la fois par leur biodiversité et leur vulnérabilité face aux activités humaines. Leurs fonctions et services écologiques sont exceptionnellement importants par rapport à d'autres écosystèmes. Pourtant, ils demeurent parmi les habitats les plus dégradés au monde, suscitant de graves préoccupations telles que l'érosion accrue des berges, les risques d'inondation augmentés et la perte de biodiversité.

Pour remédier à cette situation, des scientifiques proposent le concept de la trame turquoise. Concrètement, il s'agit de l'ensemble des habitats aquatiques et terrestres en interaction fonctionnelle. Ce concept s'inscrit dans la lignée des continuités écologiques telles que la trame verte et bleue, associant des couleurs à des fonctions spécifiques.

Plutôt que d'utiliser des techniques comme le béton, la restauration de la trame turquoise pourrait constituer une solution durable. En implantant des espèces adaptées, on recrée des protections naturelles le long des cours d'eau. Ces plantes stabilisent les berges, limitent l'érosion et offrent des habitats. De plus, la végétation agit comme un filtre, réduisant les polluants avant qu'ils n'atteignent l'eau.

Préserver ou restaurer la trame turquoise, notamment par le biais de phytotechnologies, c’est ainsi concilier la protection des sols et le maintien de la biodiversité. Grâce à ces solutions basées sur le vivant, chercheurs et gestionnaires espèrent garantir l'avenir des milieux riverains.

 

 

Pour aller plus loin

 

 

À mettre à votre agenda

 

Société québécoise de phytotechnologie
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