Mardi 3 décembre 2019

DISCOURS D'OUVERTURE DE MARCEL GROLEAU


Produire, nourrir, ici et maintenant :
les appuis doivent être à la hauteur des défis

«Nous devons manœuvrer dans un environnement socio-économique de plus en plus complexe. Les risques agricoles s’accentuent et se multiplient en raison, notamment, de l’ouverture des marchés, des conflits commerciaux et des programmes fédéraux et provinciaux inadéquats pour y faire face. Et pour combler le tout, la météo de l’année 2019 aura été une des pires depuis de nombreuses années», a déclaré d'emblée le président de l’Union, Marcel Groleau, dans son discours d'ouverture.

«Le gouvernement canadien doit être conséquent. Il participe activement à la mondialisation du commerce agricole en multipliant les ententes et il doit, à l’instar de ses partenaires, appuyer les productions et exiger le respect des normes nationales pour les produits importés.

Au niveau provincial, la poursuite de la Politique bioalimentaire par le gouvernement Legault est une bonne décision et le projet de réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles qui vient d’être déposé, répond à plusieurs des attentes exprimées ces dernières années. Quelques points du projet de loi sont à améliorer, mais nous sommes sur la bonne voie», d’indiquer le général de l’UPA.

«Le débat sur les pesticides, tout au long de l’année, a été particulièrement sévère à l’endroit des agriculteurs et les agricultrices», d’ajouter le président. «Nous avons pourtant fait des pas de géants ces 25 dernières années en matière d’agroenvironnement et les normes canadiennes et québécoises sont parmi les plus sévères dans le monde. Le Québec agricole se distingue. Il faut bâtir sur cette distinction et miser sur l’engagement des producteurs pour devenir un véritable chef de file en protection durable des cultures.

Malgré les difficultés, les agriculteurs et les agricultrices du Québec accomplissent de grandes choses et sont fiers de leur métier. La production biologique est passée du simple au double en moins de cinq ans. La concertation au regard des marchés de proximité avance à grands pas et les secteurs plus traditionnels se démarquent sur tous les marchés. Nous continuerons de produire et nourrir, ici et maintenant, et c’est ensemble que nous le ferons», a conclu M. Groleau.

Visionner la version intégrale de l’allocution du président général, Marcel Groleau, ainsi que la présentation du rapport des activités de l’Union par le directeur général, Charles-Félix Ross.

BIEN SE NOURRIR EN 2020


Dans le cadre de ce 95e Congrès de l’Union, une grande conférence intitulée «Bien se nourrir en 2020» a été présentée par la Dre Julie St-Pierre, directrice du Centre d'excellence en obésité infantile Fondation des étoiles et présidente du Réseau d'action en santé cardiovasculaire.

D’entrée de jeu, elle a choisi de parler de l’épidémie d’obésité infantile qui sévit au Québec et de la baisse d’espérance de vie qui, pour la première fois, guette la prochaine génération.

 

La crise de santé publique actuelle est principalement due aux glucides, aux sucres et aux produits transformés. Aussi, il faut être extrêmement vigilant vis-à-vis des modes alimentaires, car bien se nourrir ne rime pas nécessairement avec le mot diète. L’information qu’on retrouve en ligne est souvent biaisée et il est de plus en plus difficile de faire des choix éclairés. À titre d’exemple, les protéines végétales transformées contiennent des agents pro-inflammatoires et des glucides, ce qui les exclut des aliments santé.

Selon elle, le nouveau Guide alimentaire canadien est pratiquement déjà désuet; entre autres, il ne tient pas compte de récentes études qui confirment que la consommation de glucides est associée à un risque accru de mortalités de toutes sortes, tandis que celle de gras présente un risque moindre.

Véritable ambassadrice des produits québécois, Mme St-Pierre a su convaincre les producteurs et productrices de l’importance de diversifier les aliments qui se retrouvent dans notre assiette. «Bien se nourrir est une préoccupation individuelle, mais aussi culturelle, médicale, politique, économique et sociétale. Ce qu’il faut, c’est favoriser la diversité alimentaire, l’accessibilité, l’éducation culinaire, investir dans les serres et les produits locaux, dont la qualité n’est plus à prouver.

Au cours de sa conférence, Dre St-Pierre a présenté l’illustration de l’International Foundation of Mediterranean Diet, qu’elle préfère à celle du nouveau Guide alimentaire canadien. Nous l’avons reproduite sur le microsite du Congrès.

L'UPA ET FONDACTION S'UNISSENT POUR PROTÉGER LA VOCATION DES TERRES AGRICOLES


L’Union des producteurs agricoles (UPA) et Fondaction ont annoncé aujourd’hui sur le plancher du Congrès la création d’une fiducie d’utilité sociale (FUS) à but non lucratif, la Fiducie UPA-Fondaction.

Afin de protéger les terres contre la spéculation et favoriser l’établissement et la consolidation des entreprises, la nouvelle fiducie procédera à l’acquisition de terres à leur juste valeur marchande pour des projets agricoles portés par la relève et les producteurs existants. Elle favorisera le développement d’entreprises agricoles opérées et détenues par ses exploitants, en plus d’assurer la protection des terres à perpétuité en les retirant du marché spéculatif par des baux de location de longue durée. La mise en valeur de milieux naturels d’intérêt non productifs à des fins agricoles par la collaboration avec différents organismes fait aussi partie des objectifs de la nouvelle fiducie.

«En plus de mettre à la disposition des producteurs et de leur relève des moyens d’accéder à la terre et de maintenir leurs activités, la nouvelle Fiducie donnera au secteur agricole des outils lui permettant de concurrencer à armes égales les grands acquéreurs d’actifs agricoles, a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

«La création de cette fiducie foncière devient un facteur d’équilibre et de régulation qui nous apparaît essentiel. C’est avec beaucoup de satisfaction et d’espoir que nous réalisons ce partenariat avec l’UPA. Un tel modèle de propriété pérenne et de gestion des terres agricoles fait le lien entre nos racines et les générations futures», a ajouté le président-directeur général de Fondaction, Léopold Beaulieu.

La nouvelle fiducie UPA-Fondaction débutera officiellement ses activités en janvier 2020 et disposera d’un financement de départ de 9,3 M$. La mise en place des premiers projets est prévue dès la première année. Pour en savoir plus

DISCOURS DE LA MINISTRE FÉDÉRALE DE L'AGRICULTURE


La ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau, s'est elle aussi adressée aux délégués de l’UPA aujourd'hui. Elle a d’abord tenu à leur réitéré son engagement à travailler pour assurer le succès des familles agricoles et des régions rurales du Québec. «C'est un honneur et un grand plaisir de collaborer avec les productrices et les producteurs sur les dossiers prioritaires pour l'agriculture québécoise. Notre gouvernement continuera à les aider à saisir les occasions et à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés», a-t-elle affirmé.

Parmi les grandes priorités auxquelles elle souhaite s’attaquer, il y a le respect de l’engagement du gouvernement de compenser tous les secteurs sous gestion de l'offre pour les pertes encourues par les récentes ententes de commerce. Elle s’est dite confiante de finaliser prochainement les modalités entourant le versement des aides incluant les producteurs de volailles, d'œufs ainsi que les transformateurs. «Le commerce international demeure une priorité du gouvernement qui maintient son objectif d'atteindre 75 G$ en exportations agroalimentaires canadiennes d'ici 2025», d’ajouter la ministre.

Pour Mme Bibeau une autre priorité importante est l’accès à des programmes de gestion des risques bien adaptés aux nouvelles réalités du secteur. À cet égard, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux discuteront de ces enjeux, particulièrement de l’efficacité du programme Agri-stabilité lors de leur prochaine rencontre en décembre.

Durant la période de questions, la ministre Bibeau s’est engagée sur trois questions:

  • Accorder de la souplesse aux producteurs bovins durant les deux premières années d’application du Règlement sur la santé des animaux, notamment au regard du transport des veaux
  • Prendre les mesures pour faciliter le transfert intergénérationnel
  • Poursuivre les discussions amorcées avec la ministre de l’Immigration afin d’alléger les contraintes liées aux Programmes de travailleurs étrangers.

Voir l’intégrale de l’allocution

LE CONGRÈS EN IMAGES