Édition spéciale du 22 avril 2020

Des informations utiles
pour faciliter son adaptation

Cette série d’infolettres spéciales vous propose des ressources pratiques et pertinentes pour vous épauler tout au long de la crise causée par la COVID-19, de même que des réflexions tirées de notre veille informationnelle à l’échelle locale, nationale et mondiale. Cette semaine, notre sélection d’outils et de ressources ainsi que notre analyse portent sur les changements et les ajustements à prévoir dans l'organisation du travail.

Outils et ressources : Pour une meilleure réorganisation du travail

L’équipe d’AXTRA a sélectionné pour vous quelques guides, webinaires et outils pour vous appuyer dans votre pratique professionnelle, l'organisation de votre travail et de la vie associative à distance ou encore la préparation d'un éventuel retour physique au travail.
 

WEBINAIRE | Réflexions sur la télépratique en développement de carrière
Par Michel Turcotte, offert par AXTRA

Présenté le 16 avril dernier à plus de 400 professionnels des centres-conseils en emploi membres d’AXTRA, ce webinaire de Michel Turcotte porte sur la télépratique en développement de carrière. Si vous n'avez pas pu y assister, voici deux liens pour accéder aux informations transmises.

Visionner le webinaire (mot de passe : Télépratique2020)
Voir le PowerPoint de la rencontre


GUIDE | Guide d'implantation du télétravail en entreprise
Par TECHNOCompétences

Ce guide présente, en cinq étapes, l’implantation du télétravail en entreprise : vous y apprendrez, par exemple, le cadre juridique et les normes du télétravail, comment évaluer les coûts liés au travail à distance ou encore les étapes pour élaborer une politique de télétravail.

Voir le guide


OUTIL | Tenir une assemblée générale à distance
Par le Centre des organismes communautaires (COCo)

Considérations juridiques, préparations, mise en place, déroulement, communications, etc. Le Centre des organismes communautaires nous donne des astuces et conseils pour réaliser une AGA virtuelle sans encombre.

Découvrir les conseils


FEUILLE DE ROUTE | Pour une relance économique sécuritaire et durable
Par le Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Plusieurs mesures gouvernementales ont été mises de l’avant pour aider les individus et les entreprises à franchir, dans la mesure du possible, l’étape de confinement généralisé et d’interruption des activités non essentielles ou de télétravail. Ce document tente de dresser une liste d’éléments à prendre en considération pour alimenter les prises de décisions nécessaires.

Lire la feuille de route

Veille informationnelle : Changements à prévoir dans l’organisation du travail

Alors que le pic de la contagion pourrait avoir été atteint le 18 avril dernier, selon certains scénarios, le gouvernement québécois a débuté le déploiement de son plan de déconfinement graduel, notamment avec la reprise des travaux dans certains chantiers de construction après une pause de quatre semaines. Si la situation sanitaire le permet, les prochaines semaines donneront lieu à la réouverture progressive de plusieurs entreprises et commerces. Or, le « retour à la normale » devrait prendre au moins un an selon le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, soit le temps minimum requis pour concevoir un vaccin contre la COVID-19.

Certaines restrictions seront levées, mais d’autres mesures persisteront dans le temps et susciteront l’émergence de nouvelles pratiques de travail. Même s’il est difficile de savoir si ces nouveaux modes d’organisation se maintiendront dans le temps, voici deux des principales tendances annoncées en matière de travail.

Augmentation significative du télétravail

La crise actuelle a forcé de nombreuses entreprises à implanter le travail à distance de façon massive et rapide, afin de respecter les consignes de santé publique. De façon générale, les organisations qui avaient déjà une culture du travail à distance ont davantage pu tirer leur épingle du jeu que celles qui ont dû y adhérer rapidement, souvent de façon désordonnée. Une chose est sûre : le pourcentage de télétravailleurs n’aura jamais été aussi élevé, alors que Statistique Canada évalue que près de 4 travailleurs canadiens sur 10 (39 %) effectuaient leurs tâches depuis leur demeure à la fin mars (les deux tiers travaillant généralement à l’extérieur de leur domicile).

Avant la crise actuelle, on estime qu’entre 10 % et 20 % des travailleurs canadiens et québécois effectuaient du télétravail au moins une fois par mois. Selon Statistique Canada, moins de la moitié (44 %) des emplois serait d’ailleurs adaptée à cette pratique et se trouve principalement dans le secteur tertiaire (notamment dans le domaine des affaires et des finances). Un sondage BMO a d’ailleurs révélé que près du quart (23 %) des sociétés canadiennes offraient – avant la pandémie – à leurs employés de faire du télétravail, les grandes entreprises (47 %) étant deux fois plus susceptibles de permettre cette pratique que les petites entreprises (22 %).

Même si les activités régulières reprennent graduellement au cours des prochains mois, il est possible que ces nouvelles pratiques de télétravail se poursuivent – du moins partiellement – et ce, pour plusieurs raisons. D’une part, à court et moyen termes, les consignes de distanciation sociale et d’hygiène limiteront le nombre d’employés qui pourront être présents en même temps sur un lieu de travail. D’autre part, la crise économique causée par la pandémie forcera également plusieurs entreprises à revoir leurs frais de fonctionnement, par exemple en réduisant leurs espaces locatifs. Certaines en profiteront aussi pour rentabiliser les dépenses engendrées pour se doter de la technologie nécessaire au travail à distance. Enfin, il est probable que plusieurs employés qui ont vécu une première expérience de télétravail pendant le confinement souhaiteront maintenir cette pratique, du moins à raison de quelques jours par semaine. À l’opposé, certains travailleurs qui n’ont pas apprécié l’expérience pourraient exprimer des réticences à refaire du télétravail, malgré les incitations de leur employeur. À ce titre, il est important de rappeler que la situation actuelle n’est pas représentative du télétravail en général, étant donné les contraintes imposées par la fermeture des écoles et des services de garde, de même que le stress additionnel causé par la crise sanitaire et économique.

Certes, le télétravail ne convient pas à tous les employés ni à toutes les organisations. Celles qui voudront maintenir cette pratique à plus long terme devront adopter une approche intelligente pour l’implanter de façon efficiente, saine et durable, en favorisant une gestion axée sur des objectifs clairs et en impliquant leurs employés dès le départ.

Modifications des espaces de travail

Depuis quelques années, de nombreuses entreprises – tous secteurs confondus – ont priorisé la création et la densification des espaces de travail ouverts, afin d’optimiser l’utilisation des pieds carrés. Or, la nécessaire distanciation des travailleurs obligera la reconfiguration des plans d’étage, bureaux et chaînes de montage.

Certains architectes prévoient d’ailleurs la réintroduction de divers types de barrières entre les bureaux, y compris des cubicules et des paravents – souvent tombés dans la désuétude au cours des dernières années. Plusieurs bureaux ou travailleurs qui se font face ou qui sont placés côte à côte seront dorénavant distancés et positionnés dos à dos, alors que les chaînes de montage devront être repensées ou opérées avec un personnel réduit. Les zones de circulation les plus achalandées pourront faire l’objet d’un marquage, à l’instar des pratiques adoptées par plusieurs épiceries ou commerces essentiels, pour maintenir une distance de deux mètres. Des divisions transparentes (comme des plexiglas) pourront aussi être installées pour protéger les employés responsables de l’accueil ou du service à la clientèle.

La configuration et l’utilisation des espaces communs devront aussi être repensées. Par exemple :

  • Le nombre de personnes admises simultanément dans les ascenseurs sera limité et l’utilisation des escaliers sera encouragée pour les étages inférieurs et les personnes sans défi de mobilité;
  • Les horaires flexibles seront privilégiés, lorsque possible, pour éviter la congestion des entrées, vestiaires et autres lieux partagés;
  • Les heures de pause et de repas seront également revues, afin de réduire le nombre de travailleurs présents en même temps dans les aires de repos et les cuisines;
  • Une salle de conférence qui peut normalement accueillir 10 personnes pourra désormais contenir que cinq chaises, suffisamment distancées;
  • Les rencontres en présentiel seront remplacées par des rencontres à distance, lorsque les salles de conférence ne permettront pas de respecter les mesures de distanciation physique en vigueur.

Par ailleurs, une attention accrue devra être portée au nettoyage et à la désinfection des surfaces partagées (incluant les poignées de porte, les boutons d’ascenseur et les machines à café), des bureaux individuels et des espaces communs, pour éliminer les sources de contamination. Des entreprises auront également recours à des commandes vocales afin de remplacer certains gestes physiques, par exemple pour ouvrir une porte ou opérer l’ascenseur. Divers changements et innovations sont déjà perceptibles dans les entreprises en Chine, au Danemark, et même au Québec.

Cette réorganisation des espaces de travail et ces nouvelles mesures d’hygiène entraîneront des coûts supplémentaires pour un grand nombre d’entreprises. Si certaines compagnies auront les moyens de se doter de bureaux plus spacieux, plusieurs organisations ne pourront pas louer ou acheter des espaces plus vastes. Dans certains cas, l’agrandissement des espaces de travail individuels pourrait toutefois être compensé par l’augmentation du télétravail. Miser sur l’alternance entre la présence au bureau et le travail de la maison pourrait effectivement permettre de maintenir une distance suffisante entre les employés présents physiquement, sans accroître la superficie nécessaire.

En bref, deux concepts figureront au cœur de l’économie postcoronavirus : incertitude et flexibilité. Déjà, les organisations ont dû faire face à de graves perturbations en raison de la pandémie et plusieurs ont opéré des changements majeurs dans leurs pratiques de travail. S’il est vrai que l’innovation émerge souvent du chaos, les prochains mois sauront peut-être nous le démontrer.

Fidèle à ses habitudes, l’équipe d’AXTRA poursuit sa veille informationnelle, notamment afin de vous présenter, dans une prochaine infolettre, les impacts de la crise sur les groupes vulnérables.

Pour toute question à propos du contenu de cette infolettre, communiquez avec notre équipe :

AXTRA | Alliance des centres-conseils en emploi
info@axtra.ca | Téléphone : 514 721-3051
 

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