Dans cette infolettre                      

  • Mycorhizes, bactéries et produits de la mer – comment travaillent-ils pour vos plantes?
  • Offre spéciale et rabais – activateur de sol et hydrolysat de poisson
  • Un potager en contenants – Un premier volet de trois qui traite de la culture des plantes potagères en contenant.
  • À mettre à votre agenda en MARS-AVRIL – Trois formations données par Jean-François Lévêque sont au programme ainsi que quatre fêtes de semences auxquelles participent les Jardins de l’écoumène

Beaucoup de produits sont aujourd’hui offerts sur le marché, chacun travaillant à leur façon pour améliorer les récoltes. Mais comment agissent-ils sur les plantes ?

Introduites il y a déjà plus de 20 ans, les mycorhizes et leur mode d’action restent encore un concept vague pour bien des gens. On sait qu’elles sont un champignon microscopique qui vit en symbiose avec les racines des plantes, mais encore… Que dire des bactéries qui sont vendues comme biostimulant et biofertilisant, ou des engrais à base d’algues ou d’émulsions de poisson ? Sachez que chacun agit différemment sur la croissance des plantes et fait des merveilles quand on lui permet de travailler en équipe !

Les mycorhizes

Saviez-vous que la présence de mycorhizes dans le sol est à l’origine de la colonisation de la Terre par les plantes ? À cette lointaine époque où la vie pullulait dans les océans, la végétation sur les terres émergées était quasi inexistante. Puis, une association entre les premiers végétaux — nos fougères — et un champignon microscopique a changé la donne. Le champignon facilite la recherche d’eau et l’assimilation des nutriments dans le sol pour les plantes et reçoit, en échange, des sucres, des acides aminés et des vitamines issus de la photosynthèse et nécessaires à leur survie, mais qu’ils sont bien incapables de produire.

Les deux grands groupes de mycorhizes sont les ectomycorhizes et les endomycorhizes. Le préfixe latin ecto, qui signifie « extérieur », indique que les fructifications du champignon se développent à l’extérieur de la racine qu’elles recouvrent à la manière d’un manchon hérissé de poils. Cette forme de mycorhize est associée aux essences forestières.

Ectonycorhizes sur des racines d'épinette blanche

Wikimédia Commons – André Picard Ph. D.

Spores d'endomychorize dans une racine de poireau.

Wikimédia Commons – Mylène Duran

Dans le cas des endomycorhizes — endo signifiant intérieur —, seuls les filaments du champignon se développent à l’extérieur de la racine. La fructification du mycélium se fait exclusivement dans les cellules périphériques de la racine où elle prend la forme de vésicules, de petits gonflements qui servent de garde-manger, et d’arbuscules, une forme arborée qui permet les échanges avec la plante. Les endomycorhizes s’associent à la plupart des plantes cultivées. Ce sont elles qui intéressent le plus les jardiniers !

Les filaments mycéliens sont d’une aide précieuse pour la recherche de l’eau dans le sol, car ils mesurent jusqu’à 8 cm de longueur comparativement à 1 mm pour les poils absorbants des racines. En plus de leur performance inégalée comme chercheur d’eau, les mycorhizes produisent des enzymes qui minéralisent les phosphores organiques difficilement assimilés par les racines. Prenez note que l’ajout de phosphore soluble dans le sol diminue les populations de mycorhizes, puisque les plantes n’en ont plus autant besoin. Le zinc est lui aussi mieux assimilé par les mycorhizes que par les racines. Dans les sols pauvres, l’effet de la mycorhize est plus notable, car en son absence, la plupart des plantes se développent difficilement. D’autres avantages des plantes mycorhizées sont une plus grande tolérance aux sols calcaires et aux métaux lourds; et la production d’antibiotiques et d’acides organiques qui protègent les racines contre les bactéries et les nématodes nuisibles, de même que contre des maladies fongiques telles que le pythium, le fusarium et le phytophthora.

Quelques restrictions et recommandations

Les endomycorhizes ne colonisent pas les racines des plantes de quatre familles botaniques : celles des brassicacées, des chénopodiacées, des polygonacées et des caryophyllacées. De nombreuses plantes potagères appartiennent à ces familles : le raifort, les choux, la moutarde, les navets, le chou-rave, le rutabaga, le crambe maritime, la roquette, le cresson de fontaine, les radis, le sarrasin, la rhubarbe, l’oseille, la betterave, l’épinard, les œillets. Cultivez ces légumes en association avec des plantes d’autres familles botaniques pour éviter de provoquer la disparition des mycorhizes dans une parcelle donnée.

Les mycorhizes n’aiment pas non plus les fertilisations azotées ou phosphatées abondantes, la compaction du sol et les fongicides, surtout à base de cuivre. Les tanins et les polyphénols contenus dans les écorces et la fibre de coco ne favorisent pas la mycorhization. N’utilisez pas de terreaux qui en contiennent avec les plantes que vous souhaitez coloniser. Pour maximiser leur efficacité, on met les précieuses mycorhizes en contact direct avec les racines, soit par pralinage ou sous forme granulaire au fond du trou de plantation. Dans le cas de semis, on les mélange à la terre en surface.

Les bactéries

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la porosité du sol dépend des bactéries microscopiques qui y vivent. Ces petites gourmandes se nourrissent de matière organique qu’elles digèrent à l’extérieur de leur corps. Elles s’y prennent en expulsant des enzymes dans le sol, qui découpent les grosses molécules jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment petites pour traverser la paroi de la bactérie. Une partie des molécules formées demeure dans le sol, où elles agissent comme colle et créent des assemblages avec des particules minérales fines d’argile ou de limon. Ces agrégats facilitent la circulation de l’air

Un des biofertilisants naturels offerts sur le marché est vendu sous le nom d’activateur de sol. Il contient des bactéries de souches de Bacilles et de Pseudomonas, qui viennent aider dans leur travail les bactéries présentes naturellement dans le sol. Elles sont capables de fixer l’azote gazeux et de solubiliser le phosphore. Aussi, leurs modes d’action favorisent le développement des plantes. Le travail de décomposition et d’aération s’en trouve accéléré et les racines circulent plus facilement, assimilant beaucoup mieux les minéraux et oligo-éléments essentiels à leur croissance.

Si la culture bénéficie de la présence des mycorhizes, n’hésitez pas à en donner à vos plants en même temps que les bactéries, au moment de la transplantation ou du semis. L’activateur de sol peut aussi être ajouté au fumier ou au compost trois à quatre semaines avant l’épandage.

Les algues

Déjà au XIIe siècle, les paysans bretons à portée de rame d’une source précieuse d’algues marines allaient en récolter pour fertiliser leur champ. Riches en oligoéléments, en vitamines, en acides aminés et en hormones végétales, elles ont un effet très positif sur la croissance des plantes, mais aussi sur leur résistance aux maladies fongiques — blanc, mildiou et rouille — ou au stress – vent, froid, sécheresse, transplantation. Dans le potager, les produits solubles ou liquides à base d’algues font office de fertilisant foliaire complémentaire extraordinairement efficace, qui aide aussi à prévenir les maladies du feuillage. On peut également mélanger la farine d’algues à la terre du jardin au printemps ou l’ajouter au compost en cours de fabrication.

Les émulsions de poisson

Faits à partir de poissons ou de déchets de poisson, les émulsions ou hydrolysats de poisson sont riches en nutriments et donnent un engrais polyvalent qui s’applique à tous les stades de développement des plantes, même les jeunes semis. Vendu sous une forme liquide, il s’applique en vaporisation sur le feuillage pour corriger des carences foliaires durant toute la saison. Celui-ci peut absorber certains nutriments comme l’azote, le magnésium, le calcium, le fer et le bore plus facilement et plus rapidement que les racines. Diluées dans l’eau d’arrosage, les émulsions de poisson contribuent à la santé du sol en bonifiant le menu des bactéries, des mycorhizes et des lombrics, ces indispensables convoyeurs de matière organique dans le sol. Ils ont un effet très positif sur la germination des semis et la reprise vigoureuse des transplants au printemps. D’autres effets des émulsions de poisson sur la croissance des plantes ont été observés :

  • le ralentissement du vieillissement de la plante en retardant la floraison et la fructification ;
  • la diminution du stress de la transplantation ; et
  • les acides organiques qu’ils contiennent préviennent et contrôlent la fonte des semis et d’autres micro-organismes nuisibles du sol.

Les hydrolysats de poisson sont donc parfaitement indiqués pour fertiliser les variétés de légumes-feuilles qui ont tendance à monter en graine rapidement. À cause de leur effet sur la floraison, on ne devrait s’en servir qu’au stade du jeune plant pour les espèces fruitières comme les tomates.

Un potager en contenants

Choisir ses contenants

partie 1 de 3                                             Photos:   La Shop agricole

La majorité des plantes potagères peuvent être produites en pot. Quand celui-ci est suffisamment large et profond, même des légumes racines donnent des résultats surprenants.

De nombreux types de contenants existent, mais l’attrait de chacun varie en fonction de considérations biologiques, environnementales, économiques et pratiques !

Pots de jardinage en géotextile

Le plus souvent de marque « Smart Pot», ces contenants souples offrent de nombreux avantages : ils sont légers, durables, incassables, productifs et à prix abordable, mais surtout, ils sont compatibles avec la culture biologique. La texture poreuse du tissu assure une très bonne aération et un bon drainage. De plus, les racines n’encerclent pas la motte quand elles atteignent la paroi. Elles cessent plutôt leur croissance ce qui stimule la formation de nouvelles racines latérales. Le système racinaire plus dense et très ramifié permet une meilleure assimilation des nutriments et hydrate la plante plus efficacement. Avec la multitude de formats offerts, on trouve toujours un pot adapté à la culture de chaque plante.

Les pots de jardinage en géotextile peuvent être déposés sur une palette de bois pour améliorer le drainage et la circulation d'air.

Les sacs rectangulaires accrochés à une structure en bois font office de clôture et sont parfaits pour les vignes de concombre.

Sacs de culture suspendus, renversés

Ces sacs ne conviennent pas à la culture de toutes les plantes, mais présentent des avantages certains pour les gens qui ne disposent que d’un petit balcon pour jardiner. Les plants poussent la tête en bas et le haut du sac reste ouvert pour que l’eau de pluie ou d’arrosage y pénètre. L’incidence de maladies causées par les pathogènes dans le sol est très réduite, puisque les parties végétatives n’entrent pas en contact avec la terre. Ces sacs se réchauffent rapidement et conviennent bien à la culture des tomates et des pommes de terre. Le poids d’un plant mature et du terreau fraîchement arrosé peut devenir considérable : assurez-vous de la solidité du crochet lors de l’installation.

Bacs de bois

Les avantages principaux des contenants en bois sont de pouvoir les construire aux dimensions désirées et de passer l’hiver dehors sans danger. De plus, le bois isole bien les racines du soleil et de la chaleur et on peut y percer autant de trous de drainage que nécessaire. Pour augmenter leur durabilité, on se sert de planches d’essences résineuses comme le cèdre rouge, le mélèze ou le pin. Évitez les bois traités, car les produits chimiques utilisés peuvent contenir de l’arsenic qui sera lessivé dans le terreau avec les arrosages et la pluie. Optez préférablement pour du bois local récolté de façon durable.

Pots de terre cuite et de céramique

Ces pots sont très jolis, mais leur drainage est souvent inadéquat et ils demeurent passablement lourds, fragiles et coûteux. Cependant, ils conservent bien la chaleur ce qui peut être un avantage pour certaines cultures printanières, mais un problème au cœur de l’été. À cause de leur porosité, ils absorbent une partie de l’humidité dans le terreau et nécessitent des arrosages plus fréquents.

Contenants en plastique

Ces pots généralement abordables se réchauffent et refroidissent rapidement sans endommager les racines. Par contre, les racines ont tendance à encercler la motte au lieu de se ramifier quand elles atteignent la paroi. Comme ils sont à base de pétrole, certains plastiques sont déconseillés pour la culture biologique en raison des produits chimiques toxiques qui s’en dégagent. Les plastiques les plus sécuritaires sont les polyéthylènes PE-HD no 02 et LDPE 4 et le polypropylène PP 05. Malgré tout, ces derniers présentent aussi un risque quand ils sont égratignés, usés ou craqués. Choisissez de préférence des pots de plastique épais et de couleur claire, car les pots de plastique noir utilisés en production commerciale peuvent devenir très chauds au plein soleil, causant des dommages aux racines des plantes sensibles.

Pots métalliques

Comme la culture des plantes potagères se fait le plus souvent au plein soleil, ces pots ne sont pas recommandés, car durant la canicule estivale, ils deviennent brûlants au point d’endommager les racines et de provoquer un dessèchement très rapide du terreau. Évitez aussi à tout prix les anciens contenants de plomb en raison de leur toxicité.

Jardinières suspendues

Le désavantage de ces contenants est leur relativement faible volume; ils demandent donc des arrosages très fréquents. Méfiez-vous des jardinières décoratives doublées de plastique recyclé ; ce dernier peut laisser s’échapper des produits chimiques toxiques dans le sol. La doublure de coco de certains modèles en broche est à éviter si vous voulez cultiver des plantes mycorhizées : ces petits champignons n’aiment pas du tout le coco.

Plus encore!

Une multitude d’autres objets issus du recyclage peuvent servir de contenant — les tiroirs d’un vieux meuble, des bacs en plastique, etc. Cependant, puisque vous choisissez de produire des légumes sains à partir de semences biologiques, assurez-vous que le contenant sélectionné ne contaminera pas votre récolte !

Le dossier « Un potager en contenants » fait l’objet de trois volets. En avril, le deuxième volet portera sur les terreaux. En mai, il sera question d’associations de plantes potagères en contenants.

À mettre à votre agenda en MARS-AVRIL

Les 4 et 5 mars 2017, de 10 h à 16 h

Fête des semences et de l’agriculture urbaine de Québec

 

Le 11 mars 2017,  de 10 h à 15 h

Fête des semences de Verdun

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Le 1er avril 2017,  de 10 h à 15 h

Fête des semences de l'Ouest-de-l'Île 

Le 19 mars 2017,dès 10 h

Festival des semences de Frelighsburg

et

Festival Crow Moon avec souper Potluck du Nouvel An abénakis le 18 mars

 

FORMATIONS

Introduction à la forêt nourricière en Permaculture

Le samedi 11 mars 2017, de 8h30 à 16h30

Cette formation donnée par Jean-François Lévêque des Jardins de l’écoumène est offerte par le Centre de formation agricole de Mirabel. Elle vise à développer chez les étudiants des connaissances théoriques pour l’aménagement d’un jardin forestier (forêt nourricière).

Coût de la formation: 95$

Pour s'inscrire: Compléter le bulletin d'inscription en ligne et envoyer un chèque ou mandat poste au montant de 95$, libellé à CFAM et en date de l'envoi, à l'adresse suivante:

  •  9850, rue de Belle-Rivière, Mirabel, Qc J7N 2X8

Une place vous sera réservée seulement sur réception de votre paiement.

 

Introduction à la production de semences potagères

Le samedi 25 mars 2017, de 8h30 à 16h30

Cette formation donnée par Jean-François Lévêque des Jardins de l’écoumène est offerte par le Centre de formation agricole de Mirabel. Elle s’adresse aux jardiniers amateurs et professionnels intéressés par la production et la conservation des semences potagères.

Coût de la formation: 95$

Pour s'inscrire: Compléter le bulletin d'inscription en ligne et envoyer un chèque ou mandat poste au montant de 95$, libellé à CFAM et en date de l'envoi, à l'adresse suivante:

  •  9850, rue de Belle-Rivière, Mirabel, Qc J7N 2X8

Une place vous sera réservée seulement sur réception de votre paiement.

 

22 avril 2017, de 9 h à 17 h

Ne manquer pas cette formation proposée par le Centre paysan et donnée par Jean-François Lévêque des Jardins de l’écoumène.

Coût de la formation :

  • pour les membres du Centre paysan, 65 $ + frais de transaction de 4,51 $
  • pour les nouveaux membres du Centre paysan (incluant le coût de l’adhésion à vie de 40 $), 105 $ + frais de transaction de 6,91 $

Les places sont limitées ; achetez votre billet maintenant !