N.B. : Pendant la lecture de ce texte, essayez de deviner quel animal je suis devenu suite à ma visite au zoo...
Je n’aurais peut-être pas dû y aller. Cette visite au zoo semble avoir produit sur moi des effets bizarres. J’ai subi une métamorphose radicale. Je regrette mais, trop tard ! Je me regarde dans le miroir, je sais que c’est bien moi mais, physiquement, je ne me reconnais plus. Je suis définitivement devenu l’animal mythique que j’admirais et que je craignais à la fois. Maintenant, j’ai peur à la seule pensée de vous dire mon nom, de vous révéler ma nouvelle nature, de vous dévoiler ma race. Je me limiterai donc à vous donner des indices, à tourner autour du pot, à vous laisser deviner qui je suis irrémédiablement devenu.
En réalité, je n’ai pas à avoir honte. Je pense même posséder moult qualités que beaucoup d’autres envieraient. Je suis avant tout reconnu pour mon intelligence remarquable et ma capacité à résoudre des problèmes complexes. Je suis notamment capable de fabriquer et d’utiliser des outils pour atteindre mes objectifs. De plus, je suis capable de me reconnaître dans un miroir, je sais organiser ma vie et faire preuve d’une mémoire exceptionnelle. Par exemple, quand je stocke de la nourriture en prévision de périodes de pénurie, je pourrai plus tard me souvenir où je l’ai cachée et même changer ma nourriture de place si je pense qu’on m’a observé. En fait, je peux anticiper les actions des autres animaux et adapter mes comportements en conséquence. Ce n’est pas tout : je suis capable de reconnaître les visages humains et me souvenir, même après plusieurs années, si ces gens ont été gentils ou méchants envers moi. Et malheur à ceux qui s’en sont pris à moi car j’arrive aussi à transmettre cette information à mes petits et à mes congénères !
Malheureusement, chaque médaille a son revers. Même en étant aussi futé, certains m’ont affublé d’épithètes que je n’ai pas forcément méritées. On a osé me qualifier de génie vengeur quand il m’arrivait de poursuivre des individus marqués comme menaçants et, de là, on m’a fait une bien mauvaise réputation : j’aurais failli à ma tâche d’annoncer la fin du déluge sur l’arche de Noé, j’aurais été brûlé par Apollon et même maudit par l’église. Je ne méritais certainement pas un tel sort. Vous comprenez donc pourquoi je préfère rester anonyme.
C’est pourquoi je m’arrête ici pour le moment. Après toutes les informations que je vous ai données, vous devriez être en mesure de deviner quel animal je suis devenu. Et pour me faire dire mon nom, pour me faire déroger de ma résolution du départ, pour me faire lâcher le morceau, il vous faudra être aussi rusé et flatteur que le renard de la fable !