Dépôt des offres sectorielles | 17 décembre | De pire en pire
Les offres du gouvernement en ce qui concerne les matières dites sectorielles, soit la très grande majorité de la convention collective, incluant les conditions d’exercice, sont tout aussi décevantes et méprisantes. Nous avons déposé une série de mesures précises à prendre pour améliorer les conditions de travail et favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans le réseau. Le gouvernement s’est contenté de déposer des offres vagues et ambiguës, remplies d’intentions douteuses, qui retardent encore la mise en place de solutions pour régler la crise grave qui secoue le système public de santé et de services sociaux.
Nous souhaitons des mesures concrètes pour notamment réduire la surcharge de travail, améliorer les règles visant la formation, favoriser la conciliation famille-travail-études. Nous souhaitons également améliorer l’accès aux différentes primes clientèle existantes pour les adapter à la réalité de la catégorie 4 (CHSLD, soins-critiques, psychiatrie, etc.). Nous n’avons aucune réponse à nos demandes déposées le 30 octobre dernier puisque le gouvernement souhaite plutôt entreprendre une discussion préalable sur les quelques enjeux qu’il a identifiés.
Nous vivons une véritable crise dans le réseau. Elle est telle que récemment huit ordres professionnels* sont sortis publiquement, posant un geste sans précédent pour décrier eux aussi les conditions de travail et d’exercice de leurs membres, qui sont également les nôtres. Les chiffres ont de quoi faire frémir : 49% des membres songent à quitter leur emploi dans le réseau de la santé et des services sociaux et 25% pensent quitter leur profession. De plus, 57% trouvent que l’accessibilité aux services s’est détériorée depuis la réforme Barrette.
À eux seuls, les deux premiers chiffres devraient faire réagir le ministère de la Santé et des Services sociaux et le gouvernement du Québec. La société québécoise ne peut se permettre de subir une telle hécatombe. Le troisième est tout aussi grave, la réforme Barrette ayant entraîné une détérioration sans précédent du réseau. Comment M. Dubé a-t-il pu ignorer un tel cri du cœur?
Nous savons qu’il y a un sérieux coup de barre à donner pour améliorer vos conditions de travail, mais force est de constater que le gouvernement Legault est complètement déconnecté. Au lieu de prendre les moyens pour rendre le travail dans le milieu de la santé et des services sociaux plus attrayant rapidement, les offres du gouvernement manquent carrément la cible. Il n’y a rien dans le document présenté qui laisse entrevoir une bouffée d’oxygène ou une lueur d’espoir pour le personnel professionnel et technique, qui est au bout du rouleau.
Les nombreuses incohérences entre le discours public de M. Dubé et ce qu’on retrouve dans ses offres illustrent le fossé énorme qui sépare le gouvernement des propositions précises qui amélioreraient les conditions de travail et d’exercice du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux. Il y a pourtant urgence d’agir. Le gouvernement doit arrêter de procrastiner et embrayer sur la 5e vitesse. Plus il attend, plus le réseau se détériore, plus nos membres s’épuisent et le quittent.
Le message des 56 000 membres de l’APTS est quant à lui des plus limpides : travailler à se rendre malade, c’est terminé! Des salaires et des conditions de travail adéquates, rien de moins.
On se revoit en janvier pour la deuxième manche. Passez un excellent temps des Fêtes et profitez-en pour reprendre des forces. 2020 ne sera pas de tout repos.