En effet, au moment où ces lignes sont écrites, plus d’une cinquantaine de candidates ont été élues alors que celles-ci représentaient 43 % des candidatures cette année. Dans les faits, ces chiffres représentent 46,4 % des sièges à l’Assemblée nationale, ce qui est un record pour la gent féminine.
La place des femmes dans le monde politique moderne
La directrice générale du groupe Femmes, Politique et Démocratie, Esther Lapointe, rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, les femmes n’avaient pas autant de marge de manœuvre qu’aujourd’hui en politique : « Il y a quelques années, on comptait les femmes au compte goutte. On recrutait les femmes pour faire bonne figure et non pas pour les placer dans des circonscriptions où celles-ci avaient des chances considérables de faire un changement ». À l’aube des résultats de cette soirée électorale, il est juste d’affirmer que cette stratégie a changé. Plusieurs candidates populaires ont été réélues dans leurs circonscriptions, comme Manon Massée dans Sainte-Marie–Saint-Jacques, Geneviève Guilbault dans Louis Hébert et Dominique Anglade dans Saint-Henri–Sainte-Anne. Ces femmes ont aussi un autre point en commun : elles occupent des postes clés dans l’arène politique québécoise.
Représentation féminine
La conseillère politique à l’Assemblée nationale du Québec et professeure à L’Université du Québec à Montréal Rosa Pires souligne qu’il est normal, en 2022, que l’on retrouve autant de femmes dans la sphère politique : « les gouvernements ne peuvent plus vraiment se permettre d’être très loin de la parité. Je crois que sans être un acquis, c’est définitivement un phénomène qui découle de la pression sociale ». Elle ajoute que cette « obligation morale » reflète et suit le sens de la société dans laquelle nous évoluons. Par ailleurs, Kateri Champagne Jourdain (circonscription de Duplessis) fera son entrée à l’Assemblée nationale comme étant la première femme issue des Premières Nations, ce qui marque l’histoire du Québec.
Parité au sein du conseil des ministres
Tout comme lors des élections de 2018, le premier ministre François Legault et la CAQ forment un gouvernement majoritaire. M Legault avait promis en début de campagne que dans l’éventualité d’un deuxième mandat, celui-ci s’engageait à élire un conseil des ministres paritaires. La directrice du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, Esther Lapointe, souligne qu’il faudra que le premier ministre tienne ses promesses : « François Legault a dit qu’en cas de réélection, il aurait un conseil des ministres paritaire, ou sinon, dans la zone de parité de 40 % de femmes et 60 % d’hommes. […] Or, un conseil des ministres, c’est des nominations […] les candidats et les candidates sont choisies. Il sera donc possible d’avoir 50 % de femmes au sein du conseil, car il y aura suffisamment de femmes élues. Il n’aura pas d’excuse. » Elle poursuit en ajoutant : « Il est primordial que les femmes qui sont élues ce soir et qui feront partie du conseil des ministres reçoivent des portefeuilles ainsi que des mandats intéressants. » texte de Naomie D Zamor
Le 20 octobre dernier, la composition du conseil des ministres a été dévoilée. Il est composé de 14 femmes et 16 hommes. Parmi ces femmes, Mme Kateri Champagne Jourdain, première femme autochtone à l’Assemblée nationale, s’est vu offrir le poste de ministre de l’Emploi.
*Source GFPD * La directrice générale du Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD), Esther Lapointe, s’est dite déçue qu’il ne soit pas paritaire puisqu’on y retrouve 14 femmes et 16 hommes, si l’on exclut le premier ministre du Québec, M. François Legault. Cela correspond à un recul par rapport au Conseil des ministres paritaire formé à l’issue du scrutin d’octobre 2018 (13 femmes et 13 hommes). « La zone paritaire est une formule qui ne s’applique qu’aux élu. e. s parce qu’on ne contrôle pas le résultat d’une élection dans un système démocratique. Ce n’est pas le cas du Conseil des ministres dont les membres sont nommé. e. s par le premier ministre », a déclaré Mme Lapointe.