Bonjour à toutes et à tous,

C’est avec une certaine fébrilité que je m’adresse à vous aujourd’hui, alors que l’Ordre annonce la création du Cercle Mikun-Suluk, une étape déterminante de sa démarche de décolonisation. Avant de vous laisser découvrir le mandat de ce Cercle et les différentes facettes de cette démarche, permettez-moi de revenir sur ce qui a motivé l’Ordre à se lancer sur cette voie.
 
Depuis dix ans, trois rapports cruciaux, soit celui de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) en 2019, celui de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées également en 2019 et celui de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics en 2020, ont mis en lumière les discriminations subies par les Premières Nations et les Inuit (PNI). Ces constats, conjugués à des événements plus récents, notamment le décès de Joyce Echaquan et le Principe qui en a découlé, ont suscité au sein de l’Ordre une réflexion et une prise de conscience quant à sa responsabilité d’agir concrètement afin de contrer le racisme systémique et de promouvoir des pratiques professionnelles culturellement sécuritaires.

Ce faisant, en décembre 2021, sous le leadership de mon prédécesseur à la présidence, Pierre-Paul Malenfant, le Conseil d’administration (CA) s’est positionné en faveur de l’élaboration d’une démarche visant à favoriser des pratiques inclusives et culturellement sécuritaires à l’égard des PNI.

Quelques mois plus tard, un groupe de travail, composé notamment de membres T.S. issus des PNI, a été formé pour soutenir l’Ordre dans l’élaboration d’un plan d’action. Puis le 1er novembre 2024, le CA a adopté le Plan d’action pour la démarche de décolonisation pour contrer le racisme systémique et promouvoir des pratiques professionnelles culturellement sécuritaires, dont vous retrouverez les grandes actions passées et futures dans les lignes qui suivent.

Vous l’aurez probablement compris, mais parmi les propositions phares de ce plan figurait la création d’une instance officielle permanente dont le mandat est de veiller à la réalisation des actions de la démarche de décolonisation de l’Ordre. Ainsi, en juin 2025, le CA de l’Ordre a entériné la mise sur pied du Cercle Mikun-Suluk.
Sur ce, je vous invite chaleureusement à prendre connaissance du mandat du Cercle ainsi qu’à parcourir cette infolettre pour découvrir la démarche de l’Ordre et des occasions de mobilisation.

La présidente,
Valérie Fernandez, T.S.
 
 
 
Nous vous invitons à cliquer sur l'image afin de visualiser la fiche en pleine grandeur.
 

Des actions importantes échelonnées sur plusieurs années…

De 2022 à aujourd’hui :
  • Analyse exploratoire des appels à l’action des commissions et des démarches d’autres organisations
  • Mise sur pied du groupe de travail Mikun-Suluk formé de T.S. et d’acteurs-clés majoritairement issus des PNI
  • Formation sur les réalités PNI offerte au Comité de direction, au Conseil d’administration, au personnel et aux professionnels de l’Ordre
  • Présentation au CA et adoption du Plan d’action pour la démarche de décolonisation
  • Ajout d’une formation PNI au catalogue de formation continue
  • Identification des membres issus des PNI
  • Tenue d’un atelier PNI au Sommet des États généraux du travail social
  • Acquisition d’une œuvre symbolique des PNI
  • Plan de communication
  • Mise sur pied d’un comité consultatif permanent (Cercle Mikun-Suluk)
  • Processus de consultation auprès du syndic et de l’inspection professionnelle

 

 
D’aujourd’hui à 2027…
  • Adoption d’une déclaration d’engagement et de solidarité afin de reconnaître publiquement le rôle qu’a joué et joue encore le travail social dans l’histoire d’oppression des PNI
  • Déclaration de reconnaissance territoriale
  • Tenue d’un grand rassemblement professionnel (journées professionnelles)
  • Politique Équité, diversité et inclusion
  • Analyse des publications de l’Ordre et identification des mises à jour requises

 

 

Entrevue avec Isabelle Tremblay, porte-parole du Cercle

Peux-tu te présenter brièvement et nous expliquer pourquoi tu t’impliques dans les travaux de l’Ordre par rapport aux PNI?

K8e, je m’appelle Isabelle Tremblay, T.S. Je suis membre de la Première Nation Abitibiwinni et fière d’annoncer que je suis nouvellement porte-parole du Cercle Mikun-Suluk.
 
Mon implication auprès de l’Ordre découle d’abord du désir de contribuer à rétablir un lien de confiance des PNI envers la profession que j’exerce. En effet, ayant été témoin de discours de méfiance exprimés par les membres de ma Nation à l’égard de la profession du travail social, je crois qu’il est primordial d’établir un pont entre l’Ordre et les réalités vécues par les PNI. C’est à partir de là que la démarche de décolonisation peut s’enclencher. Je considère que le travail social occupe une place importante dans la vie des PNI et je souhaite contribuer à ce que la pratique soit exercée de manière culturellement sécurisante.

Qu’est-ce que ça signifie, pour toi, cet engagement de l’Ordre dans une démarche de décolonisation?  

Faisant partie de deux cultures, je vois l’importance de la réconciliation et cet engagement de l’Ordre signifie, pour moi, sa volonté réelle de passer à l’action par cette démarche de décolonisation. Je sens l’appui sincère et la fierté de l’Ordre d’assister à la mise en place du Cercle et cela représente beaucoup pour moi. En effet, je crois que les actions d’aujourd’hui auront un impact positif sur la pratique professionnelle auprès des PNI et ainsi, sur le sentiment de sécurité des PNI envers la profession.

Quels travaux attendent les membres du Cercle dans les prochains mois?

Guidée par le Cercle, la prochaine action de l’Ordre sera faite dans un désir de réconciliation, de décolonisation du travail social et en partenariat avec les PNI. En effet, dans une Déclaration d’engagement et de solidarité, l’Ordre se prononcera publiquement en exprimant son regret pour les torts causés aux PNI et en reconnaissant les préjudices intergénérationnels causés par le travail social dans l’histoire de la colonisation, lesquels persistent encore aujourd’hui. Dans cette même déclaration, l'Ordre s'engagera à jouer un rôle dans la réconciliation et la décolonisation du travail social en partenariat avec les PNI. 

Nous avons conscience qu’il est difficile de représenter tous les PNI au sein du Cercle, c’est pourquoi des actions pour rejoindre le plus grand nombre possible sont prévues, en passant par exemple, par un plan de communication efficace et, à plus long terme, par un grand rassemblement au sujet des pratiques professionnelles en milieu PNI. Cela permettra des échanges riches, inspirants et mobilisateurs.

Qui souhaitez-vous accueillir au sein du Cercle, pour guider l’Ordre dans sa démarche? Y a-t-il un profil de candidate, de candidat recherché?

Le Cercle souhaite accueillir des personnes, majoritairement issues des PNI et membres de l’Ordre, qui ont une expérience pertinente de pratique professionnelle ou de gestion des services sociaux auprès des PNI, ou une expérience en recherche sur la pratique en communauté PNI. Le Cercle souhaite également accueillir une personne des PNI qui a reçu des services sociaux dans une communauté PNI ou qui a une connaissance pertinente du domaine de la santé et des services sociaux en communauté, préférablement une personne reconnue comme aînée (sage) dans sa communauté.


Je trouve important de souligner que les personnes qui soumettront leur candidature doivent adhérer aux valeurs du Cercle : respect, écoute, confiance, engagement, flexibilité, reconnaissance des savoirs, humilité et ouverture d’esprit. En résumé, le Cercle souhaite assurer la plus grande représentativité des PNI par le recrutement de personnes qui sont engagées et qui ont à cœur de s’impliquer dans la démarche de décolonisation de l’Ordre.

 

Comment contribuer à la démarche de décolonisation de l’Ordre?

 
Rejoindre le Cercle Mikun/Suluk

Nous invitons les personnes intéressées à poser leur candidature à consulter la charte du Cercle se trouvant à la page 44 de la Politique de gouvernance des comités de l’Ordre afin de prendre connaissance des profils et compétences recherchés. La date limite pour poser sa candidature est le 1er août à 16 h 30.
 
Je souhaite poser ma candidature
 
Pour toute question, ou pour soumettre la candidature d’une personne aînée issue des PNI non-membre de l’Ordre, nous vous invitons à contacter Véronique Daniel-Raîche, T.S., chargée de projet, déléguée aux questions relatives aux Premières Nations et Inuit de l’Ordre et secrétaire du Cercle, aux coordonnées suivantes :
(514) 731.3925, poste 289 ou par courriel : vdanielraiche@otstcfq.org
 

Pour aller plus loin…

 
Suivre une formation offerte par l'Ordre
 
 
Cette formation est pertinente pour vous si vous répondez oui à l’une des trois questions suivantes!
  • Vous avez l’intention de travailler prochainement avec les PNI et souhaitez développer vos compétences et mieux comprendre la réalité des PNI dans le but d’intervenir de façon culturellement sécuritaire?
  • Vous travaillez actuellement en communauté PNI et souhaitez réfléchir aux meilleures pratiques?
  • Vous êtes curieux et souhaitez en savoir plus sur l’intervention et les meilleures pratiques auprès des PNI?

 


Si vous répondez oui à l’une des deux questions suivantes, cette formation est pertinente pour vous!
  • Vous travaillez actuellement en protection de la jeunesse et aimeriez mieux connaître les dispositions de la loi fédérale (LCEJFPNIM) et de la LPJ afin de respecter et défendre les droits des enfants PNI?
  • Vous voulez en connaître davantage sur les principes et les normes minimales de la loi fédérale (LCEJFPNIM)?

 

Consulter les rapports d'enquête

 

S’éduquer sur les PNI

 

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