La relance de l’économie passera par la construction

Le ministre responsable de l’Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a déposé le projet de loi 61, Loi visant la relance de l’économie du Québec et l’atténuation des conséquences de l’état d’urgence sanitaire déclaré le 13 mars 2020 en raison de la pandémie de la COVID-19.

Ce projet de loi vise notamment à permettre d’accélérer des projets de construction publics (écoles, hôpitaux, maisons des aînés) et à en modifier les conditions au besoin. À ce sujet, nous avons bon espoir que le gouvernement imposera des mesures de paiement rapide sur ces projets. La CMMTQ fera des représentations en ce sens lors des consultations qui auront lieu très bientôt, car le gouvernement souhaite faire adopter son projet de loi d’ici le 12 juin prochain.

Nous poursuivons donc l’analyse de la réponse du gouvernement pour s’assurer que les mesures proposées sont les meilleures pour aider les entrepreneurs à maintenir leur entreprise en activités dans un environnement sain et compétitif.


La COVID-19 et le droit à la vie privée

Plusieurs mesures de contrôle sont mises en place pour identifier les personnes jugées à risque dans les entreprises. Il est important de rappeler que ces mesures doivent respecter le droit à la vie privée des individus.

Lors d’un webinaire portant sur les enjeux de la vie privée dans le contexte de la COVID-19 organisé par l’École des dirigeants HEC, les conférenciers ont dressé les questions auxquelles il faut répondre avant d’instaurer une mesure :

  • La mesure est-elle nécessaire pour atteindre les objectifs ?
  • Est-ce qu’elle est efficace pour répondre au besoin ?
  • Est-ce que les bénéfices compensent l’atteinte à la vie privée ?
  • Est-ce qu’il y a des mesures moins invasives qui permettent d’atteindre les mêmes buts ?

Par exemple, les mesures prônées par la Santé publique et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) passent le test sans problème puisqu’elles ont été clairement identifiées par une autorité reconnue. D’autre part, exiger de ses employés de passer un test et les obliger à divulguer les résultats peut être acceptable dans un contexte de soins de santé en CHSLD, mais ne l’est probablement pas pour l’industrie de la construction.

Il faut aussi contrôler l’information recueillie pour s’assurer que celle-ci est diffusée seulement aux personnes autorisées ou qui doivent en prendre connaissance. Ainsi, un employé, qui travaille en équipe à moins de 2 mètres d’une personne qui présente des symptômes ou a reçu un diagnostic positif à la COVID-19, a le droit d’être informé pour qu’il puisse prendre les mesures appropriées. Cependant, vous ne pouvez divulguer l’information à tous vos employés s’ils ne sont pas à risque de contamination. Dans le cas où un travailleur aurait reçu un résultat positif, l’autorité gouvernementale responsable de réaliser l’enquête épidémiologique peut l’aider à identifier les personnes à risque de contamination et celles-ci peuvent être avisées.

Bref, avant toute chose, il faut toujours se demander si les actions que l’on pose sont raisonnables et nécessaires et s’assurer que le droit à la vie privée est respecté, sauf si des motifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs sont en jeu.


Le point sur le masque barrière de type communautaire (couvre-visage)

L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail a publié un avis concernant les masques couvre-visage, confectionnés à partir de matière textile, tissés ou non, de façon à couvrir le nez et la bouche. Selon cet avis, le masque barrière de type communautaire, s’il rencontre certains critères d’efficacité, constitue une mesure permettant d’atténuer le risque de transmission du virus par les personnes présymptomatiques ou asymptomatiques en limitant :

  • la dispersion dans l’air des sécrétions respiratoires produites en parlant;
  • la projection de particules par la bouche ou par le nez lors de toux et d’éternuements.

Cependant, ce type de masque n’est pas un équipement de protection individuel (EPI) puisqu’il ne protège pas la personne qui le porte. Il n’est pas acceptable dans le cadre de travaux où des personnes doivent travailler à moins de 2 mètres l’une de l’autre. Il sert uniquement à éviter que le porteur n’infecte son entourage. Il est d’ailleurs important d’informer et de sensibiliser l’utilisateur du masque barrière de type communautaire de sorte qu’il ne développe pas un faux sentiment de protection.


Dernière chance
Quels sont les impacts de la COVID-19 sur vos activités?

La crise actuelle a plusieurs impacts dont certains touchent directement les entrepreneurs qui doivent composer avec de nouveaux défis. Nous sollicitons votre participation afin de dresser un portrait de la situation que vous vivez actuellement, ce qui nous aidera à faire des représentations en votre nom auprès des autorités.

Pour ce faire, répondez aux 12 questions suivantes.