L’AIDE MÉDICALE À MOURIR POUR RAISON DE SANTÉ MENTALE
Démarche de consultation des groupes membres de l’AGIDD-SMQ
L’AMM est un sujet tellement chargé émotivement qu’il est impératif de prendre le temps d’analyser cette question avec l’angle qui nous est propre, c’est-à-dire le respect des droits fondamentaux et la non-discrimination de personnes vivant un problème de santé mentale.
En décembre 2020, le CDDM a consulté ses membres en regard de cette question touchant les valeurs de la vie. Cette consultation s’inscrivait dans le contexte où le gouvernement doit modifier la loi sur l’aide médicale à mourir et des consultations publiques à cet effet sont en cours. Plus d’une vingtaine de personnes ont participé à ces deux rencontres via la plate-forme zoom. À l’aide de vidéos explicatifs, de présentations visuelles, les participants étaient appelés à réfléchir à des questionnements en regard de ce projet de loi qui doit être modifié prochainement, ouvrant la porte à l’AMM pour des raisons de santé mentale. Tout au long de l’exercice, les personnes présentes ont pu partager leur crainte, leur espoir, leur questionnement et on leur a demandé de dépasser leur appréhension, leur croyance. Elles devaient avoir en tête la mission de l’AGIDD-SMQ : regrouper, former et mobiliser...tout en gardant les principaux principes qui nous habitent : la primauté de la personne, le préjugé favorable, la globalité de la personne, la vision critique et l’appropriation du pouvoir.
L’objectif de cette démarche de consultation était bien sûr de 1-connaître l’opinion des personnes qui vivent un problème de santé mentale sur l’aide à mourir pour des raisons de santé mentale. 2-Informer les membres sur ce que c’est l’aide médicale à mourir et finalement, 3-susciter une réflexion afin que l’AGIDD-SMQ en arrive à prendre une position collective sur l’AMM en assemblée générale. Est-ce qu’on peut prendre le temps d’y penser avant de procéder à la modification de la loi ?
Suite à cette consultation de 2 jours, les personnes se sont dites mieux outillées pour prendre une décision. D’autres cependant, trouvent toujours incohérent le fait qu’un psychiatre doive intervenir dans la décision alors qu’un médecin rend sa décision pour une personne en souffrance physique. Il y a de l’espoir. Dans une perspective de modification de cette loi, les personnes croient que cela contribuera à mettre un terme à la stigmatisation dont sont victimes les personnes en santé mentale. Il y a eu une très grande collaboration des personnes présentes et chacun et chacune a eu un droit de parole. Le débat est lancé, nous nous sommes informés et nous nous sommes exprimé. Les réflexions des membres du CDDM ont été envoyées à l’AGIDD-SMQ qui rapportera la parole des personnes lors des consultations publiques qui s’en viennent prochainement et seront également prises en compte pour un futur positionnement de l’AGIDD-SMQ sur cette importante question.
Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant participé à cette consultation, votre parole est importante et nous nous faisons un devoir de la rapporter.