Infolettre préparée à l'intention des candidates et candidats des principaux partis en lice

Cliquez ici pour visualiser l'infolettre dans votre fureteur.

20 Septembre 2018

Les terres agricoles cultivables ne constituent que 2% du territoire. Elles sont une richesse non renouvelable que l’on doit préserver comme la prunelle de nos yeux.

Au cours des dernières années, les achats de grandes superficies agricoles par des sociétés d’investissements se sont multipliés. Les terres sont désormais une valeur refuge par ces gros joueurs boursiers. Les producteurs, et plus particulièrement la relève, ne peuvent soutenir cette concurrence lorsque vient le temps d’acheter une parcelle de terre.

Le phénomène de financiarisation des terres agricoles pourrait avoir des conséquences irréversibles sur notre modèle agricole, notamment en nous faisant baculer d’une agriculture familiale à une agriculture de salariés.

Si l'on ne fait rien, on risque aussi de voir le nombre de fermes diminuer ce qui entraînerait du même souffle la dévitalisation de nombreux territoires ruraux.

De plus en plus de transactions et des terres de plus en plus chères

En 2009, on dénombrait moins de 500 transactions impliquant une entreprise agricole ou située en secteur agricole. En 2017, ce nombre est passé à plus de 2500.

Le prix moyen des terres en culture a plus que triplé entre 2005 et 2017 passant de 4924$ à 15772$. Une augmentation 10 fois plus rapide que celle de l’inflation.

« Le prix des terres est un frein majeur à l’établissement de la relève en agriculture. Nous avons besoin d'avoir accès à du capital patient dès le départ pour nous aider à démarrer nos projets.  Comme membre de la relève, j’imagine mal que la terre soit entre les mains de conglomérats et que la seule option soit la location. Il y a une fierté à être propriétaire. Sans empêcher les modèles de location, il faut continuer nos revendications pour que les jeunes puissent avoir le choix. Nous pourrons juger de la bonne santé de notre industrie lorsque tous les jeunes passionnés d’agriculture, apparentés ou non apparentés, réaliseront leur rêve d’entreprise et pourront en vivre décemment. »

David Beauvais, relève laitière et acéricole Magog (Estrie)

CE QUE LE FUTUR GOUVERNEMENT PEUT FAIRE POUR APPUYER LE DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE ET DE LA FORESTERIE PRIVÉE

Tenir un REGISTRE PUBLIC DE TOUTES LES TRANSACTIONS de terres agricoles
Pendant trois ans, interdire tout achat de plus de 100 hectares de terres agricoles par année, sauf dans les cas de transferts d’entreprise, et profiter de ce TEMPS D’ARRÊT POUR METTRE EN PLACE DES SOLUTIONS durables:

  • Accorder un RÉPIT FINANCIER aux jeunes nouvellement établis le temps que leur entreprise atteigne une bonne vitesse de croisière et dégage des liquidités : participation financière de l’État dans un fonds de CAPITAL PATIENT capable de supporter un risque élevé (prêt jusqu’à 25 ans avec taux d’intérêt minimal et congé de paiement durant les premières années)
  • Forcer la MISE EN CULTURE DES TERRES avec des mesures dissuasives au maintien des terres en friche. (ex. : incitatifs fiscaux liés à la location, retrait du crédit de taxes foncières pour les terres en friche, etc.)

4 JEUNES AGRICULTEURS ADRESSENT 4 QUESTIONS AUX 4 CHEFS DE PARTI

Il ne faudrait que 300 gros investisseurs possédant 10 000 hectares pour remplacer nos 30 000 fermes. Le fonds d’investissement PANGEA possède déjà au-delà de 5 800 hectares. Dans 10, 15 ou 20 ans, qui sera capable d’acheter ces terres? Des familles agricoles ou des multinationales? Pensons-y, il s’agit de notre avenir collectif!

POUR EN SAVOIR PLUS