DES SURPLUS QUI RASSEMBLENT
Une année record pour le glanage en Mauricie
Trois-Rivières, 1er décembre 2022 - Le mouvement Cultive le partage, qui rassemble les initiatives de glanage solidaire en Mauricie, fait le bilan d’une année record avec près de 23 tonnes de fruits et légumes sauvés du gaspillage grâce à 116 activités de glanage et 86 dons. De ce nombre 13,5 tonnes ont été redistribuées gratuitement à des organismes communautaires. En cette période où le prix des aliments ne cesse d’augmenter, Cultive le partage permet sans aucun doute de renforcer la sécurité alimentaire dans la région.
Cultiver le partage, c’est contagieux
Né en 2018 avec Maski Récolte, le glanage solidaire en Mauricie compte maintenant Des Chenaux Récolte, Trois-Rivières Récolte, Shawinigan Récolte et Mékinac Récolte. Si au départ, les responsables devaient prendre le téléphone pour convaincre les producteurs, productrices et propriétaires d’arbres fruitiers de partager leurs fonds de champ et surplus, c’est une tout autre dynamique qui s’est installée au fil du temps.
« Maintenant, on vient directement à moi. Avec la pénurie de main-d'œuvre, les propriétaires d’entreprises agricoles sont heureux et heureuses d’avoir accès à des bénévoles pour compléter une cueillette. Et quand une partie de leur production sera gaspillée par manque de temps ou parce qu’elle a été amochée par la météo par exemple, ils et elles ont le réflexe de m’appeler. C'est signe qu’on fait bien notre travail! », explique Éloïse Chamberland, chargée de projet pour Maski Récolte.
Même pouls du côté des propriétaires d’arbres fruitiers et de jardins privés : « Je n’ai même plus à faire de démarchage, le voisinage s’en charge! Lorsqu’une personne participe, elle en parle à son entourage et devient un peu une ambassadrice. », rapporte Kim Vincent, responsable des récoltes pour Trois-Rivières Récolte. Comme quoi le projet a autant d’impact en milieu urbain que rural.
Toutes deux s’entendent pour dire que le bassin de citoyens-cueilleurs et de citoyennes-cueilleuses a lui aussi énormément grossi. En 2022, pas moins de 1030 personnes de tout âge et de tous les milieux ont participé aux activités de récolte et sont reparties avec des fruits et légumes frais à se mettre sous la dent, en plus de contribuer à nourrir la communauté par l’entremise de 121 organismes bénéficiaires.
« Cultive le partage est un bel exemple d’initiative qui fait rayonner l’esprit communautaire et confirme la nécessité de perpétuer une protection sociale forte et solidaire. Ce mouvement permet également de participer activement à une action concrète visant à améliorer la sécurité alimentaire, une préoccupation centrale dans le cadre des Alliances pour la solidarité. Je tiens à remercier les personnes qui ont initié ce projet novateur. Elles sauront certainement en encourager d’autres à emprunter le même chemin », indique Mme Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire.
Encore moins de gaspillage grâce à la transformation
Un des objectifs de Cultive le partage est aussi de s’assurer que les aliments fraîchement récoltés ne seront pas gaspillés. « C’est bien beau de recevoir une montagne de concombres ou de courges, mais encore faut-il les cuisiner. Et ça, ça demande des connaissances, du temps et de l’équipement, précise Jescika Lavergne, coordonnatrice de Cultive le partage.
Cette année, des manières de transformer les récoltes ont donc été explorées, entre autres avec le projet des Aliments déshydratés pour s’alimenter de l’organisme trifluvien Le Bon citoyen. À partir de fraises ou encore de chou frisé issus du glanage, l’équipe concocte des repas et collations en sachet pour une clientèle en situation de vulnérabilité alimentaire. « C’est extraordinaire de compléter notre offre d’aliments secs et transformés avec des aliments frais, locaux, gouteux et colorés. En les déshydratant, on permet aux gens d’en manger toute l’année. », précise Nathalie Bruneau, directrice de l’organisme.
Ensemble on va plus loin
En se regroupant au sein de Cultive le partage il y a exactement un an, les initiatives de glanage de la Mauricie ont mutualisé une foule d’outils et amélioré leurs manières de faire. « Cette année, nous avons fait des récoltes conjointes et avons mieux réparti les denrées sur l’ensemble du territoire, explique Magaly Macia, chargée de projet pour Des Chenaux Récolte. En partageant les bons coups et les apprentissages de chacune, nous avons propulsé nos actions et développé une expertise solide, qui fait de nous une référence au Québec. D’ailleurs, nous n’hésitons pas à partager cette expertise au sein d’une communauté de pratique à l’échelle provinciale. »
Face à ce bilan plus que positif, Cultive le partage entrevoit de belles choses pour l’avenir. « La Haute-Mauricie sera assurément des nôtres pour la saison 2023, et nous continuerons de créer des partenariats et de développer le volet transformation. », ajoute Jescika Lavergne, coordonnatrice de Cultive le partage.
À propos de Cultive le partage
Cultive le partage, initialement Mauricie Récolte, est un mouvement porté par Développement Mauricie qui rassemble et propulse les initiatives de glanage solidaire en Mauricie. Il améliore l’accès à des aliments sains et locaux grâce à la récolte, à la transformation et à la distribution des surplus de fruits et légumes dans les champs, les potagers et les arbres fruitiers. En savoir plus : cultivelepartage.com.
Rappelons que Cultive le partage est possible grâce à une aide financière issue du Fonds québécois d’initiatives sociales dans le cadre de l’Alliance pour la solidarité, en collaboration avec le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et le Consortium en développement social de la Mauricie. L’initiative compte aussi comme partenaires financiers Desjardins par le biais du Fonds du Grand Mouvement, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du programme Territoires : Priorités bioalimentaires, ainsi que le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
