INFOLETTRE - Mars 2020

*Ce mois-ci, il n'y a qu'une seule infolettre pour les groupes 0-5 ans et 5 ans+

 Les bienfaits du JEU EXTÉRIEUR pour les enfants

Il est unanimement reconnu que le jeu est un besoin intrinsèque de l’enfant et qu’il est essentiel à son bon développement. Par ailleurs, l’article 31 de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies reconnaît à l'enfant le droit de se livrer au jeu… C’est dire l’importance de la chose!

Or, avec les horaires chargés d’aujourd’hui, l’attrait des écrans et les craintes liées aux enjeux de sécurité, pour ne nommer que ceux-là, plusieurs obstacles se dressent et limitent les opportunités octroyées à l’enfant pour s’engager véritablement dans ce qui devrait l’animer viscéralement : le jeu libre et actif, spontané, où le plaisir est l’ingrédient principal.

Bienfaits du jeu extérieur

En effet, l’enfant d’aujourd’hui a moins l’occasion d’aller dehors et d’avoir du temps de jeu non supervisé. Pourtant, jouer dehors est hautement bénéfique, et ce, sur plusieurs plans :

1. Développement moteur
Bien entendu, jouer dehors permet de développer les habiletés motrices de l’enfant dans des environnements sensoriellement riches et variés, au gré des saisons et des lieux investis, que cela soit la cour, le parc ou le boisé. Ainsi, bien que la nature soit un milieu extrêmement riche, la TMVPA[1] souligne que « les bienfaits du jeu extérieur peuvent aussi être ressentis en milieu urbain », lequel représente le principal milieu de vie de nos familles d’aujourd’hui.

En jouant dehors, l’enfant a l’espace nécessaire pour apprendre à utiliser son corps : il peut pratiquer des activités permettant une plus grande dépense d’énergie, expérimenter une diversité de mouvements (ramper, courir, sauter, grimper, glisser) et explorer différemment son environnement (passer sous une table, se cacher derrière un bosquet, s’accroupir pour observer les fourmis). Il vit beaucoup moins de contraintes physiques.

Mais qu’en est-il de la gestion du risque? Le « risque » représente un défi que l’enfant perçoit et qu’il choisit ou non d’affronter, contrairement au « danger» qui représente plutôt quelque chose que l’enfant ne voit pas. L’enfant qui a la possibilité de prendre des risques adaptés à son niveau de développement apprend à se faire confiance, à développer son sentiment de compétence motrice et à demander de l’aide au besoin. L’enfant qui prend un risque ne se met donc pas nécessairement en danger. Ainsi, le risque n’est pas à bannir, au contraire! Il faut plutôt offrir à l’enfant un environnement sécuritaire où il peut prendre des risques qu’il pourra surmonter.

2. Santé physique et mentale
Des études révèlent que l’enfant qui joue dehors est deux fois plus actif que celui qui ne sort pas. Ainsi, il n’est pas surprenant que le jeu extérieur soit reconnu comme un moyen de contrer l’obésité et les risques accrus de problématiques de santé qui en découlent (diabète, maladies cardiovasculaires…). De plus, l’enfant qui joue dehors est généralement plus en santé. Par exemple, selon le magazine en ligne 100 degrés, jouer dehors l’hiver réduirait les risques de contracter une infection virale, entre autres parce que les germes des infections respiratoires survivent moins longtemps sous zéro qu’à l’intérieur. Il y est également souligné que l’adaptation aux différentes températures est un moyen de renforcer la résistance et la défense immunitaire contre les maladies.

Bienfaits du jeu extérieur

Aussi, en jouant dehors, l’enfant dépense plus d’énergie, ce qui lui permet de libérer ses tensions. Sonia Lupien, directrice du Centre d’étude sur le stress humain, explique, dans une entrevue avec François Cardinal, que « si elle n’est pas évacuée, c’est dans le cerveau que cette énergie se ramasse, ce qui aura nécessairement des effets négatifs sur la capacité d’apprendre, sur la mémoire, la régulation émotionnelle. » Ainsi, le jeu actif à l’extérieur devient une façon de contrer les effets du stress et, bien entendu, favorise le sentiment de bien-être via la libération d’endorphines. Il promeut donc la santé mentale et le bien-être émotionnel de l’enfant.

3. Social
Tel que rapporté dans le cadre de référence de Gazelle et Potiron, « c’est en situation de jeu que l’enfant apprend à négocier avec ses pairs (à quoi jouer, qui peut jouer, quand commencer ou quand s’arrêter et les règles communes du jeu), à faire des compromis, à coopérer et à régler les conflits qui peuvent survenir ». Ainsi, jouer dehors prédispose l’enfant à s’engager dans l’application positive des habiletés sociales (Maliyok, 2015). En effet, dehors, l’enfant fait rapidement preuve d’entraide, de solidarité et d’empathie, tel qu’observé par Sylvie Gervais, fondatrice du projet Enfant Nature.

4. Cognitif
Selon Manwaring & Taylor, l’enfant qui s’investit dans le jeu extérieur maximise son développement cognitif, par rapport à l’enfant qui n’en fait pas autant. Le jeu extérieur offre notamment des opportunités à l’enfant de développer sa créativité. Pour ce faire, il doit avoir du temps (pour pouvoir initier ses propres jeux), et accès à un environnement riche. Le rocher pourra tantôt devenir un ennemi à combattre, tantôt une montagne à escalader. La branche pourra pour certains représenter une épée, alors que pour d’autres, elle deviendra une baguette magique, une canne à pêche ou un outil pour creuser.

De plus, pour faire face aux défis et obstacles qu’il rencontre, l’enfant sollicitera ses stratégies de résolution de problème, devra prendre des décisions, solliciter son imagination. Par où passer pour grimper là-haut? Que prendre pour construire ma cabane?

Enfin, certaines études tendent à dire qu’une « dose de nature » pourrait avoir des effets positifs sur l’attention, telle que rapportée par Francine Ferland dans son livre « Viens jouer dehors! ».

En somme, il va de soi que l’enfant doit passer le plus clair de son temps à jouer, et que le faire dehors en potentialise les impacts positifs.


[1] TMVPA : Table sur le mode de vie physiquement actif.

Références :

À propos de l'auteure

Mariann St-Hilaire ergothérapeute

Mariann St-Hilaire
Ergothérapeute

Ergothérapeute depuis 2002 elle dédie sa pratique aux enfants depuis ses débuts. Elle pratique en milieu clinique, dans les écoles et les CPE. Elle a développé une expertise au niveau de la sélectivité alimentaire en plus de sa pratique régulière (difficultés motrices et sensorielles).

Récemment, elle a créé un programme d'activité pour favoriser l'interaction entre les enfants d'un CPE et une clientèle de personnes âgées. Mariann participe à la publication des Ergotrucs depuis plus de 10 ans.

 

À venir dans nos Ergotrucs :

  • Volet « Milieu de garde », des idées pour jouer dans la neige afin de découvrir tous mes sens.
     
  • Volet « Milieu scolaire », on vous sensibilise à certains défis sensoriels du jeu extérieur l’hiver, particulièrement lors des redoux : Le pantalon de neige au mois de mars… BEURK!
     
  • Volet « Maison », 30 minutes dehors pour une période de devoirs plus facile.

Bonne lecture!

Groupe Ergo Ressources Ergotruc
 

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